La faillite de la fonderie de Couvin
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 556 (2020-2021) 1
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Question écrite du 23/06/2021
- de LIRADELFO Julien
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
La région de Couvin a été fortement touchée par des fermetures d'entreprises ces dernières années, la perte de ces 15 nouveaux emplois est un drame pour la région.
Monsieur le Ministre a-t-il contacté la direction de l'entreprise ?
Des pistes de reprise existent-elles ?
Réponse du 30/06/2021
- de BORSUS Willy
La Région wallonne a octroyé un prêt de 1 270 000 euros en 2016 et détient une participation de 200 000 euros depuis 2018. La SOGEPA a, quant à elle, octroyé un prêt de 400 000 euros en 2019 et a également préfinancé la mission d’un intérim-manager de crise pour 33 000 euros en 2019. Des moratoires ont également été octroyés.
En décembre 2019, la SOGEPA avait décidé une intervention complémentaire en capital de 75 000 euros, qui n’a finalement jamais abouti.
Toutes ces interventions publiques ont été réalisées dans le respect des conditions de l’investisseur privé, la principale étant la règle du « 1 euro public pour 1 euro privé ».
Dès le départ, la SOGEPA a aussi été attentive à la bonne gouvernance, notamment en prévoyant la désignation d’un administrateur indépendant au sein du Conseil d’administration de l’entreprise ainsi que la réunion dudit Conseil tous les deux mois au moins. Ainsi, en 2019, le Conseil s’est réuni à plus de 10 reprises et en 2020, au cours du premier trimestre, il s’est réuni quatre fois. La SOGEPA a participé à toutes les réunions, jusqu’à celle du 30 mars 2020, au cours de laquelle elle a démissionné.
Il convient de rappeler que via la SOGEPA, l’objectif de la Région est de soutenir les projets qui ont des perspectives d’avenir, en assumant un niveau de risque qui est parfois élevé. Malheureusement, quand les perspectives de reprise ne sont plus présentes et que les conditions de la faillite sont réunies, il est hélas nécessaire d’en tirer les conclusions.
Des discussions avancées ont eu lieu avec plusieurs partenaires industriels potentiels, dont d’autres fonderies en Belgique et en Europe, qui n’ont malheureusement jamais confirmé un intérêt. Au niveau commercial, plusieurs pistes ont été analysées également et là aussi, le carnet de commandes ne s’est jamais rempli. Il y a eu des commandes sporadiques, mais insuffisantes pour permettre de rentabiliser le projet et/ou convaincre les partenaires financiers (les banques, NamurInvest, et cetera). La société n’avait plus de trésorerie ni de perspectives concrètes.
La Fonderie de Couvin remplissait les conditions de la faillite bien avant le début de la crise Covid-19.
En effet, malgré les efforts réalisés par toutes les parties - et l’honorable membre sait à quel point je m’investis afin que chaque piste puisse être suivie et explorée au maximum lorsqu’une entreprise est en difficulté, mais force a été, hélas, de constater que toutes les promesses de commandes ainsi que toutes les pistes visant un partenariat industriel et/ou commercial ne se sont jamais concrétisées. La crise Covid-19 n’a fait que postposer l’inéluctable.