Les "informaticiens publics"
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 532 (2020-2021) 1
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Question écrite du 18/06/2021
- de LEONARD Laurent
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Dans le domaine, les Espaces publics numériques (EPN) font un travail remarquable et jouent un rôle déterminant dans la formation des citoyens au numérique.
« Get up Wallonia! » compte d'ailleurs s'appuyer sur ces espaces pour permettre aux citoyens en situation de pauvreté de bénéficier d'un équipement informatique de base moyennant une formation dans un EPN.
À Bruxelles, un EPN a développé le concept d'informaticien public. À l'instar de ce que font les écrivains publics, l'informaticien public se déplace dans des associations pour une aide ponctuelle, pour répondre à des besoins concrets et peut également proposer des activités autour de l'informatique. L'informaticien public part donc à la rencontre des personnes que les EPN plus « fixes » ne parviennent pas à atteindre : celles qui n'ont pas connaissance des EPN, celles pour qui se rendre dans un EPN est trop difficile. Les personnes, finalement, les plus écartées de notre société toujours plus numérique.
Pour accomplir ces missions, l'informaticien public dispose d'un « EPN portable » composé :
- d'un « Rasberry Pi » (un nano ordinateur de la taille d'une carte de crédit disposant d'une carte SD qui fait office de disque dur) ;
- d'un petit écran ;
- d'un clavier, d'une souris et l'alimentation électrique.
Le tout revient à 120 euros. Cette machine permet de faire de la bureautique de base, de surfer sur le web, de regarder des vidéos, etc.
Le but est aussi de montrer qu'on peut s'équiper numériquement sans se ruiner. Ce type d'équipement pourrait être une piste pour rencontrer l'objectif du Plan « Get up Wallonia ! » d'équiper les ménages wallons les plus précaires d'un ordinateur.
La philosophie de l'informaticien public repose sur un principe qui me tient à cœur : si tu ne peux pas aller au service public, le service public viendra à toi. Il me semble, en effet, essentiel pour un service public d'être au service de la population dans sa globalité.
L'EPN portable répond à l'objectif de la Déclaration de politique régionale qui entend : « renforcer l'accessibilité des espaces publics numériques notamment à destination des personnes porteuses d'un handicap en les adaptant à leurs besoins ».
Monsieur le Ministre connaît-il l'initiative bruxelloise ?
Pense-t-il qu'un tel dispositif pourrait être développé en Wallonie ?
Envisage-t-il de mener des projets pilotes en collaboration avec des EPN wallons ?
Réponse du 06/07/2021
- de BORSUS Willy
Le Gouvernement wallon souhaite, comme indiqué dans la Déclaration de politique régionale, renforcer sa politique de lutte contre la fracture numérique. La crise sanitaire que nous traversons ne fait que révéler plus encore la nécessité et l’urgence d’agir en la matière. Aujourd’hui, je ne peux que constater que les initiatives sont éparses et peu coordonnées sur le territoire wallon. Il me semble important de travailler sur la cohérence, la qualité et la visibilité de cette offre de services sur le territoire.
C’est la raison pour laquelle, le SPW Emploi-Formation et l’AdN ont, depuis plusieurs mois, réuni et travaillé en étroite concertation avec les principaux acteurs concernés (Centre de ressources des EPN (espaces publics numériques), FOREm, Fédération des CPAS) et les différents niveaux de pouvoir (Région Bruxelles-Capitale et Autorité fédérale) afin d’élaborer un plan d’action pour la médiation numérique de tous les Wallons. Ce plan doit miser sur une mobilisation du public à travers des parcours de médiation numérique adaptés aux besoins des publics spécifiques. Chacun doit pouvoir ainsi, tout au long de sa vie, développer et entretenir ses compétences numériques.
Dans cette optique, une évaluation et une réforme des (EPN) sont en cours afin d’augmenter leur nombre et de renforcer l’efficience et l’impact du dispositif comme service numérique de proximité. La question des dispositifs mobiles, tel que celui d’informaticien public que me présente l'honorable membre, fait bien évidemment partie de cette réflexion. Il est effectivement bien dans mon intention d’adapter, via des appels à projets financés par les moyens débloqués pour la relance, les espaces publics numériques pour leur permettre d’aller à la rencontre des publics les plus éloignés du numérique.