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Les pistes pour tendre vers une forêt plus naturelle et plus résiliente

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 449 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 17/06/2021
    • de FREDERIC André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les ravages des scolytes, la surdensité de gibier et les changements climatiques ont un impact catastrophique sur nos forêts depuis quelques années. Des mesures ont déjà été prises par le Gouvernement dans la stratégie pour une forêt plus résiliente. Il faut effectivement que la forêt de demain soit mieux adaptée au changement climatique et plus apte à résister aux parasites comme les scolytes.

    Dans ce cadre, nous avons récemment reçu un courrier de l'ASBL « forêt et naturalité » qui a retenu toute mon attention et qui nous expose quelques pistes dans le cadre de la gestion du scolyte. Ces derniers voudraient voir ces mesures évaluées par les principaux décideurs. Ainsi, il est proposé :
    - de favoriser en toutes circonstances la régénération naturelle ;
    - de favoriser en toutes circonstances les essences indigènes ;
    - de favoriser en toutes circonstances une sylviculture plus respectueuse de l'écosystème ;
    - de permettre aux propriétaires qui le souhaitent de maintenir leurs peuplements scolytés en l'état, de manière à y recréer des végétations forestières plus naturelles et plus diversifiées en profitant de la régénération naturelle présente et en dopant la quantité de bois morts disponible dans ces peuplements ;
    - de réviser profondément l'enseignement de la sylviculture pour une approche plus en phase avec les défis et connaissances écologiques modernes, ainsi qu'avec les demandes sociétales ;
    - de supprimer toute subvention et avantages fiscaux aux plantations et aux boisements non indigènes ;
    - de soutenir la valorisation et la transformation de bois indigène de haute qualité par des artisans en filière courte.

    Que pense Madame la Ministre de ces pistes avancées par « forêt et naturalité » ?

    Compte-t-elle en implémenter certaines ? Quels en seraient les impacts concrets sur la filière-bois ? Quels sont les moyens consacrés à la forêt dans le cadre du Plan de relance ?
  • Réponse du 20/09/2021
    • de TELLIER Céline
    L’ASBL « Forêt et Naturalité » propose effectivement plusieurs pistes de réflexion dans le cadre de la crise des scolytes. Si certaines semblent séduisantes, ces suggestions méritent toutefois d’être nuancées.
     
    Les mesures mises en place dans le cadre du projet « Forêt résiliente », via un appel à projets pour les propriétaires forestiers privés et un droit de tirage pour les propriétés publiques, ont pour objectif d’initier une véritable inflexion à notre manière de concevoir la forêt et sa gestion. L’idée est bel et bien de diversifier les espèces et la gestion, tout en accordant de l’importance à la biodiversité. Il s’agit notamment de favoriser la régénération naturelle, les espèces indigènes et une sylviculture plus respectueuse de l’écosystème. Les orientations proposées aux propriétaires, à travers le projet « forêt résiliente » sont donc plutôt en phase avec la régénération naturelle promue par cette association.
     
    Permettre à certains propriétaires forestiers de maintenir leurs peuplements scolytés en l’état constituerait cependant un véritable non-sens dans une région comme la nôtre. La décision d’un seul propriétaire pourrait alors ruiner les efforts de tous les autres. Cette proposition n’est donc pas praticable : la solution réside dans la gestion sanitaire des arbres scolytés, afin d’interrompre le cycle du scolyte, et dans la régénération de parcelles avec un choix d’essences diversifiées et adaptées aux conditions locales (sol, climat).
     
    L’enseignement de la sylviculture devrait effectivement être adapté aux dernières connaissances scientifiques en matière d’adaptation des essences aux changements climatiques. Mais la formation continue des structures d’accompagnement des propriétaires est également d’une grande importance : il est nécessaire d’adapter nos pratiques de gestion des forêts et de l’environnement.
     
    Enfin, soutenir la valorisation et la transformation locale de bois indigène de haute qualité est une des actions prévues dans le Plan de relance de la Wallonie. Il m’importe en effet de redynamiser la filière feuillue en Wallonie.