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Le déploiement de l'hydrogène

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 616 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de HERMANT Antoine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    John Cockerill, une multinationale active dans la chimie, est à la pointe au niveau de la production d'hydrogène. L'entreprise veut transformer son site d'Alsace en giga factory dont le domaine est la production d'hydrogène vert.

    En Wallonie, John Cockerill fait partie du pôle de compétitivité Greenwin tout comme Engie et Carmeuse. Il s'agit d'un pôle actif dans les projets “Importants d'Intérêt Européen Commun” (IPCEI) dans le secteur de l'hydrogène que Monsieur le Ministre va soutenir via le Plan de relance.

    L'IPCEI est un système d'aide qui permet d'autoriser les États membres à financer des initiatives au-delà des limites habituellement fixées par la réglementation européenne.

    Monsieur le Ministre va-t-il limiter à subsidier les projets d'hydrogène vert privés ou va-t-il également subsidier des projets industriels publics via les sociétés de production publique comme Elicio ?
  • Réponse du 05/08/2021
    • de HENRY Philippe
    Je souhaiterais apporter une précision purement factuelle en ce qui concerne les projets rentrés dans le cadre de l’IPCEI sur l’hydrogène. Les démarches relatives aux IPCEI relevant de dispositifs gérés dans les compétences européennes relatives à la compétitivité, le processus est géré au niveau wallon par le Ministre de l’Économie. Le soutien qui pourra leur être apporté sera donc géré par celui-ci et il ne m’appartient donc pas de juger si le projet évoqué sera ou non soutenu et de quelle manière.

    Par contre, je vais axer ma réponse sur la question de l’honorable membre relative au soutien qui pourrait être apporté à la production d’hydrogène vert.

    À ce stade, l’Europe semble vouloir soutenir le développement d’une filière hydrogène « pérenne » en soutenant à la fois les acteurs technologiques, les producteurs comme ressource ou vecteur énergétique, mais également les consommateurs d’hydrogène comme solution bas-carbone d’avenir.

    Le contexte reste, selon moi, beaucoup plus large que simplement faire la dichotomie entre groupes privés et publics ou parapublics.

    Je prends le cas de John-Cockerill. Cette entreprise est spécialisée dans la production de solutions techniques et pas dans la production d’hydrogène ou n’a pas pour vocation d’être consommateur d’hydrogène dans ses processus de production. Elle doit pouvoir disposer de soutiens dans le cadre de ses activités.

    L’honorable membre évoque également Elicio, un producteur d’électricité. Si Elicio souhaite se lancer dans la production et la commercialisation d’hydrogène, ou s’associer à une entité prête à commercialiser l’hydrogène qu’il produirait, il faudra pouvoir la soutenir en fonction du besoin constaté.

    Si une industrie soucieuse de garantir sa décarbonation par l’intégration d’hydrogène vert en maintenant sa compétitivité et la pérennisation de son activité sur notre territoire, il faudra également pouvoir la soutenir.

    Si une entité publique ou une coopérative citoyenne, par exemple, souhaite investir dans l’hydrogène, il faudra pouvoir les soutenir aussi.

    Comme l’honorable membre le voit, la question de l’hydrogène n’est pas simplement une opposition entre acteurs « publics » et « privés », mais bien d’un besoin intégré auquel il faut pouvoir répondre. Je n’ai donc pas de problème à dire qu’il faut pouvoir soutenir des solutions structurelles à des problèmes structurels de manière efficace.

    À ce titre, je rappelle que dans le cadre du projet H2COOPSTORAGE que j’ai approuvé, la question de l’hydrogène est évoquée à l’échelle d’une coopérative citoyenne locale dans une démarche bien loin des grands groupes multinationaux. Si d’autres projets du type devaient émerger, il est essentiel de pouvoir les évaluer en en récompenser la qualité si elle est au rendez-vous.