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L'accompagnement de la Wallonie dans les dispositifs de lutte contre la problématique des viols collectifs et de l'exploitation sexuelle

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 400 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/06/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le suicide d'une jeune Gantoise, après avoir été violée par cinq adolescents, a plongé la Belgique dans la torpeur. Mais le fléau des viols collectifs ne se limite pas à ce genre de cas ; en 2019, 201 viols collectifs ont été signalés en Belgique. Il est à noter que ce chiffre ne représente qu'une petite partie de la problématique. En effet, de nombreuses victimes ne déposent pas plainte ou n'en parlent pas. Et les statistiques des centres de soins intervenant après les violences sexuelles montrent que 12 % des viols sont le fait d'au moins deux auteurs.

    Child Focus a d'ailleurs enregistré une augmentation de 65 % de l'exploitation sexuelle en ligne. Cela concerne par exemple le partage de photos intimes sans autorisation, mais aussi des phénomènes comme le « grooming » et la « sextorsion » via le web.

    Si des associations et organismes nationaux ou régionaux œuvrent spécifiquement à la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, à la lumière des faits relatés, un soutien ad hoc et un suivi transversal avec les collègues de Madame la Ministre des autres entités fédérées, également compétents en la matière, est-il en place afin de lui assurer que les mesures, politiques et budgets sont bien efficients et correspondent aux besoins ?

    Quelles actions wallonnes et conjointes sont menées sur le terrain et en ligne afin de mettre fin à ces phénomènes - je pense notamment à des dispositifs pour libérer la parole des victimes et favoriser la révélation des violences ?

    Un centre d'appui a été créé en 2014 afin de veiller à la cohérence du dispositif wallon et d'assurer la pérennité des actions mises en œuvre en Wallonie pour lutter contre les violences faites aux femmes et entre partenaires. Nos politiques wallonnes sont-elles bien cohérentes ? Quelles sont aussi les concertations avec les autres niveaux de pouvoir en matière de cohérence de ces politiques transversales ? Qu'en ressort-il et avec quelles actions ?
  • Réponse du 06/09/2021
    • de MORREALE Christie
    Les faits relatés sont effroyables et l’ampleur des violences sexuelles en Belgique mise en lumière par la récente étude UN-MENAMAIS, publiée la semaine dernière, est particulièrement préoccupante.
     
    Afin de s’assurer de la cohérence et de l’efficience des politiques de lutte contre les violences, plusieurs lieux de concertation entre les différents niveaux de pouvoir existent. Citons le comité de pilotage du plan intrafrancophone 2020-2024 de lutte contre les violences faites aux femmes, composé des administrations et des cabinets des Ministres concernés de la RW, de la FWB et de la Cocof. Il existe également un comité d’accompagnement relatif aux Centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) mis en place par l’IEFH dont sont membres les administrations du fédéral et des entités fédérées, ainsi que la CIM Droits des femmes. Le 11 juin dernier, la Région wallonne co-présidait la CIM DDF et, avec les différents ministres, nous avons pris une série d’engagements, notamment pour lutter de manière coordonnée contre le cyberharcèlement sexiste. Sans être exhaustif, il s’agira d’évaluer et d’adapter la législation existante, de renforcer la formation des secteurs essentiels comme la police et la justice, mais aussi de renforcer et de visibiliser l’information et les services de soutien aux victimes.  
     
    Afin de soutenir les actions essentielles du secteur associatif, un appel à projets relatif à la lutte contre le sexisme dans l’espace public et la cyberviolence sexiste, dotée d’un budget de 200 000 euros sera lancé fin juin.
     
    La prise en charge, à moyen et long terme, des victimes de violences sexuelles en Wallonie sera également renforcée, notamment via l’augmentation du financement de l'ASBL Brise le silence à Mons, passé cette année de 28 500 euros à 90 000 euros. Par ailleurs, nous souhaitons soutenir le développement d’une antenne de l'ASBL SOS Viol en Wallonie.
     
    Concernant les auteurs de violences sexuelles, la Wallonie est également sur le point de soutenir l’UPPL pour renforcer la ligne d’écoute « Stop it now ».