/

Le sauvetage du Groupe Hamon

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 543 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/06/2021
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Alors qu'une première opération de renflouement d'Hamon avait été menée par la SOGEPA durant l'été 2019, l'accord des créanciers obligataires n'était pas garanti au départ. En effet, quatre d'entre eux avaient introduit un recours en justice pour contester ce plan de sauvetage. Le Groupe Hamon avait imposé aux obligataires un report de l'échéance de la maturité des emprunts obligataires (de 2020 à 2025) en plus d'une diminution de 40% du remboursement à l'échéance et d'une révision à la baisse du taux d'intérêt à 3,3% brut à partir du 30 janvier 2020. Cette opération n'avait pas plu aux obligataires minoritaires.

    Estimant que leurs droits n'avaient pas été respectés, ils se sont tournés vers le tribunal de l'entreprise francophone de Bruxelles pour contester le refinancement (emprunt obligataire de 55 millions d'euros). Ces 4 créanciers obligataires dénonçaient aussi la position de la SOGEPA, actionnaire et créancier obligataire de Hamon. Pour eux, elle était purement et simplement juge et partie. Pour mener à bien une deuxième opération de renflouement destinée à réinjecter 15 millions d'euros, la SOGEPA, actionnaire à plus de 51% de Hamon, avait donc besoin de transiger avec les quatre mousquetaires afin d'obtenir leur vote. Et un accord a été trouvé : il permet aux quatre minoritaires de transformer leurs créances obligataires en actions. Ils détiennent, à l'issue de l'opération, près de 7 millions d'actions Hamon sur un total de près de 49 millions d'actions. Les quatre mousquetaires renoncent donc à leur action judiciaire.

    Quel est le montage juridique et financier final de cette saga ?

    Quels sont les montants investis par la Région et la SOGEPA ces 10 dernières années dans le Groupe Hamon et pour quel nombre d'emplois maintenus et/ou créés en Wallonie ?

    Le décret wallon sur les rémunérations des dirigeants (dont certains exercent leur mission via une société de management) s'imposera-t-il à Hamon, vu que la SOGEPA détient plus de 51% des parts dans la société ?
  • Réponse du 12/07/2021 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    Hamon est une société belge, cotée en bourse dont le siège social est situé à Mont-Saint-Guibert. Cette multinationale, fleuron technologique wallon, est le leader au niveau mondial du refroidissement dit « humide ». Sa part de marché mondiale est de l’ordre de 20 %. Hamon est la société qui a construit le plus de centrales électriques au monde. Elle dispose donc de la plus grande base installée.

    Outre le refroidissement « humide », Hamon est active dans le refroidissement sec, les cheminées industrielles et les systèmes de dépollution de l’air. Cette société est active dans bon nombre de secteurs : génération d’énergie, industrie pétrolière, la chimie, les cimenteries, la sidérurgie, les usines d’engrais, et cetera.

    Dans le cadre de son nouveau plan (roadmap 2025), Hamon ne se pose plus uniquement la question de ce que ce groupe peut apporter mondialement dans des systèmes de refroidissements, ainsi qu’en termes de la réduction d’émission de certains types de particules. Il se pose également la question de savoir ce que ce groupe peut apporter mondialement pour la gestion de l’eau (en tant que prolongation du wet cooling), la préservation de la qualité de l’air (entre autres via la capture du carbone dans l’air) et la transition énergétique.

    Le montage juridique et financier ayant obtenu l’aval de tous les « stakeholders » de Hamon le 3 juin dernier est le suivant :
    - la prolongation de la maturité de 10 ans (soit à janvier 2035) de l’emprunt obligataire ;
    - du côté de la SOGEPA :
    - une augmentation de capital en numéraire à hauteur de 15 M€ au prix de 0,50 euro l’action ;
    - une conversion de 2,1 M€ de RCF (ligne de crédit revolving) en capital au prix de 0,50 euro l’action ;
    - un échange de 58 obligations valorisées à hauteur de 3 480 000 euros contre des actions de Hamon (à 0,50 euro l’action).

    À la suite de quoi la SOGEPA détient 271 obligations (les 213 historiques + les 58 échangées). Par la suite, 8 de ces obligations devront être échangées en actions de Hamon à hauteur de 480 000 euros, soit 960 000 euros d’actions et ce afin que la SOGEPA demeure majoritaire dans l’actionnariat final du groupe Hamon.

    L’actionnariat actuel est le suivant : voir tableau en annexe.

    Ce qu’il reste à faire :

    - réaliser une augmentation de capital en numéraire par appel public à l’épargne pour un montant global brut (prime d'émission comprise) de 7 043 573 euros, qui sera réalisée par l’émission de 14 087 146 actions nouvelles à un prix de souscription de 0,50 euro par action. Cette opération fera l’objet d’une décision des organes compétents à l’automne 2021 ;
    - convertir 8 obligations de la SOGEPA sur les 271 qu’elle possède en ce moment, et ce pour obtenir le nombre voulu d’actions de manière à conserver une participation majoritaire dans la Société ;
    - accompagner au mieux le management de Hamon afin de réussir la roadmap 2025.

    L’objectif de la SOGEPA est de faire un exit de cette participation dès que la roadmap 2025 portera ses fruits.

    Concernant la question relative aux rémunérations des dirigeants, le décret « gouvernance » ne s’applique pas à ce type de participation. À l’inverse, Hamon, en tant que société cotée, est soumise à l’ensemble des règles, notamment de gouvernance, qui s’appliquent à ce type de société.

    Je souhaite réitérer ici tout mon engagement, ainsi que celui des outils, à rechercher des solutions permettant de préserver et développer les entreprises qui constituent le maillage économique de la Wallonie. Le cas du groupe Hamon illustre cette démarche.