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Les zones blanches en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 537 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Bien que certaines technologies innovantes telles que le déploiement de la 5G et récemment le lancement de la fibre à Mons se développent en Wallonie, des parties de notre territoire restent les parents pauvres du numérique.
     
    En effet, à l'heure où le numérique est, en plus de sa dimension économique, devenu un enjeu sociétal, impactant notre confort de vie et de travail, la problématique des zones blanches, ces endroits sans Internet fixe rapide, reste d'importance. Sur son site web, l'IBPT, l'Institut belge des services postaux et des télécommunications, propose une carte interactive reprenant les débits minima. On peut y découvrir que certaines zones disposent d'un débit inférieur à 30 Mb/s.
     
    En 2018, l'Union européenne a publié une directive qui établit un nouveau code européen des communications électroniques, avec pour objectif que, à l'horizon 2025, chaque ménage devra avoir accès à une connexion Internet de 100 Mb/s, vitesse minimale définissant la zone blanche, et atteindre le 1 Gb/s en 2030. Là aussi, on le voit, la situation dans certaines zones du sud du pays est loin d'être optimale au regard des critères européens.
     
    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il cette disparité entre nord et sud du pays ?
     
    Quels sont les leviers disponibles dont nous disposons en Wallonie pour favoriser le développement d'une connectivité étendue et de qualité sur tout le territoire ?
     
    Le vendredi 30 avril 2021, le Conseil des ministres a donné son feu vert pour le lancement du Plan national pour la large bande fixe et mobile, à savoir un programme dont le but est de supprimer, d'ici 2025, les dernières zones blanches. A-t-il ou sera-t-il concerté dans ce cadre ?
     
    Est-il, par ailleurs, au fait d'éventuelles intentions d'investissements des opérateurs pour les prochaines années ?
     
    Au-delà du réseau filaire « classique » (ADSL), l'Internet par satellite pourrait-il devenir une alternative viable pour les territoires isolés ?
     Je pense notamment à certaines initiatives comme le déploiement de satellites par Starlink, une filiale de SpaceX. Bien qu'encore globalement onéreux, le fournisseur d'accès SkyDSL propose déjà des abonnements pour les particuliers en Belgique.
  • Réponse du 06/07/2021
    • de BORSUS Willy
    Je confirme que mon objectif, en application de la Déclaration de politique régionale, est de permettre à la Wallonie de respecter les objectifs européens de 2030. Non seulement en matière de connectivité filaire que cite l'honorable membre, mais également en matière de connectivité sans fil avec la 5G. Cette volonté n’est pas un vœu pieux puisque j’ai fait le choix d’inscrire la connectivité du territoire wallon au sein du plan de relance wallon validé au niveau européen avec des objectifs aussi concrets qu’ambitieux. Le chantier est à la mesure des besoins d’investissement de notre territoire. Il y a en effet une grande disparité nord-sud à laquelle il fait référence.  
     
    Grâce à l’accord « ToP », renouvelé sous notre impulsion entre le Gouvernement wallon et les opérateurs de télécommunications, nous disposons d’une forme de « droit de regard » sur les plans d’investissements des opérateurs et leur stratégie en matière de couverture des zones faiblement couvertes de notre territoire. L’excellente relation que nous entretenons avec les opérateurs de télécommunication constitue l’un des axes majeurs de la résorption des « zones grises ».
     
    Dans la continuité de ce travail, et en lien avec le programme régional Giga Région de Digital Wallonia, deux actions liées au haut débit ont été inscrites au sein des plans de relance. D’une part, une action « last mile » de connectivité fixe pour l'ensemble des zones en déficit de connectivité très haut débit (THD) pour un budget total de 23 000 000 euros afin de finaliser le maillage de connectivité fixe du territoire. D’autre part, une action de mutualisation de l'OPEX pour le déploiement du THD dans les zones en déficit de connectivité consistant dans un co-financement de déploiement via la SOFICO de têtes de pont de connectivité THD multi-opérateurs pour un budget total de 16 000 000 euros.
     
    L'honorable membre l’aura compris, ma stratégie vise à agir de manière rationnelle et pragmatique en m’appuyant sur les forces vives de notre écosystème régional notamment constitué par le réseau structurant de la SOFICO. C’est à partir de ce réseau, lui-même complété le long des voies navigables, que la Région mettra à la disposition de tous les opérateurs de services une infrastructure de connectivité de qualité et performante sur l’ensemble du territoire. Et ce, autant via les fibres optiques que via la valorisation des réseaux cuivre et coaxiaux préexistants. Ce n’est pas tout puisqu’une offre de connectivité fibre optique ouverte (« fibre noire ») à tout opérateur sur l’ensemble des parcs d’activités économiques publics wallons fait aussi partie des actions prévues dans les plans de relance.
     
    Je pense, comme l'honorable membre, que les solutions satellitaires de type Starlink ou SkyDSL peuvent servir à désenclaver des territoires extrêmement isolés ou difficiles. Depuis le début de mon mandat en tant que Ministre du Numérique, je m’attèle à tenter d’offrir une solution à chacune des situations difficiles qui me sont rapportées, soit au travers d’une interpellation directe, soit au travers de la plateforme Digital Wallonia Connect administrée par l’Agence du Numérique (AdN). Ces cas difficiles font systématiquement l’objet d’une analyse par l’Agence du Numérique et les opérateurs de télécommunications sous l’égide de mon Cabinet, et c’est dans le cadre de cette analyse que les solutions mentionnées par l'honorable membre pourront être envisagées lorsque c’est pertinent. Toutefois, vu le niveau de connectivité générale de notre pays en comparaison, par exemple, à la France, la solution satellitaire doit être considérée comme un dernier recours, vu les coûts importants qui y sont liés pour un débit moyen.
     
    Je confirme que de nombreux contacts avec les opérateurs sont en cours, autant par mes services que via l’AdN, afin d’opérationnaliser dès que possible projets du plan de relance. Un premier appel à projets de connectivité avancée sera d’ailleurs lancé en ce sens par l’AdN à l’automne. Quant aux opérateurs, de nombreux contacts existent entre eux pour conclure de nouveaux partenariats afin de faire face ensemble aux nouveaux investissements auxquels ils sont et seront confrontés, qu’il s’agisse de la « Fibre à la maison (FttH) » ou les futurs déploiements de la 5G, par exemple.