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Le développement des productions biologiques en Wallonie.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 158 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 29/05/2006
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Je voudrais faire le point sur l'évolution et la situation des productions biologiques en Wallonie.

    Se lancer dans l'agriculture biologique n'est pas une sinécure, cela relève d'un choix personnel qu'il n'est pas toujours aisé d'assumer au vu des réglementations rigoureuses qui sont exigées. Mais cette voie permet d'élargir le champ des diversités agricoles.

    A l'heure actuelle, selon la presse, la Région compte plus de 481 exploitations bio sur plus de 20.000 hectares, soit 2,60 % de toutes les terres cultivables.

    Si, en comparaison avec les données du nord du pays, ces chiffres prouvent la bonne santé de notre agriculture bio, j'aurais aimé que Monsieur le Ministre nous fournisse des indices comparatifs par rapport à d'autres pays d'Europe.

    Peut-on parler de stagnation dans le secteur bio ? Y a-t-il une croissance constante du nombre d'exploitations bio ? La production actuelle suffit-elle à couvrir les exigences des consommateurs ?

    De quelle manière Monsieur le Ministre envisage-t-il de promouvoir ce type de production et son label belge de qualité Biogarantie ? Logo qui, il faut bien le reconnaître est peu identifié par le public …
  • Réponse du 19/06/2006
    • de LUTGEN Benoît

    Entre 1991 et 2004, la superficie de culture bio en Région wallonne est passée de 807 hectares à plus de 19.000 hectares et le nombre d'exploitations bio (ayant demandé et bénéficiant de l'aide Bio), de 50 à 400.

    L'augmentation très sensible du nombre d'exploitations bio fin des années nonante est en partie liée aux différentes crises alimentaires qui se sont succédées au cours de cette période (vache folle, dioxine, fièvre aphteuse). Une fois la confiance retrouvée, les consommateurs ont repris leurs habitudes de consommation traditionnelle, souvent guidées par le prix et la croissance du nombre d'exploitations bio s'est ralentie.

    Toutefois, depuis deux ans, la croissance du nombre d'exploitations bio dans tous les secteurs de la production animale, s'est singulièrement accélérée. Ce phénomène est probablement lié à une adaptation des filières concernées aux demandes et exigences du consommateur. La progression différente des filières en termes de volumes produits s'explique par l'intérêt préférentiel du consommateur pour certains types de produits.

    Le rapport 2005 d'Eurostat (organe de statistique européen) fait état d'une superficie consacrée à l'agriculture biologique, ou en cours de reconversion, de 11 % en Autriche, 8 % en Italie, 5 % en Finlande, Danemark et Suède et moins de 1 % en Irlande par rapport à la superficie agricole utile (SAU).

    Avec ses 2,6 % de la SAU consacrés à la production biologique, la Région wallonne se classe avant la France, les Pays-Bas et le Luxembourg au cœur du peloton européen, à un niveau comparable à celui de l'Espagne.

    A signaler aussi des disparités importantes en Région wallonne puisque l'on relève, en 2005, une pénétration de l'agriculture biologique à raison de 5,9 % de la SAU dans la province de Luxembourg, pour 140 exploitations.

    Les superficies emblavées en agriculture biologique continuent à évoluer sensiblement depuis ce rapport et le pourcentage des superficies Bio est de 3,21% en 2006 (voir tableau ci-après).

    ________________________________________________________________________
    Année Nombre de producteurs Superficie totale % des prairies
    demandeurs de l'aide déclarée en bio (*) dans la superficie
    bio totale bio (**)
    ______________________________________________________________
    2003 400 16.000 83 %
    2004 400 19.300 82 %
    2005 439 21.400 81 %
    2006 500 23.500 81 %
    ________________________________________________________________________


    (*) : tous les producteurs bio ne sollicitent pas les aides bio au titre du régime régional d'aides bio. Ces superficies correspondent dès lors uniquement aux superficies faisant l'objet des demandes d'aides au cours du temps.

    (**) : les prairies constituent l'essentiel des superficies faisant l'objet des demandes d'aides bio. Ceci s'explique notamment par le fait que la phytotechnie des prairies s'adapte plus facilement au cahier des charges de l'agriculture biologique que celle des cultures annuelles ou maraîchères.


    Les produits issus de l'agriculture biologique sont identifiés grâce au label « biogarantie ».

    Le label est connu par le grand public, contrairement aux impressions de l'honorable Membre. En effet, l'étude réalisée en avril 2004 par le CRIOC auprès de 750 consommateurs révèle que près de deux consommateurs sur cinq connaissent ce label et que plus de 50 % de ces derniers placent leur confiance dans ce label.

    Le label « biogarantie » est une marque déposée, dont l'usage est géré par des associations professionnelles d'agriculteurs, de transformateurs et de distributeurs.

    Cette gestion privée n'appelle pas l'intervention des pouvoirs publics, si ce n'est le contrôle du contenu et du respect des cahiers des charges qui y sont liés.