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L'augmentation du nombre d'accidents sur les nationales wallonnes

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 284 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 07/06/2021
    • de FONTAINE Eddy
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Ce n'est pas nouveau : les problèmes liés à la dangerosité des routes nationales du point de vue de la sécurité routière, de l'augmentation du charroi de véhicules lourds et des comportements des usagers de la route sont régulièrement mis en exergue.

    Madame la Ministre avait indiqué souhaiter l'installation de nouveaux radars tronçons sur les portions des routes plus propices aux comportements agressifs et aux excès de vitesse.

    Elle pointait en janvier dernier, à juste titre, que 30 % des décès en Wallonie dans des accidents de la route sont arrivés dans un accident de type voiture seule en cause. La question du traitement des obstacles en bord de route reste ouverte, avec le SPW s'y attelant depuis plus d'une décennie, en en faisant même une recommandation des états généraux de la sécurité routière.

    Peut-elle nous dresser un état des lieux des installations de radars et radars tronçons en cours en Wallonie, conformément à sa politique en matière de sécurité routière ? Décèle-t-elle une corrélation entre les accidents de type voiture seule en cause (y compris les accidents non létaux), la conduite agressive et les excès de vitesse ?
  • Réponse du 24/06/2021
    • de DE BUE Valérie
    La vitesse inadaptée est le facteur principal des accidents vu qu'elle intervient sur la fréquence et la gravité des accidents.

    D'une part, les distances de freinage s'allongeant avec une vitesse plus élevée et les changements de direction étant plus difficiles à négocier, la vitesse excessive mène plus souvent à des pertes de contrôles du véhicule et donc à des sorties de route et des accidents.
    D'autre part, l’honorable membre s’en doute, un choc à 90 km/h sur un obstacle n'aura pas les mêmes conséquences qu'à 60 km/h...

    La recherche en sécurité routière regorge d’exemples pour démontrer qu’une modification des vitesses pratiquées influe sur le nombre d’accidents, tant au niveau micro (modification de la vitesse sur une route en particulier) que macro (modification de la vitesse sur l’ensemble des routes d’un pays). Citons notamment une étude de l’International Transport Forum (OCDE) qui, sur base de 11 exemples en Europe, montre que des réductions de limitations de vitesse ou la mise en place de programmes de répression conduisent à une réduction des vitesses pratiquées et des accidents corporels : https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/docs/speed-crash-risk.pdf.

    En Wallonie, une analyse réalisée par l’AWSR en 2018 concernant l’effet des radars fixes sur autoroute a montré que ceux-ci avaient permis de réduire les accidents corporels de 20 % dans leur environnement. Les accidents impliquant des véhicules seuls en cause ont davantage diminué que les collisions entre plusieurs véhicules.

    À côté des radars mobiles, environ 500 radars permanents sont actuellement présents en Wallonie dont une vingtaine de radars tronçons. Les installations se développent au rythme d'environ une centaine de radars permanents par an. Du train de radars précédent (2019-2020), ils restent une vingtaine d’installations à finaliser. Leurs installations ont été perturbées par les confinements de la crise Covid-19 notamment par des délais de livraison allongés et plus aléatoires. Le train de radars suivant (2021) débutera dans la foulée.

    Ces différentes mesures pour augmenter les contrôles routiers viennent utilement compléter les actions de sensibilisation et de prévention menées notamment par l'Agence wallonne pour la Sécurité routière et lors du cursus de formation à la conduite d'un véhicule.