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L'Agence wallonne pour la promotion d'une agriculture de qualité (APAQ-W) et sa récente campagne de promotion du Bio

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 553 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/06/2021
    • de RYCKMANS Hélène
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    À l'occasion de la Semaine du Bio, l'APAQ-W a mené une campagne de spots intitulés l'« Inspecteur Columbio mène l'enquête ». L'objectif était de présenter, par le biais d'une série de capsules de quelques minutes tournées auprès de 9 producteurs bio, les caractéristiques du bio et son caractère garanti et certifié.

    Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre de cette campagne et de son impact ? Pourrait-il nous préciser par qui et comment a été conçue cette campagne : repose-t-elle sur des données de perception des consommateurs mettant en cause le caractère certifié du bio ? Comment ont été choisies les exploitations et entreprises présentées ? Estime-t-il qu'elles représentent adéquatement le secteur tel qu'il se développe en Wallonie ?

    Quel est le public ciblé par cette campagne ? S'il apparaît que de telles campagnes de sensibilisation ou de promotion visent à soutenir l'adoption de nouveaux comportements d'achat ou d'alimentation, comment est-il possible d'en mesurer l'impact ? Il s'agit en effet de s'assurer que le message est bien passé, qu'en est-il ? Aussi, Monsieur le Ministre peut-il nous préciser quel est le budget consacré à cette série de capsules vidéo ?

    S'agissant des missions de l'Agence, il a annoncé l'avoir chargée d'amplifier sa mission d'observation et de suivi de la consommation alimentaire : qu'en est-il précisément en ce qui concerne le bio ? Il l’a brièvement évoqué lors d'une récente réponse concernant le plan stratégique bio, mais peut-il préciser quelles missions spécifiques l'Agence remplira dans la mise en œuvre de cette stratégie ?

    Monsieur le Ministre a-t-il pu finaliser les adaptations nécessaires dans la perception des cotisations des secteurs : l'Agence lui a-t-elle remis sa proposition de révision des AGW et quelle en est son analyse ? Quelles sont les options qu’il a prises en la matière ?

    Enfin, le nouveau contrat de gestion est-il finalisé ? Si oui, peut-il nous le présenter et nous préciser la place qu'y occuperont les divers secteurs bio ?
  • Réponse du 12/07/2021
    • de BORSUS Willy
    La question de l’honorable membre m’amène d’abord à réaffirmer que l’APAQ-W ne définit pas ses orientations stratégiques et opérationnelles de manière arbitraire ou simplement intuitive. Derrière les choix, il y a non seulement une réflexion rigoureuse, mais aussi une large concertation. En l’occurrence ici, une concertation du secteur bio.

    Ainsi pour la semaine Bio, le thème de la campagne, les neuf ambassadeurs et le prestataire ont été choisis en totale transparence avec le secteur. En ce qui concerne les ambassadeurs de la semaine bio, un premier avis a été demandé au « groupe de travail communication » (réunissant tous les acteurs du bio dans le cadre du PSDAB précédent) sur les candidats. Puis un jury s’est réuni pour la sélection finale des profils (Biowallonie, la SOCOPRO, le CRA-W et l’APAQ-W). Pour ce qui est du prestataire et de la scénographie de la campagne (avec l’inspecteur Colum’bio), le jury était composé de l’UNAB (Union nationale des agrobiologistes belges), du CRA-W, de Biowallonie, de la SOCOPRO et de l’APAQ-W. L’offre retenue rencontrait la volonté de mieux communiquer sur l’identité réglementaire, la reconnaissance et la confiance dans le label européen du Bio.

    J’ai dès lors toutes les raisons de considérer que les exploitations choisies représentent adéquatement le secteur tel qu’il se développe en Wallonie. Et cette campagne – qui représente un budget de 149 556 euros TVAC fait actuellement l’objet d’une évaluation complète (retombées presse, fréquentation et engagement sur les supports digitaux, mais aussi d’un post-test destiné à évaluer l’efficacité et la perception de la Semaine bio auprès du public cible). Tout cela à l’intervention d’un prestataire indépendant.

    Mais puisqu’elle évoque elle-même le développement du secteur bio en Wallonie, je me dois de souligner que les efforts de promotion devront pouvoir s’appuyer sur une croissance progressive de l’autosuffisance de l’offre locale – dans toutes les productions – et ce de manière à éviter que l’offre générique souvent constituée de produits importés ne soit in fine soutenue par les pouvoirs publics. La consommation augmente significativement, mais il n’est pas certain qu’elle profite majoritairement aux produits bios locaux. C’est pourquoi, comme l’honorable membre le sait, le Plan Bio 2030 prévoit des indicateurs et des valeurs cibles non seulement au niveau de la superficie, mais aussi au niveau du nombre d’exploitations. Les objectifs impartis à l’Agence en matière de promotion, de communication et de marketing seront monitorés parallèlement aux objectifs impartis à tous les autres acteurs, notamment sur l’indispensable encadrement et développement de l’offre et de la filière.

    J’en viens à l’observatoire de la consommation. L’APAQ-W assurera, en effet, cette mission également pour le secteur Bio, ce qui impliquera la récolte des données de consommation et leur analyse ainsi que les conclusions et recommandations qui en découlent. Des études à caractère prospectif seront également menées, comme ce fut déjà le cas en 2020.

    En ce qui concerne maintenant le chantier des cotisations, l’Agence m’a remis une note d’état des lieux des travaux. Cet état des lieux fait en ce moment l’objet d’un travail de synthèse avec le Collège des producteurs qui fournira prochainement un avis à l’Agence. Le timing dépend des derniers avis et propositions sectorielles qui doivent encore être fournis à l’Agence. Celle-ci a veillé à mener ce travail long et complexe en totale transparence avec l’ensemble des secteurs, dans le contexte difficile du confinement. Dès que je disposerai d’un projet de dispositif complet, il fera l’objet d’un examen détaillé par mon équipe et moi-même. Et dès que possible, je le soumettrai au Gouvernement.

    En ce qui concerne enfin le contrat de gestion, l’Agence m’a effectivement soumis un projet de note d’orientation et un projet de contrat. Les deux sont sur le point d’être déposés sur la table du Gouvernement wallon. J’ai la conviction que ce contrat est ambitieux et innovant. Il est explicitement connecté au Plan Bio 2030, dans une saine logique d’alignement stratégique.