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La solution hertzienne pour résorber la fracture numérique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 536 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de SOBRY Rachel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Résorber la fracture numérique constitue l'un des grands défis de la présente législature. Cela passera nécessairement par une amélioration des débits de connexion Internet. C'est devenu primordial, notamment pour le télétravail et les visioconférences.
     
    Hélas, la Wallonie compte toujours de nombreuses « zones blanches », soit des zones où une vitesse minimale de 100 mégabytes par seconde n'est pas disponible. Cela concerne près de 138 000 ménages en Belgique, quasiment tous en Wallonie.
     
    Pour offrir une connexion en adéquation avec les attentes actuelles, Proximus a développé une solution innovante, qui consiste en une combinaison de technologies hertziennes. Ainsi, un faisceau hertzien sans danger pour l'homme est envoyé sur un nouveau pylône placé à un lieu stratégique afin d'alors desservir un village entier en Internet haut débit. On évite ainsi de devoir creuser des tranchées sur des kilomètres, dans des zones accidentées.
     
    D'un coût bien moindre, cette technologie est installée bien plus rapidement que le câblage sous-terrain traditionnel. De tels chantiers sont actuellement en cours à Profondeville, Couvin et Fernelmont. Elle n'est cependant pas une solution miracle puisqu'elle requiert des lignes de crêtes bien dégagées, sans arbre, construction ou éolienne.
     
    Alors que le Gouvernement propose de poursuivre le développement d'espaces publics numériques (EPN) pour permettre l'accès collectif aux technologies numériques, comme un accès à Internet, mes questions sont les suivantes.
     
    Quelle est la position de Monsieur le Ministre quant à cette technologie développée par Proximus ?
     Constitue-t-elle une réelle opportunité pour en finir avec ces zones blanches ?
     
    Le développement d'Internet dans les zones reculées wallonnes fait-il l'objet de discussions avec son homologue fédérale, la Ministre De Sutter ?
  • Réponse du 06/07/2021
    • de BORSUS Willy
    Je confirme qu’en effet la question de la connectivité y compris et en priorité dans les zones les plus difficiles d’accès de notre territoire -les « zones blanches et grises »- est une priorité pour le Gouvernement wallon et moi-même, comme le confirme la Déclaration de politique régionale.
     
    Une connectivité de qualité sur l’ensemble de notre territoire régional est aussi un des axes transversaux primordiaux de la stratégie régionale Digital Wallonia 2019-2024, matérialisée par le programme régional Giga Region Digital Wallonia de l’Agence du Numérique.
     
    Dans ce cadre, et sous mon contrôle, l’Agence du Numérique est en contact constant avec les opérateurs de télécommunications et suit avec attention toutes les solutions de déploiements afin de combler au mieux les déficits de connectivité autant fixe que mobile.
     
    Rappelons aussi qu’une plateforme régionale de signalements des problèmes de connectivité existe depuis 2018. Mise en place et opérée par l’AdN, Digital Wallonia Connect est à la disposition des mandataires communaux pour déposer leurs signalements relatifs aux problèmes rencontrés avec leurs administrés. Comptant aujourd’hui 83 communes inscrites sur nos 262, cette plateforme a déjà permis de résoudre un certain nombre de situations par la recherche de solutions issues de la « boite à outils » Digital Wallonia Connect, comprenant toutes les solutions existantes auprès des opérateurs, mais aussi en cours de recherche ou de tests, par exemple dans le cadre de l’Accord « ToP » établi avec le Gouvernement wallon.
     
    La solution de type hertzienne mentionnée par l'honorable membre fait partie de cette « boite à outils » et n’est pas spécifique à Proximus, mais également mise en œuvre par d’autres opérateurs. Cette solution, comme toutes les autres, présente des avantages, mais aussi des inconvénients, dont ceux que mentionne l'honorable membre, à savoir l’indispensable alignement parfait et totalement dégagé entre les points d’émission et de réception. L’étude de « site lining » des opérateurs oblige parfois (souvent) à devoir écarter cette solution de la liste des possibilités.
     
    Dans tous les cas, un déploiement en télécommunications combine une série de technologies. Une solution hertzienne pour le transport du faisceau très haut débit d’un point à un autre nécessite une liaison par câble ou fibres optiques entre le mât et l’armoire de distribution des lignes, la pose d’équipements actifs pour fournir les services, etc. C’est cette équation « idéale » qui est à chercher pour chaque cas particulier, avec le meilleur rapport coûts/efficacité de la solution envisagée.
     
    Afin de compléter la « boite à outils » Digital Wallonia Connect et permettre aux opérateurs de pouvoir tester en vraie grandeur de nouvelles solutions innovantes pour ce que les techniciens appellent le « Last Mile » (en accord bien entendu avec le régulateur fédéral IBPT et les services de ma collègue la ministre fédérale Petra De Sutter), un appel à projets de connectivité avancée sera lancé cet automne par l’AdN. Cet appel à projets sera un premier pas vers d’autres initiatives à plus grande échelle prévues dans le plan de relance régional, Get Up Wallonia. De nouvelles possibilités pourraient en effet voir le jour via les premiers « proof of concepts » 5G, par exemple en « Fixed wireless access ». L’arrivée de nouveaux standards pourrait aussi changer la donne… .
     
    Comme je le précise également dans la réponse à la QE 537 de Monsieur LEPINE sur les « Zones blanches en Wallonie », mon objectif au-travers des Plans de relance européen et régional est de mettre la Wallonie en ordre de bataille durant cette législature afin de permettre d’atteindre les objectifs européens de 2030 à savoir « le gigabit et la 5G pour tous ». Entre autres grâce à la connectivité, l’objectif est donc de garantir la compétitivité et l’attractivité de notre territoire au bénéfice de nos entreprises et de tous nos citoyens.
     
    J'invite aussi l'honorable membre à lire mes réponses aux questions écrites n° 434 et n° 559 de Monsieur Evrard et de Madame Goffinet concernant les zones blanches et la fibre optique.