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La production d'énergie hydraulique en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 613 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    On le sait, notre territoire regorge de nombreux petits cours d'eau qui ont été historiquement la source d'énergie pour de nombreux moulins. Ces installations ont d'ailleurs été pionnières dans la production d'énergie dans notre pays.

    Plus récemment, la Wallonie s'est équipée de 141 centrales hydroélectriques qui permettent de produire une énergie stable, propre et locale.

    Monsieur le Ministre peut-il indiquer la politique wallonne en matière d'hydroénergie ?

    Existe-t-il encore des sites non exploités en Wallonie pour la production d'hydroénergie ?

    Quel est l'impact écologique de ce type d'installations sur la biodiversité ?

    Quels sont les freins pour le développement de l'hydroénergie sur notre territoire ?
  • Réponse du 22/10/2021 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Les dernières statistiques du Bilan énergétique de la Wallonie 2019 (reprises sous tableaux en annexe) indiquent que 142 sites de production hydroélectrique existent en Wallonie (en 2019). Ces sites sont équipés de 174 turbines.

    Ces installations développent une puissance totale cumulée de 106 MW pour une production globale de 299 GWh d’électricité renouvelable (E-SER). Monsieur le député trouvera en annexe les tableaux de répartition des sites par classe de puissance et par bassins hydrologiques.

    La mise en fonction de nouvelles centrales s’est poursuivie en 2020 et 2021, notamment dans le cadre du programme d’équipement des chutes d’eau en capacité de production d’énergies E-SER mené par la SOFICO.

    J’ai d’ailleurs moi-même eu l’occasion de participer à l’inauguration de certains sites comme celui de la centrale des Grosses-Battes sur l’Ourthe à Angleur ou encore celui de la centrale d’Anseremme sur la Meuse.

    Parallèlement à la mise en fonction des nouvelles centrales un « repowering » a également été effectué sur quelques sites : Centrale de Beaupain à Cierreux (132 kW), Centrale des Forges à Anseremme (70 kW) et Centrale du Maka à Yvoir ainsi que l’équipement du site du Châtelet à Habay (21 kW) et de trois sites d’anciens moulins.

    Enfin, un programme de modernisation des sites historiques sur la basse Meuse est également en cours.

    Cette politique menée par la Wallonie s’inscrit dans le cadre du Plan wallon Énergie-Climat (PWEC 2030) et vise une production de 440 GWh pour la filière hydroélectrique à l’horizon 2030.

    En ce qui concerne la question sur les éventuels impacts sur l’environnement (par exemple la perturbation de la migration de certaines espèces de poissons ou la mortalité due aux installations de production), je voudrais rappeler que ces éléments sont pris en compte au travers de la procédure permis.

    La délivrance de permis et autorisation pouvant s’accompagner d’obligations relatives à l’exploitation (débits réservés, respect des niveaux des cours d’eau) et/ou à la mise en place de dispositifs neutralisants/atténuants lesdits effets (échelles ou passes à poissons, turbines ichtyo-compatibles, et cetera).

    Le développement de la filière hydroélectrique est surtout limité par la disponibilité limitée de la ressource sur notre territoire. En effet, les principaux cours d’eau sont déjà équipés et les principales chutes disponibles déjà exploitées.

    Le relief wallon ne permet d’envisager d’augmentation majeure du productible (la puissance des installations étant fonction des volumes d’eau et de la hauteur des chutes).

    Enfin, notons que la rentabilité économique des projets est parfois difficile à rencontrer malgré un soutien financier parfois plus important que pour les autres filières renouvelables (notamment éolien et photovoltaïque). La mise en place d’un cadre relatif aux communautés d’énergies devrait toutefois améliorer de la rentabilité des projets qui pourront s’inscrire dans ce cadre.

    En définitive, je dirais que l’hydroélectrique a tout à fait sa place dans un mix énergétique local et renouvelable, mais sa participation à la transition énergétique sera forcément limitée.