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L'évolution du projet Carex à Liege Airport

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 199 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 22/06/2021
    • de WITSEL Thierry
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Le projet Euro Carex a malheureusement été retiré du Plan de relance fédéral. La raison n'est pas l'état d'avancée de ce dossier liégeois, mais bien celui des autres grandes villes européennes.

    J’ai donc interrogé Monsieur le Ministre sur les perspectives possibles pour Liège Carex. Il a annoncé que le Gouvernement wallon marquait pleinement son soutien et que cela serait officialisé via le Plan « Get up Wallonia ! ».

    Or, à la lecture du Plan de relance présenté récemment par le Gouvernement, mis à part le soutien à l'hydrogène, je ne vois aucune ligne dédiée au soutien au secteur aérien en Wallonie. Je manifeste donc mon inquiétude à ce sujet, d'autant plus qu'à la dernière commission, il nous apprenait que nous étions, pour l'instant, fort seuls. Néanmoins, il évoquait également ne pas désespérer de voir ce projet aboutir.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il que la relance du projet Carex est toujours sur la table du Gouvernement ?

    Qu'a-t-il mis en place depuis la dernière séance de Commission ?

    Quelles pistes de financement privilégie-t-il à l'heure actuelle ?

    A-t-il rencontré Liege Airport ainsi qu'Infrabel ? Si oui, qu'en est-il ressorti comme avancées ?

    Et enfin, son étude auprès de la SOWAER sur l'union rail-aérien a-t-elle déjà pu fournir des éléments concrets intéressants qu’il pourrait nous transmettre ?

    Quelles actions concrètes Monsieur le Ministre compte-t-il implémenter dans un futur proche pour que ce projet voie réellement le jour ?
  • Réponse du 28/07/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Dès décembre 2020, j’ai demandé et obtenu l’inscription du projet de Liège Carex au sein des projets remis dans le cadre du plan européen de relance et de résilience.
     
    Nous étions convaincus que ce projet correspondait pleinement aux objectifs fixés par la Commission.
     
    Le caractère transnational était un élément positif supplémentaire dans notre réflexion.
     
    Malgré tous nos efforts, nous avons dû constater les réticences de la Commission, qui a émis de vives réserves quant à la capacité à réaliser le projet Carex d’ici à 2026, qui est la date butoir pour la réalisation effective des investissements envisagés dans le Plan de Relance et de Résilience.
     
    En effet, pour que le projet de Liège Carex se concrétise, il est nécessaire qu’il y ait plusieurs plateformes Carex en Europe. Or, les dernières informations sur l’état d’avancement de Roissy-Carex émanant des autorités françaises n’étaient pas positives.
     
    Le projet Roissy-Carex n’étant pas abandonné, mais les autorités françaises ne peuvent s’engager à ce que Roissy-Carex soit définitivement terminé en 2026.
     
    Amsterdam, Leipzig ou Francfort n’avancent pas non plus dans leurs projets respectifs.
     
    Alors qu’à Liège, le projet est mûr, c’est en raison de ce manque d’avancement des projets dans les autres pays que la Commission européenne a expressément demandé que le projet de « Liège Carex » soit retiré du plan.
     
    Notons cependant que la récente désignation de Mathieu Grosch, ancien député européen germanophone, comme président d’EuroCarex semble représenter un élément positif pour redynamiser le projet au niveau européen et renouer les contacts avec les Pays-Bas et l’Allemagne.
     
    Contrairement aux informations qui ont circulé, la Commission européenne a par ailleurs simplement posé, comme elle l’a fait pour tous les projets déposés, des questions relatives au DNSH (Do Not Significant Harm) – principe visant à ce qu’une activité économique ne fasse pas de mal aux objectifs environnementaux - sans remettre un avis négatif sur cette question. Elle a fait de même concernant la thématique des aides d’État dans le processus du développement de l’infrastructure.
     
    À la suite de la demande de retrait de la fiche par la Commission, j’ai directement signifié à la Commissaire européenne en charge des Transports, Madame Adina VALEAN, que :
    * la Wallonie veut continuer à soutenir le projet de Liège Carex qui s’intègre pleinement dans les objectifs européens d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 ;
    * mon souhait est de connaitre les autres programmes européens dont nous pourrions bénéficier pour matérialiser ce concept du fret à grande vitesse en Europe.
     
    J’ai également sollicité son soutien afin de réunir l’ensemble des acteurs et de confirmer la volonté européenne de soutenir le développement du fret ferroviaire afin de remplacer les modes routier, maritime et aérien.
     
    La Commissaire européenne m’a répondu en date du 8 juin dernier.
     
    Elle précise que la Commission partage pleinement mon ambition pour le secteur ferroviaire et qu’elle a notamment défini comme objectif dans le cadre de sa stratégie pour une mobilité durable et intelligente un doublement du trafic ferroviaire grande vitesse d’ici 2030, une augmentation de 50 % du trafic ferroviaire de marchandise d’ici 2030 et son doublement d’ici 2050 ainsi que l’achèvement du réseau transeuropéen de transport, y compris pour la grande vitesse ferroviaire d’ici 2050.
     
    Elle félicite par ailleurs les autorités wallonnes pour le soutien qu’elles entendent continuer à apporter au projet Eurocarex et nous invite à reprendre contact avec la Commission, en coordination avec les partenaires européens du projet, lorsque celui-ci aura atteint un niveau de maturité suffisant pour envisager un soutien financier européen.
     
    Par ailleurs, j’ai également sollicité le Ministre français en charge des Transports pour qu’une rencontre soit rapidement organisée, ceci afin que son action soit totalement en phase avec ses déclarations sur le plan européen et les objectifs dans la France dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
     
    J’ai également rencontré l’ambassadrice de France en Belgique afin de la sensibiliser à ce projet et de lui demander de relayer nos préoccupations au niveau des autorités françaises.
     
    Enfin, au niveau du Fédéral, j’avais rencontré le Ministre de la Mobilité Georges GILKINET afin d’évoquer le projet et il n’y avait pas eu de réticence de son côté.
     
    J’ai d’ailleurs lu avec intérêt l’intervention de mon collègue sur l’importance du développement du fret ferroviaire lors de sa visite récente au Terminal Container d’Athus.
     
    Ici aussi, j’ai réattiré son attention sur l’importance du dossier Carex par courrier du 1er juin dernier afin de réitérer ma volonté d’avancer dans ce dossier et de solliciter son soutien. Je n’ai pas de retour à cette missive au moment où je réponds.
     
    On peut le constater : il est bien dans mes intentions de continuer à promouvoir le projet de Liège Carex pour permettre le basculement d’une partie du fret aérien et/ou camionné vers le ferroviaire à grande vitesse.
     
    La fluidification du transport routier autour du railport serait effective directement.
     
    Un autre gain espéré de ce projet serait une réduction du nombre de vols de repositionnement grâce à un maillage ferroviaire renforcé du territoire européen. Le projet une fois réalisé sera également vecteur de nombreux emplois.  
     
    Pour ces raisons, au niveau wallon, je compte donc continuer à soutenir le projet Liège Carex. Le retrait de la fiche est un contretemps, une opportunité manquée, mais n’est pas un « coup de grâce » ou ne marque pas la fin de ce projet.
    Un Conseil d’administration de Liege Carex s’est tenu le lundi 14 juin dernier au cours duquel une nouvelle présidente a été désignée en la personne de Françoise Lejeune suite à la démission de Jean-Claude Fontinoy.
     
    Madame Lejeune connaît bien le dossier et siège également au Conseil d’Administration de Liege Airport, ce qui renforce le lien avec l’aéroport.
     
    Il a également été décidé lors de ce Conseil d’administration de s’adjoindre les services d’un coordinateur pour suivre l’avancement du dossier au jour le jour. Cette personne n’est pas encore désignée.
     
    Liege Airport a en outre décidé de détacher à temps plein un support administratif pour accompagner le projet.
     
    La Sowaer a en outre désigné un bureau spécialisé en vue d’une étude sur l’intérêt économique et environnemental pour BSCA et Liege Airport d’un rapprochement avec le rail ainsi que les démarches d’opérationnalisation nécessaires qui en découleraient.
     
    Concrètement, cette étude devra répondre aux questions suivantes :
    - Comment améliorer l’attractivité des deux aéroports wallons grâce à la multimodalité ?
    - Quelles sont les actions à mettre en place pour une meilleure complémentarité air-rail ? Comment « verduriser » d’un point de vue modal les plateformes aéroportuaires ?
    - Quelles sont les actions concrètes à mettre en place en vue de faciliter le transfert air-rail ?
    - Quelles sont les modifications légales ou réglementaires à mettre en place pour faciliter cette multimodalité ? 
     
    La mission a été notifiée par la Sowaer au bureau STRATEC en date du 12 mai 2021 et STRATEC travaille actuellement à la collecte des informations en vue d’un premier diagnostic de la situation et d’une comparaison avec plusieurs aéroports en Europe similaires à Liège et Charleroi.
     
    Les résultats de cette étude devraient connus dans le courant du dernier trimestre 2021.
     
    Oui, cher collègue, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour que le projet Eurocarex aboutisse.