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La détection de la présence d'animaux avant des travaux de fauche

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 461 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de SOBRY Rachel
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les travaux de fauche de foins et de broyage de talus ont lieu chaque année au printemps et durant l'été. Ces lieux où la végétation est abondante sont idéaux pour les nombreux oiseaux qui nichent au sol. D'autres animaux sauvages, comme les faons et les lapereaux, ont l'habitude de s'y tapir, notamment parce qu'ils s'y sentent en sécurité. Ces bandes végétales regorgent donc d'une faune, souvent jeune, qui ignore le danger lié au passage d'un appareil de fauchage. Malheureusement, je n'apprends rien à Madame la Ministre, de nombreux animaux sont blessés ou tués à l'occasion de ces travaux.

    Pour y remédier, différentes initiatives sont prises, elle l'a d'ailleurs rappelé en commission en février. Ainsi, il existe depuis longtemps l'opération « fauchage tardif » le long de voiries communales alors qu'un entretien raisonné prenant en compte le fauchage alternatif est réalisé aux abords des voies régionales.

    Lorsque, pour certaines raisons, un fauchage doit être fait en période de nidification, il existe une possibilité de détecter la présence d'animaux et d'ainsi leur éviter d'être surpris par les machines. L'ASBL « Sauvons Bambi » propose de scanner des zones à l'aide d'un drone avec caméra thermique, pour détecter les animaux avant d'entamer la fauche. Rien qu'en ce qui concerne les faons, l'ASBL en est à 29 sauvetages depuis le 7 mai 2021. Il s'agit d'une technique largement utilisée en Suisse et en Allemagne ou des milliers d'animaux sauvages sont sauvés chaque année, que ce soit aux abords de routes ou dans des champs.

    Ce type de détection de la faune offre-t-il une réelle opportunité de faucher à tout moment de l'année tout en évitant des accidents ?

    Quel est son avis sur cette détection ?

    Le Gouvernement pourrait-il soutenir ce type de démarche ?
  • Réponse du 20/09/2021
    • de TELLIER Céline
    Comme l'honorable membre, j’ai été sensibilisée à la problématique des jeunes faons, victimes de certaines pratiques de fauche. En tant que Ministre du Bien-être animal et de la Nature, je suis évidemment très sensible aux mutilations et mortalités subies par la faune sauvage. Les possibilités techniques pour détecter et sauver les animaux dans les prairies de fauche doivent être examinées.
     
    C’est la raison pour laquelle mon cabinet s’est entretenu avec l’ASBL « Sauvons Bambi ». Le travail de l’association permet de sauver de nombreux animaux, en s’inspirant des bonnes pratiques d’autres pays européens. J’ai donc mandaté mes services afin de soutenir l’ASBL dans l’achat d’un drone supplémentaire, qui permettra d’augmenter le nombre d’animaux secourus.
     
    La mise en œuvre de ce projet doit être réservée à des pilotes formés, dans le respect de la législation en vigueur, pour éviter tout risque d’accident. Ce type d’opération doit être assorti d’une importante campagne de sensibilisation auprès des agriculteurs, en vue de susciter leur collaboration.
     
    Par ailleurs, d’autres méthodes pourraient constituer un complément utile à cette pratique. Je pense, par exemple, aux chiens spécialement dressés pour détecter la faune. Ces chiens peuvent notamment trouver les nids, qui ne sont pas facilement détectés par les drones.
     
    Au niveau du matériel agricole, il existe aussi des barres de fauche équipées d’un dispositif de détection thermique et d’arrêt automatique. Cette piste est intéressante, mais ce dispositif n’est actuellement adapté qu’à une seule marque, peu présente en Wallonie. Des barres d’effarouchement mécaniques existent également, mais leur efficacité est malheureusement limitée pour les jeunes qui n’ont pas tendance à se sauver.
     
    De manière plus large, je rappelle que la Wallonie compte 350 000 hectares de prairies, sans compter les bords de route et les tournières. Il me semble dès lors pertinent d’envisager avec mon collègue le Ministre en charge de l’agriculture des solutions plus structurelles pour répondre à cette problématique.
     
    L’amélioration de l’habitat agricole est une mesure à soutenir en priorité. Le recours à davantage de parcelles à couvert permanent ou à fauche tardive, par exemple, aurait certainement un impact positif. Ces mesures sont encouragées au travers de plusieurs mesures agroenvironnementales, telles que la « parcelle aménagée », la « bande aménagée », la « prairie naturelle » ou la « prairie de haute valeur biologique ».
     
    En conclusion, la détection d’animaux grâce à des drones constitue un outil intéressant et complémentaire à d’autres pratiques. Tous ces efforts devraient permettre de sauver de nombreux animaux, et je m’en réjouis.