/

L'examen théorique au centre de permis de conduire d'Eupen

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 288 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/06/2021
    • de MAUEL Christine
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    D'après certaines sources institutionnelles, quelques problématiques auraient été relevées concernant les examens théoriques du permis de conduire au centre Autosécurité d'Eupen.

    Selon ces dernières :
    - Le taux d'échec serait en forte augmentation depuis des mois ;
    - Des erreurs de traduction auraient été décelées dans les examens proposés en langue allemande.

    En sachant que les examens théoriques du permis de conduire ont fait l'objet d'une importante réforme avec la réintroduction de la faute grave en 2018, Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres sur le taux de réussite de l'examen théorique du permis de conduire réalisé en langue allemande ? A-t-elle constaté une évolution significative ces derniers mois ?

    Peut-elle expliquer le procédé de conception de questions à l'examen ? Des instances sont-elles consultées ? Comment procède-t-on à la traduction des questions ?

    L'examen théorique a-t-il fait l'objet de plusieurs modifications dans son contenu depuis la réforme de 2018 ?
  • Réponse du 30/06/2021
    • de DE BUE Valérie
    Nous sommes tous bien conscients que le permis de conduire reste un élément très important notamment dans le cadre professionnel et a fortiori pour les jeunes.

    Je me permets d’indiquer en préambule que cette problématique ne m’est pas inconnue. Mon Cabinet a été contacté par le Cabinet du Ministre-Président de la Communauté germanophone Olivier Paash le 9 juin. Une première réunion a eu lieu le 17 juin entre son Chef de Cabinet et mes équipes. Cette réunion a permis d’une part de détailler les éléments de préoccupations relayées principalement par les jeunes germanophones dont l’honorable membre se fait également l’écho.

    D’autre part, mon Cabinet lui a expliqué le contexte général des règles en vigueur, des procédures en vigueur et des motifs qui ont présidé à leur adoption.

    Je propose d’en faire un bref résumé :

    Comment se déroule un examen théorique ?

    Une fois la question affichée, le système lit l’énoncé et les réponses. Cette étape, en fonction de la question, peut prendre plusieurs dizaines de secondes. Une fois l’ensemble des éléments lus, un compteur de 15 secondes est en effet déclenché. Dans la majorité des cas, les candidats répondent durant la lecture de l’énoncé.
    À la fin de l'examen, une feuille récapitulative est remise à tous les candidats qui reprend les matières au sein desquelles des erreurs commises et, plus généralement, les matières non maîtrisées.

    Pour des raisons de protection des questions audiovisuelles contre la fraude, diverses mesures sont prises :
    - Une des mesures est d’arrêter l’examen dès qu’il y a échec. En effet, il est inutile de poursuivre l’examen puisqu’il y a déjà échec ;
    - Une seconde mesure de protection est qu’il n'est effectivement pas prévu de revisualiser chacune des questions et des erreurs commises. Le principe est que l'examen évalue le niveau d'acquisition des connaissances et des compétences. L'examen n'a pas pour objet de compléter la formation ou de préparer le candidat à un éventuel repassage de l'examen.

    Il est à noter que le risque d’erreur dans l’évaluation est nul puisque réalisé par un programme informatique.

    Ces mesures ont été prises en réaction des fraudes constatées en la matière par le passé.
    Le candidat dispose donc d'un retour des points à améliorer par ce récapitulatif qui reprend les matières des erreurs et qui lui permet d'orienter la poursuite de sa formation.

    Quel est le taux de réussite ?

    Depuis 2018 c'est-à-dire depuis la réforme de la formation et des examens au permis de conduire dont l'introduction du principe de fautes graves valant 5 points à l'examen théorique, il n'y a pas eu de modifications de l'examen théorique au permis de conduire à part l'ajout de quelques questions supplémentaires en correspondance notamment aux modifications du Code de la route intervenues depuis 2018.

    Le SPW, les centres d'examen et mon cabinet suivent régulièrement la situation : organisation générale et cas particuliers, fraudes constatées, taux de réussite …
    Je suis attachée à ce suivi vu l'importance du sujet. Ce suivi a d'autant été plus intense et nécessaire avec la crise sanitaire Covid-19 qui a perturbé l'ensemble de notre société.

    Si le taux de réussite a fortement diminué au tout début de la réforme, les candidats se sont progressivement mieux formés à la matière et mieux préparés à l'examen théorique au permis de conduire. De ce fait, le taux de réussite a graduellement augmenté de janvier à septembre 2018.

    Les taux de réussite aux examens théoriques varient d'un centre à l'autre dans une fourchette de 24 % à 38 %. Le taux de réussite aux examens théoriques en allemand du centre d'Eupen est de 28 % ce qui n'est pas très élevé, mais proche de la moyenne. À l'inverse, le taux de réussite à l'examen pratique est légèrement plus élevé que la moyenne. Il ne semble donc pas y avoir de difficultés particulières pour les germanophones.
    Quid de la traduction des questions en allemand ?

    Après rédaction, les questions sont validées par une commission composée de représentants de l'Administration (SPW), des organismes gérant les centres d'examen, d’un spécialiste bruxellois de la sécurité routière et d’un juge de paix honoraire spécialisé en Code de la route.

    Une fois validées, ces questions sont traduites par un traducteur externe. Elles sont ensuite relues par certains collaborateurs germanophones du site d’Eupen et des membres du call center de l'entreprise. Les sons font également l’objet d’une validation.

    De la rencontre avec le Cabinet du Ministre-Président Paasch, il semble ressortir que lesdites « erreurs de traduction » serait plutôt due à l'utilisation de mots plus littéraires en lieu et place de mots courants : en français, le Code de la route utilise les termes « indicateurs de direction ». Bien qu'également présent dans le Code de la route français et dans la Convention internationale de Vienne, on utilise plutôt le mot « clignotant » dans le langage courant. Il ne s'agit donc pas d'une erreur, mais de l'usage des termes officiels du Code de la route dans les questions à l'examen.

    Qu’en est-il de la formation en elle-même ?

    Si la Région encadre les auto-écoles et détermine les conditions d'apprentissage ainsi que le programme de la formation, la Région n'organise pas de cours. Il n'y a donc pas de « manuel officiel ». Par ailleurs, créé par les organismes en charge de l’organisation du permis de conduire, le site « monpermisdeconduire.be » est un site d'information des modalités de formation et des examens, mais il n'est certainement pas une plateforme de formation ou de préparation aux examens du permis de conduire. Il conviendrait néanmoins qu’une traduction soit disponible. Des contacts en ce sens vont être pris.

    Dans la foulée de la rencontre entre nos deux Cabinets, il a été décidé la mise en place d’un groupe de travail composé de représentants désignés par la Communauté germanophone et la Région wallonne. Il examinera de manière détaillée les différents sujets et répondra à l'ensemble des questions posées notamment par le Conseil de la jeunesse germanophone.

    Bien sûr, tout sera fait pour dissiper les malentendus et autres rumeurs.
    Néanmoins, des pistes d'amélioration se dégageront vraisemblablement de ce groupe de travail pour améliorer les garanties d’accès égal à tous les candidats au permis de conduire.