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Le recours à l'écopâturage pour l'entretien des abords des routes régionales

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 600 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de DURENNE Véronique
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Il y a quelques semaines, nous apprenions que la Région wallonne avait décidé de développer un projet d'écopâturage sur quelque 7 hectares, sur le site du Trilogiport en région liégeoise.
     
    Si la pratique apparait de plus en plus courante, notamment en matière de gestion des réserves naturelles, j'aurais aimé savoir si la SOFICO avait déjà tenté l'expérience de l'écopâturage en matière d'entretien des abords de nos routes régionales.
     
    Dans le cas contraire, pourquoi ne pas s'inspirer de nos voisins européens, notamment la France, qui a déjà recours à cette pratique dans certaines régions ?
     
    Je pense notamment aux grands espaces verts que la SOFICO a à entretenir aux abords de grands axes routiers.
     
    Une telle initiative recevrait-elle le soutien de Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 05/08/2021
    • de HENRY Philippe
    Les abords non boisés des autoroutes et routes nationales, dont la vitesse maximale autorisée dépasse 50 km/h, doivent prioritairement répondre à un besoin de sécurité des usagers.

    Une zone de sécurité est définie depuis le bord externe circulé de la chaussée, pour permettre une récupération éventuelle de la trajectoire d’un véhicule et en cas de sortie de route, pour amoindrir la dangerosité de celle-ci. C’est le concept de « route qui pardonne ».
    Cette zone de sécurité doit être « libre d’obstacle », ainsi que présenter une largeur suffisante pour freiner et limiter les dommages pour un véhicule en sortie de route.
    La largeur de la zone de Sécurité varie selon la vitesse maximale autorisée sur la section de route examinée et en présence de talus (remblai-déblai).

    La largeur minimale de cette zone est de :
    - 9 mètres pour une limite de vitesse comprise entre 90 km/h jusque et en ce compris 120 km/h ;
    - 7 mètres pour une limite de vitesse comprise entre 70 km/h jusque et en ce compris 90 km/h ;
    - 4 mètres pour une limite de vitesse comprise entre 50 km/h jusque et en ce compris 70 km/h.

    Bien que l’écopâturage soit adapté à l’entretien des zones non boisées pour la tonte des herbacées et graminées, les moutons sont des obstacles potentiellement dangereux (20 à 80 kg, selon la race) pour les véhicules qui circulent à une vitesse supérieure à 50 km/h.
    Un pâturage de ce type n’est donc pas envisageable sur autoroutes et voies rapides, dans les zones de sécurité.

    De plus, il faut empêcher toute intrusion d’animal sur les chaussées et dans les zones de sécurité.
    Des moyens physiques efficaces seraient donc à mettre en place pour contenir les animaux, dont le rapport coût-bénéfice n’est pas établi.

    Par ailleurs, les zones potentielles pour l’écopâturage sont également des zones potentielles intéressantes pour installer des systèmes de productions d’énergie renouvelable (panneaux photovoltaïques, biomasse …). Il s’agit du projet Infrastructures basses émissions de la SOFICO. Cette seconde valorisation écologique du domaine est privilégiée quoique n’excluant pas la possibilité d’un écopâturage.