/

La sauvegarde patrimoniale de la filature Allard-Minne

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 280 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/06/2021
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Au sein du Brabant wallon, la Commune de Braine-l'Alleud connaît un développement économique et démographique salué par les uns et dénoncé fermement par d'autres.

    Il est vrai que l'année dernière, « la cité des castors » a franchi la barre des 40 000 habitants avec une densité de 770,49 habitants au km², ce qui n'est pas sans poser un certain nombre de problèmes du fait d'une croissance assez exceptionnelle.

    Un certain nombre de Brainois tente de sauvegarder l'identité historique de bâtiments aux allures remarquables, de quoi conserver une manifestation de leurs racines locales.

    Ainsi, une pétition signée par 1 000 Brainois a été adressée à Madame la Ministre en juin 2020 via l'AWaP pour obtenir l'inscription en urgence sur la liste de sauvegarde de la filature Allard-Minne, aujourd'hui gravement menacée par le projet de voirie multimodale soumis à enquête publique pour le moment.

    C'est dire si sa réponse est attendue, sinon espérée. Celle-ci est pourtant un lieu historique qui, du XIX au XXe siècle, rassemblait les métiers du tissu, fleuron de l'industrie brainoise.

    Les façades sont ornées de motifs qui caractérisent une architecture industrielle classique et néoclassique. Précisons d'emblée qu'une grosse partie des murs qui entourent la filature seront détruits par la voirie.

    Un an après la demande de classement, quelle réponse Madame la Ministre va-t-elle opposer aux pétitionnaires et avec quelles assurances en termes de classement ?

    Rappelons à ce propos que d'autres bâtiments de même qualité architecturale ont fait l'objet d'une reconversion réussie, comme la filature gantoise devenue la manufacture 65 ou la filature Vanham transformée en école des arts et en académie de musique. Preuve s'il en est que l'on peut donner un avenir communautaire à de vieilles briques, témoins d'un riche passé.
  • Réponse du 24/06/2021
    • de DE BUE Valérie
    La filature a en effet fait l’objet d’une demande d’inscription sur liste de sauvegarde, qui m’a été soumise. Cette demande était directement liée à une demande de permis d’urbanisme relatif à la création d’une voirie, laquelle impliquait dans son tracé initial la démolition d’une grande partie du site. Ce projet de voirie a depuis été revu au profit de la conservation de la filature, dont la majeure partie sera épargnée. En réalité, la plupart des façades du bien seront préservées, les éléments touchés par le nouveau tracé se limitant au dispositif d’entrée et à l’extrémité méridionale d’une des plus petites ailes du complexe. Je tiens en outre à rappeler ici que la filature est déjà protégée par son inscription à l’inventaire régional avec pastille, ce qui donne à l’AWaP un droit de regard via la remise d’avis dans le cadre de demande de permis.

    Outre la question de la voirie se pose celle, plus globale, de l’avenir de ces ensembles industriels, singuliers à plus d’un titre. Il s’agit d’un véritable défi dont la hauteur des enjeux nécessite une équivalence en termes d’inventivité. La conservation des biens qui témoignent de notre passé industriel florissant mérite d’être considérée comme une opportunité qui doit nous encourager à trouver des pistes de protection innovantes. La totalité du patrimoine industriel ne pourra pas être mise sous cloche et seuls les éléments les plus emblématiques seront vraisemblablement classés. Ce qui ne signifie pas qu’ils ne peuvent être préservés, comme en témoigne, en effet, l’exemple de la filature Vanham, réhabilitée sans avoir été classée au préalable.

    Le classement ne doit pas être un réflexe. Ce n’est pas toujours la voie la plus adéquate pour obtenir une protection pérenne et dynamique d’un bien, a fortiori si ce dernier est de nature industrielle.

    Je confirme que je reste très attentive à l’avenir de la filature Allard-Minne et cherche, en dialogue tant avec les propriétaires qu’avec l’AWaP, à trouver un équilibre entre la préservation de ce témoin du patrimoine industriel et le développement futur d’un site au fort potentiel.