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Le recours à des plateformes pour lutter contre le gaspillage alimentaire

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 466 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/06/2021
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Plusieurs applications disponibles sur des plateformes spécifiques entendent lutter contre le gaspillage alimentaire en proposant aux citoyens d'acheter à prix réduit les invendus de leurs commerçants.

    Il est vrai que le potentiel belge est particulièrement intéressant avec plus de 30 000 établissements retail et HORECA dont, semble-t-il, 4 000 enseignes ont déjà adhéré à une plateforme dédicacée à cet effet, le tout dans un « petit territoire » facilement accessible.

    Ces instruments digitaux proposent d'autres services. En amont, ils permettent aux distributeurs de gérer leur stock au mieux.

    Ce sont des outils de « business intelligence » qui dressent des rapports statistiques permettant aux commerçants de prendre les mesures adéquates au niveau du flux d'aliments. Mais, certaines plateformes vont même plus loin en facilitant le don d'invendus aux personnes nécessiteuses via une connexion entre commerces et associations.

    Sous l’impulsion de Madame la Ministre, la Région ne devrait-elle pas favoriser l'adhésion d'établissements retail et HORECA à de telles plateformes en concluant un accord sectoriel public-privé de lutte contre les gaspillages alimentaires par la voie du digital ?

    Sa responsabilité est évidemment déterminante pour connecter le monde associatif à ces intermédiaires.

    Compte-t-elle subventionner ces associations pour couvrir financièrement leurs affiliations à des plateformes spécialisées ?
  • Réponse du 20/09/2021
    • de TELLIER Céline
    Différentes solutions digitales ont vu le jour ces dernières années afin de mettre en relation l’offre et la demande d’aliments au profit des consommateurs et du secteur de l’aide alimentaire, mais aussi afin d’aider les acteurs professionnels à optimiser leur logistique alimentaire.  
     
    Ainsi, les applications permettant à des citoyens d’acheter à prix réduit des invendus à des commerçants ont pris de l’ampleur au cours des dernières années.
     
    Ces applications contribuent sans nul doute à lutter contre les pertes et le gaspillage alimentaires. Elles permettent également aux commerçants de bénéficier de rentrées complémentaires - certes réduites –, en leur donnant aussi parfois l’opportunité de se faire connaitre et de trouver de nouveaux clients.  
     
    Cependant, ce système est critiqué par certains acteurs de l’aide alimentaire qui voient se détourner d’eux des volumes de denrées qui seraient bienvenus pour soutenir la demande croissante qui leur parvient d’une frange de la population.
     
    Selon la fédération du commerce Comeos, la quantité totale d'invendus alimentaires dans le secteur du commerce de détail était estimée à 75 000 tonnes en 2018, et plus de 11 000 tonnes ont été redistribuées aux organisations caritatives, soit trois fois plus qu’en 2015. Par ailleurs, les invendus non comestibles qui constituent des déchets ont été orientés vers les filières de biométhanisation et d’alimentation animale. Par contre, Comeos ne dispose pas de données sur les volumes orientés vers les plateformes de vente aux particuliers.
     
    A l’instar du Plan REGAL, le Plan wallon des déchets-ressources (PWD-R) ambitionne de travailler sur divers axes de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, parmi lesquels on peut citer l’objectivation des pertes alimentaires, la facilitation du don ou encore la recommandation de bonnes pratiques pour différents acteurs du système alimentaire. Par ailleurs, le PWD-R prévoit l’établissement d’un accord-cadre avec le secteur de la distribution en matière de prévention des déchets (en ce compris le gaspillage alimentaire). Celui-ci est en cours de préparation et des négociations ont d’ores et déjà été entreprises par mon administration et mon Cabinet, avec l’objectif d’aboutir à la fin de l’année 2021. Une démarche similaire a été entreprise avec la Fédération HORECA Wallonie. La question du soutien éventuel au développement et à l’utilisation de plateformes digitales pour limiter les pertes alimentaires sera abordée dans le cadre de ces travaux.
     
    Dans tous les cas, il apparaît essentiel concernant ces plateformes (incluant ou non des échanges financiers) de pouvoir trouver le meilleur équilibre possible entre les aspects environnementaux, sociaux et économiques, de concilier au mieux les intérêts des différentes parties et de prendre les décisions nécessaires de façon concertée, notamment en matière d’encadrement du fonctionnement des plateformes ou de subventionnement de certains acteurs.