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L'avenir des églises

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 341 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/06/2021
    • de BELLOT François
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    La plupart des communes font aujourd'hui le constat que les dotations communales aux fabriques d'église constituent une bonne partie du budget communal alors que les églises sont de moins en moins ouvertes, car moins fréquentées que jadis. Les offices se font de plus en plus rares dans certains villages, voire ne se tiennent plus, faute de fidèles ou de curé.

    Par conséquent, les bâtiments se dégradent et les communes tentent de préserver ces hauts lieux du patrimoine en intervenant avec leurs propres moyens. Ces travaux peuvent devenir conséquents et coûteux. Des exemples de nouvelles affectations ont été montrés ces derniers jours dans la presse, mais sans cadre précis.

    Pourquoi les villes et communes de Wallonie ne pourraient-elles pas décider d'ouvrir davantage leurs églises à d'autres activités que les cérémonies dédiées à l'exercice du culte ?

    Cette proposition permettrait de ramener des citoyens dans l'église et de regrouper ainsi les activités du village dans des mêmes lieux partagés pour des activités neutres ou liées à la culture, pas très éloignée du culte. Face aux plus petits villages qui ne comptent pas de salles des associations, l'église peut être une réponse, pour organiser une bibliothèque, un concert de musique, une pièce de théâtre, une conférence, c'est du win-win.

    La réforme des fabriques d'église avance-t-elle ?

    La tutelle de Monsieur le Ministre sur les villes et communes a-t-elle été sollicitée à propos d'affectation partagée comme récemment organisée dans plusieurs communes ?

    Même si la décision appartient à chaque commune et fabrique, la Wallonie ne donnerait-elle pas l'impulsion en entamant des contacts avec les Évêchés ?

    Ce système permettrait aussi de refidéliser le citoyen avec l'église, bâtiment pour lequel il contribue indirectement via les fabriques. C'est une manière de faire en sorte que l'église en tant que bâtiment revienne à la collectivité, ce qui n'est plus vraiment le cas depuis plusieurs années.
  • Réponse du 06/07/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    Le sujet mis en avant dans la question est très intéressant et mérite des approfondissements qui n’ont pas encore été réalisés à ce stade.
     
    Dans le cadre d’une réforme, nous pourrons envisager cette question en vue de faire évoluer la législation, et ce, dans la mesure des possibilités des établissements cultuels qui doivent assurer la gestion du temporel, avec la difficulté de l’imprévisibilité des cérémonies funéraires. À ce stade, la loi du 18 germinal an X prévoit toujours qu’un même temple ne peut être consacré qu’à un seul culte. Le texte n’aborde pas la question d’activités distinctes du domaine religieux. Il m’apparaît donc qu’une formalisation doit pouvoir intervenir afin d’encadrer celles‑ci, pour autant que possible.
     
    Comme j’ai pu le préciser en réponse à une question de monsieur Lomba, la déclaration de politique régionale n’envisage pas de réforme des cultes ou de leur financement. La matière culturelle a déjà fait l’objet de deux réformes, l’une relative à la tutelle, l’autre portant sur les étapes de la vie des établissements liés à cette matière, de la reconnaissance à la désaffectation.
     
    Je suis conscient qu’une réforme plus globale de la législation mériterait d’être menée. Je ne veux donc pas exclure la possibilité de poursuivre la réflexion sur les moyens de faire mieux correspondre la législation entourant la pratique des cultes en Wallonie avec les réalités contemporaines et celles de nos pouvoirs locaux, notamment — mais pas uniquement — quant à la question financière.
     
    C’est un sujet, un débat et un travail que nous pourrions remettre sur le métier dans les prochaines semaines et les prochains mois. L’apport de la commission et de ses membres peut, en effet, s’avérer particulièrement positif et précieux et nous permettre d’aboutir à des propositions concrètes, constructives et en adéquation avec les attentes des acteurs de terrain : autorités communales, mais aussi représentants des différents cultes.
     
    Si la commission se saisit de cette thématique, mes services et mon cabinet sont à sa disposition pour accompagner les débats et apporter leur expertise.