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L'implantation d'éoliennes en Province du Luxembourg

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 619 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 22/06/2021
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le territoire de la Province du Luxembourg, de par son caractère rural, est fort prisé par les promoteurs éoliens, et ce, depuis de nombreuses années. Ces projets d'installations de mâts éoliens font souvent réagir et se questionner les citoyens, riverains, et pouvoirs locaux. Les questions portent notamment sur les aspects visuels, sonores, de santé publique, et cetera. Si bien que des communes s'opposent à l'implantation de nouveaux mâts.

    Lors de la dernière Commission de l'aménagement du territoire, j'ai interrogé le collègue de Monsieur le Ministre sur le nombre de mâts en projets en Province du Luxembourg. Les chiffres sont impressionnants.

    Dans le cadre de ses attributions en matière d'énergie et de climat, Monsieur le Ministre porte une responsabilité dans les projets d'implantations d'éoliennes sur le territoire de la Wallonie et donc aussi en Province de Luxembourg.

    Il s'agit d'enjeux qui s'inscrivent dans les objectifs de production d'énergie renouvelable et des défis de la transition énergétique et climatique.

    Quelle vision globale a-t-il en termes d'objectifs de production d'énergie renouvelable à atteindre en ce qui concerne plus particulièrement le développement d'implantations d'éoliennes en Province du Luxembourg et sur l'ensemble du territoire wallon ?

    A-t-il été interpellé par des bourgmestres des communes luxembourgeoises et si oui, quels sont ses échanges avec ceux-ci et leurs demandes ?

    Quelle doit être selon lui la place des pouvoirs publics par rapport à celle des entreprises privées qui viennent démarcher les communes dans le cadre de projets éoliens ?

    Où en est le Gouvernement dans la révision annoncée dans sa DPR de la « pax eolienica » ?

    De quelle manière Monsieur le Ministre travaille-t-il sur cette révision en lien avec ses collègues wallons en charge de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire ?
  • Réponse du 31/08/2021
    • de HENRY Philippe
    Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises ici même, et récemment à l’occasion d’une question posée par le collègue de l’honorable membre, Monsieur Antoine, les outils dont je dispose via mes compétences ministérielles s’exercent au niveau régional. L’évolution plus localisée de la situation dépend davantage de compétences directement liées aux permis.

    C’est le cas notamment concernant les aspects visuels, sonores, de santé publique qu’elle évoque. Mes collègues, les Ministres Tellier et Borsus, disposent de textes de référence pour analyser ces demandes de permis. Je citerai notamment le cadre de référence éolien, le CoDT et les conditions sectorielles éoliennes.

    Bien évidemment, je suis conscient des nuisances que peuvent ressentir certains riverains de parcs éoliens, qu’elles soient objectivables ou plus subjectives, d’autant plus s’il s’agit d’une région à haut potentiel venteux.

    Je suis aussi au fait de la réticence de certaines communes à voir se développer davantage la filière éolienne, notamment sur ou à proximité de leur territoire communal.

    Mes collaborateurs ont d’ailleurs eu l’occasion d’entendre les représentants qui ont souhaité nous rencontrer pour exposer les situations respectives.

    En ce qui concerne les objectifs énergétiques et climatiques, il ressort des engagements adoptés sous la législature précédente. À savoir une production d’électricité à partir de sources renouvelables à hauteur de 10 TWh à l’horizon 2030. Sur ces 10 TWh, 4,6 reviennent à la filière éolienne.

    Actuellement, la production éolienne annuelle est légèrement supérieure à 2 TWh pour une puissance installée d’un peu plus d’un GW. Ceci représente environ 500 mâts (avec toutefois des puissances très variables).

    Afin de respecter nos engagements et d’atteindre nos objectifs, nous devons donc mettre en fonction chaque année une puissance supplémentaire équivalente à 100 MW.

    C’est dans ce contexte et pour répondre aux problématiques exposées par les différents acteurs concernés par le développement de la filière éolienne (dont des bourgmestres, pour répondre à sa question) que j’ai entrepris de relancer le processus d’adaptation de la « pax eolienica » tel que prévu par la DPR.

    Cette initiative a été validée lors de la dernière réunion du Gouvernement wallon, où une « task force » a été chargée d’adapter la « pax eolienica ».

    C’est au travers de ce groupe de travail commun et transversal qu’il y aura lieu d’aborder les thématiques éoliennes sur base d’une identification préalable des desiderata des différents acteurs concernés par le développement de l’éolien en Wallonie.

    La NGW comprend d’ailleurs à cet effet deux pools non exhaustifs d’acteurs en vue d’identifier les demandes des différentes parties prenantes. Un pool d’acteurs institutionnels et un autre regroupant les représentants des autres stakeholders.

    Ainsi seront entendues tant les voix des pouvoirs publics que celles des acteurs privés et associatifs afin de permettre de dégager des mesures basées sur un spectre large d’avis et d’attentes.

    Nous pourrons ainsi dégager une série d’actions concrètes en vue de faciliter un développement éolien le plus harmonieux possible, tel que souhaité par la DPR.