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L'atout touristique des chemins de Compostelle

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 277 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/06/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO, les chemins de Saint-Jacques de Compostelle sont des itinéraires sans frontière, que ce soit dans le temps ou l'espace. Depuis 1 000 ans, ces chemins font partie du patrimoine wallon par le tracé des sentiers et la présence des monuments qui les jalonnent. À l'origine, ces grandes voies conduisaient les pèlerins des confins de l'Europe au tombeau de l'Apôtre en Galice.

    Sept routes principales existent en Wallonie dont notamment la via gallia belgica qui passe par Mons-Borinage. La difficulté de chaque parcours varie, mais le balisage est identique : coquille bronze au sol ou carré bleu et coquille jaune.

    Par ailleurs, il existe une association belge des amis de SJDC (Saint-Jacques de Compostelle) qui est présidée par Pascal Duchêne, un habitant de Tertre.

    Pour certains, il s'agit d'une démarche pieuse. Pour d'autres, d'un défi personnel. Mais assurément, c'est un atout à valoriser dans le cadre de nos politiques touristiques.

    Que représente aux yeux de Madame la Ministre le chemin de Compostelle sur le plan touristique wallon ?

    Connaît-elle l'impact que ces tracés ont sur le tourisme wallon, notamment sur le secteur HORECA ?

    Une signalétique spécifique est-elle élaborée par le Gouvernement wallon en collaboration avec le secteur associatif ?

    Des aménagements spécifiques sont-ils réclamés par les cyclistes et marcheurs qui empruntent ces routes centenaires ?
  • Réponse du 24/06/2021
    • de DE BUE Valérie
    En 30 ans, le nombre de pèlerins arrivant à Compostelle est passé de 3 500 en 1988 à 350 000 en 2019, soit une multiplication par 100  :
    - 94 % de ceux-ci pratiquent la marche à pied, 6 % utilisent le vélo ;
    - 58 % des pèlerins sont originaires de 3 pays : Espagne, Italie et Allemagne.

    Mais ils ne sont que 61 100 à passer à Saint-Jean-Pied de Port près de la frontière française, un des grands deux chemins de Saint-Jacques en provenance de France. Ceci indique qu’une part importante de pèlerins commence leur pèlerinage en Espagne même, sans parcourir la France.

    Nous ne disposons d’aucune statistique fiable, mais on peut supposer dès lors que leur nombre se réduit encore pour les pèlerins partant de Belgique. Bien évidemment, la Wallonie qui est traversée par 7 tronçons des chemins de ce pèlerinage bénéficie de leur aura et de leur fréquentation.

    Tant VisitWallonia.be que les organismes touristiques locaux concernés offrent une promotion aux Chemins de Compostelle.

    Du fait de l'aboutissement philosophique de cette randonnée de longue itinérance au départ de tous points de l'Europe, le modus operandi des pèlerins au sens strict du terme et des randonneurs de « longues distances » peut influencer le mode d'hébergement utilisé et la fréquentation de l'HORECA.

    Il existe cependant un réel souci de collecte d'éléments statistiques fiables pour une analyse objective des retombées réelles sur le territoire wallon, certains pèlerins faisant le choix des hébergements touristiques « classiques », comme les chambres d’hôtes, les hôtels ou les campings, quand d’autre privilégient des hébergements annexes aux lieux de culte tel que monastères et abbayes.

    Le tourisme itinérant, quel que soit d’ailleurs le mode de transport utilisé, est une tendance en pleine croissance dans cette période où le slow tourisme fait de plus en plus d’adeptes.

    Cependant, il ne s’agit encore que de quelques pour cent de la fréquentation d’un territoire : beaucoup de touristes nationaux, régionaux, voire locaux, pratiquent la randonnée en Wallonie sans que l’on puisse parler d’une pratique itinérante de leur part et sans oublier qui plus est la tendance croissante au tourisme de proximité.

    En ce qui concerne les aspects réglementaires relatifs à la signalisation, vu que les balises utilisées par les gestionnaires de ces parcours ne correspondent pas au modèle de balise tel que défini à l'annexe 29 (cahier des normes) du Code wallon du Tourisme, il ne s'agit donc pas d'itinéraires touristiques officiellement reconnus.

    Dans le cadre de la révision du Code wallon du Tourisme à venir, l’intégration de ces itinéraires et leur balisage pourrait être envisagée si une telle demande nous était formulée.

    En ce qui concerne le soutien en logistique, tant en matière de balisage qu'en équipement touristique, si le Gouvernement peut soutenir, dans le respect des règles spécifiques en la matière, l'initiative doit émaner du secteur associatif. Il n’y a pas actuellement de demande d’aménagement spécifique en lien avec ces itinéraires.