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Le déploiement de la fibre optique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 559 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/06/2021
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Au mois de janvier dernier, un nouvel accord ToP, portant notamment sur la connectivité du territoire, était conclu entre les opérateurs de télécoms et la Wallonie. Comme Monsieur le Ministre l'avait lui-même indiqué en réponse à une question que je lui adressais, cet accord doit permettre d'augmenter la couverture de notre territoire en réduisant les zones blanches et les zones grises qui subsistent.

    Les périodes successives de confinement que nous avons connues ont démontré l'inégalité de nos citoyens, en particulier pour ceux résidant dans les zones rurales, face à la couverture d'un accès égal à la fibre optique.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la mise en œuvre de cet accord ToP ?

    Il avait exprimé le souhait que la couverture à très haut débit puisse trouver sa place dans le Plan de relance, de manière à continuer le maillage de notre territoire.

    À la lecture des documents publiés par le Gouvernement, on peut lire qu'une enveloppe de 213 millions est consacrée à un développement d'une connectivité numérique équilibrée du territoire, mais ce thème semble reprendre l'ensemble des actions déjà annoncées et pas uniquement les zones actuellement en déficit de connexion. Peut-il détailler la répartition de cette enveloppe ?

    Enfin, lors de notre précédent échange, Monsieur le Ministre s’était engagé à prendre contact avec les opérateurs afin d'initier un dialogue en vue d'un partage des infrastructures. A-t-il pris ces contacts ?

    Les opérateurs se sont-ils engagés à trouver un terrain d'entente pour partager leurs infrastructures ?
  • Réponse du 30/06/2021
    • de BORSUS Willy
    Mon objectif reste bien évidemment d’améliorer la connectivité du territoire wallon. Cela concerne à la fois la connectivité filaire, qui passe principalement - mais pas uniquement - par le déploiement de la fibre optique, et pour lequel j’ai récemment annoncé la mise en œuvre d’un plan numérique piloté par la SOFICO. Cela passe également par la connectivité sans fil, pour laquelle j’ai œuvré à reconduire l’accord TOP. À cet égard, j’informe l’honorable membre qu’une note co-signée visant à déterminer la méthodologie des appels à projets prévus dans le cadre de cet accord sera prochainement déposée au Gouvernement par mon collègue en charge des Pouvoirs locaux et moi-même.

    Ces ambitions font d’ailleurs partie des objectifs repris dans la Déclaration de politique régionale ainsi qu’elle le mentionne, mais également de la feuille de route européenne qui prévoit la connectivité des États membres en fibre optique et en 5G d’ici à 2030.

    En plus des travaux déjà menés depuis le début de cette législature, et parmi lesquels j’ai cité le renouvellement du protocole d’accord « TOP » conclu entre la Région et les opérateurs de télécommunications, ainsi que le plan numérique déployé par la SOFICO pour la connectivité très haut débit du territoire wallon, plusieurs autres actions de grande envergure ont été intégrées aux plans de relance wallon et européen. Cela vise notamment la connectivité des établissements scolaires, la poursuite du maillage fibre optique, l’équipement numérique des écoles …

    Conscient des déficits encore existants en matière de connectivité du territoire et des effets de ces déficits sur certaines parties de la population, j’ai fait le choix de concentrer une large partie des efforts du plan de relance wallon sur cette dimension. Précisions d’emblée que ces problématiques étaient d’ores et déjà partiellement rencontrées au travers de notre plan numérique Digital Wallonia, lequel comprend un axe entier dédié à la connectivité du territoire (le programme en question s’appelle « Giga Région » pour « gigabit » qui fait référence à une connexion très haut débit).

    Le travail de cartographie des zones de déficit de connectivité mis en œuvre par l’Agence du Numérique avec le concours de l’IBPT, mais aussi des responsables des villes et communes concernés, a permis d’établir un plan de couverture incluant deux actions majeures reprises dans le plan de relance wallon. D’abord, une action qui concerne la connectivité du territoire pour un budget de 67 000 000 euros. Ce budget servira à financer des actions visant à finaliser le maillage de connectivité fixe et améliorer la connectivité mobile du territoire. Le but est donc de diminuer drastiquement les espaces non ou mal couverts (zone blanche, zone grise). Pour ce qui concerne la 5G, le plan prévoit la mise en œuvre de proof of concepts (expériences pilotes) et de démonstrateurs 5G, en attendant le déploiement effectif du réseau domestique par les opérateurs. Ces démonstrateurs permettront à la Wallonie de disposer de sites tests de ces nouvelles technologies afin d’en développer et mesurer les nouveaux usages. Ces projets seront destinés autant au secteur industriel qu’aux zones rurales dont certaines communes se portent déjà volontaires pour accueillir ces pilotes.

    En outre, un Plan de déploiement de connectivité dans les parcs d’activité économique (PAE) vise à connecter 154 PAE en complément des 103 actuellement connectés à la fibre optique par la SOFICO, ce qui permettra de couvrir 257 PAE, soit près de 90 % des PAE wallons. Sur les quelques 292 PAE publics régionaux, concentrant une grande partie de l’activité économique régionale, un solde de 35 PAE n’a toutefois pu être intégré dans le plan SOFICO vu la faible rentabilité et le coût de déploiements concernés. C’est pourquoi la Région a inscrit le déploiement de la fibre optique dans les 35 PAE manquants dans le cadre du plan de relance européen.

    Mon objectif pour les PAE en termes de connectivité à la fibre optique, est que nous passions des 35 % actuels à 100 % des 292 PAE publics wallons raccordés à la fibre optique, via un opérateur « ouvert » donnant l’accès à la « fibre noire » à tous les opérateurs qui souhaitent offrir des services sur ces parcs.

    De plus, au travers respectivement du Plan de transition et du plan de relance de la Wallonie, nous avons l’ambition d’améliorer la couverture du câblage fibre optique le long du RS et des voies navigables par le réseau fibre optique de la SOFICO d’une part, et de réaliser le bouclage technique du réseau MAN de télécontrôle pour les besoins internes de la SOFICO et du SPW DGMI en matière de transport de toutes les données de trafic (caméras, comptage et identification de véhicules, radars, etc…) et de télégestion des ouvrages hydrauliques (Écluses, Barrages) d’autre part.

    Mais ce n’est pas tout puisque j’ai également inscrit au sein du plan de relance wallon un très ambitieux plan de connectivité et d’équipement des établissements scolaires qui prévoit notamment que 100 % des établissements soient connectés à horizon 2026. Ce programme sera alimenté à hauteur de 72 000 000 euros.

    Pour ce qui concerne les opérateurs, je confirme que des échanges fréquents ont bien lieu avec les opérateurs de télécommunications, non seulement directement avec mon cabinet, mais également par l’intermédiaire de l’Agence du Numérique et d’Agoria. En outre, de nombreux contacts existent entre les opérateurs visant à conclure de nouveaux partenariats de nature à faire face aux nouveaux investissements auxquels ils sont et seront confrontés. Qu’il s’agisse de la fibre optique pour tous (« FTTH » pour « Fiber to the home ») ou le déploiement futur du réseau 5G domestique. La récente joint-venture conclue entre Proximus et Orange Belgium pour le partage des infrastructures via la nouvelle société commune MWINGZ en est un exemple.