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Le développement des vet-techs en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 548 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    L'introduction en Bourse d'une société belge, ce n'est déjà pas très fréquent. Mais l'introduction en Bourse d'une société vétérinaire belge, c'est encore plus rare.

    TheraVet, qui boucle ces jours-ci son opération, serait même la première entreprise wallonne du genre à tenter cette aventure. Vesale Pharma, Revatis et Bio-sourcing pourraient suivre à moyen terme.

    Un écosystème – ou cluster – serait-il en train d'émerger doucement sous nos yeux ?

    On retrouve aussi dans le monde vétérinaire wallon une grande entreprise comme Zoetis qui emploie plus de 500 personnes à Louvain La Neuve, un acteur académique réputé comme la faculté de médecine vétérinaire de l'ULiège et un remarquable centre d'expertise en médecine animale à Marche.

    “Tous les ingrédients d'un écosystème sont bien là, convient Sylvie Ponchaut, Directrice générale de Biowin, le pôle de compétitivité des sciences du vivant qui a validé quelques projets de recherche en médecine vétérinaire. Les compétences, le savoir-faire sont indéniables. Je crains toutefois que la masse critique soit encore assez faible au regard, par exemple, de ce qui se développe dans la région de Lyon.”

    La question est alors : ces ingrédients sont-ils suffisamment solides pour construire le chemin vers cette masse critique?

    Sylvie Ponchaut est convaincue que les éléments, aujourd'hui encore un peu épars, peuvent constituer assez rapidement “un noyau de cristallisation.”

    En sa double responsabilité de Ministre des Technologies nouvelles et de l'Agriculture, quels moyens financiers va-t-il dégager pour asseoir une taille critique à cet écosystème ?

    Comment va-t-il réunir les différents acteurs encore épars pour constituer un noyau de cristallisation tel qu'espéré par la Directrice générale de Biowin ?

    Le Plan de relance va-t-il s'appuyer sur la dynamique prometteuse d'un des cinq pôles de compétitivité du Plan Marshall ?
  • Réponse du 12/07/2021
    • de BORSUS Willy
    En effet, l’entrée en bourse de TheraVet est un évènement très positif qui montre le dynamisme de notre écosystème wallon et nous ne pouvons que souhaiter que d’autres entreprises suivent cet exemple.

    On dénombre en effet plusieurs entreprises wallonnes actives en santé animale, que nous soutenons et allons continuer à soutenir. Depuis 2002, ce sont près de 30 Mio€ d’aides qui ont été accordées aux entreprises du secteur. Mais le succès de cet écosystème n’est pas isolé et s’inscrit dans l’écosystème biotech/pharma qui continue de croître et de se diversifier en Wallonie.

    Le cas de Theravet est en effet emblématique. Theravet doit son succès à l’utilisation chez l’animal d’un produit pharmaceutique développé pour une utilisation en médecine humaine dans une autre PME wallonne, à savoir Bone therapeutics. L’administrateur délégué de Theravet est d’ailleurs un ancien CEO de Bone Therapeutics qui a pu faire bénéficier de toute son expertise cette nouvelle société.

    D’autres acteurs, dont certains que l’honorable membre cite, sont en train d’émerger en thérapie cellulaire vétérinaire, comme Révatis qui développe des produits en isolateur destinés à traiter des pathologies entre autres liées au système locomoteur et qui a déjà pu créer des filiales sur plusieurs continents. Citons encore RumXpert, spin off universitaire, spécialisée en validation clinique et qui dispose d’une connaissance de terrain remarquable des éleveurs wallons.
    Nous pouvons citer aussi Bio-X diagnostics basée à Rochefort et spécialisée en diagnostic de pathologies infectieuses animales et qui a intégré un groupe international.

    Sans parler véritablement d’un écosystème interconnecté, car les projets émanent d’entreprises et sur des thématiques différentes, on peut considérer que le secteur se consolide et se développe. Avec des acteurs connus qui ont pignon sur rue et des centres d’expertises reconnus comme l’Université de Liège, dont la Faculté en médecine vétérinaire(unique en Wallonie), le Centre d’économie rurale (CER groupe), ou les expertises en zootechnie du CRA-W et de GxABT. L’ensemble de ces acteurs contribuent également à renforcer l’écosystème en apportant aux entreprises qui se développent les services appropriés.

    Cet écosystème se développe continuellement via de nouveaux acteurs, de nouveaux produits, de nouvelles technologies. La Région se place activement en soutien de celui-ci en appuyant les projets innovants permettant de le consolider et à la Wallonie d’exporter les produits innovants. Ce soutien est continuel depuis des années et commence à porter ses fruits. Les différentes mesures d’aides à la recherche permettent d’ailleurs à ces acteurs de travailler ensemble. Par ailleurs, ils font tous partie du pôle de compétitivité Biowin qui permet aux acteurs de santé animale de réseauter ensemble, mais également, avec les autres acteurs de l’écosystème biotech/pharma qui partagent des défis et des besoins en commun.

    Le Plan de relance prévoit effectivement de consolider le secteur biotech en poursuivant et renforcement le financement des projets de recherche, mais également en amplifiant le soutien à la recherche stratégique (Welbio). D’autre part, nous souhaitons renforcer l’écosystème en finançant des infrastructures d’incubation et en facilitant l’établissement de nouvelles entreprises qui viennent compléter les maillons manquants dans les chaînes de valeur et permettre l’émergence de nouvelles activités de bioproduction an Wallonie. Nous souhaitons également renforcer les efforts pour inscrire le secteur dans les chaînes de valeurs internationales afin de renforcer sa visibilité. Ces différentes mesures visent à maintenir et renforcer le positionnement de la Wallonie comme leader dans ce domaine, de manière globale, mais également en soutien à des secteurs en émergence comme celui de la santé animale.