L'état des lieux du traitement des déchets en province de Namur.
- Session : 2005-2006
- Année : 2006
- N° : 163 (2005-2006) 1
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Question écrite du 06/06/2006
- de TILLIEUX Eliane
- à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme
Il me revient par voie de presse que la province de Namur serait à la traîne en matière de production et de traitement des déchets. D'une part les Namurois produiraient plus de détritus qu'ailleurs en Wallonie. Avec 560 kilos par an, ils dépasseraient de 25 unités leurs voisins de la Région. D'autre part, la province de Namur semblerait moins à la pointe sur le plan du recyclage, du compostage, et de la valorisation des déchets.
Ma première question, Monsieur le Ministre, sera de savoir de quelle étude relèvent ces informations. Dans un deuxième temps, pourriez-vous nous fournir des chiffres précis permettant une comparaison entre les différentes provinces wallonnes, que ce soit sur le plan de la production des déchets, du recyclage, du compostage et de la valorisation des déchets ?
Si le mauvais bulletin de la province de Namur se confirme, quels sont les moyens mis en œuvre par la Région pour améliorer la situation ? Avez-vous par exemple entrepris des actions de sensibilisation auprès des particuliers vivant en milieu rural afin de promouvoir la pratique du compostage ?
Enfin, comment se profile la situation du traitement des déchets dans la province de Namur, à court et moyen termes ? Pouvez-vous nous faire l'état des projets en cours ? Par ailleurs, quels sont les partenariats existants entre provinces pour le traitement des déchets namurois ?
Réponse du 28/06/2006
- de LUTGEN Benoît
La production globale des déchets issus de la zone BEP (570 kg par habitant par an) pour l'exercice 2005 est légèrement supérieure à la moyenne régionale, soit 546 kg par habitant par an.
Tenant compte des spécificités locales, la production annuelle précitée, qui intègre notamment l'ensemble des déchets recueillis par collectes particulières ou apports volontaires, varie en Région wallonne de 440 à 773 kg par habitant.
Les quantités relatives à la zone desservie par le BEP ne s'écartent pas de manière significative des moyennes régionales. Le tableau ci-après précise ces productions :
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Déchets BEP Région wallonne
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Unité : kg/hab/an
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Assimilés et divers 0 11,65
Bois 26,81 19,83
Déchets électroniques 5,01 4,51
Déchets organiques 0,72 7,19
Déchets spéciaux 1,71 1,57
Déchets verts 70,64 66,18
Encombrants 57,58 54,48
Films agricoles 0,80 0,68
Huiles et graisses 0,48 0,41
Huiles minérales 0,47 0,36
Inertes 117,98 92,96
Métaux 8,79 7,36
Ordures ménagères 160,08 178,62
Papiers/cartons 66,12 56,19
Piles 0 0,04
PMC 17,82 14,17
Polystyrène expansé 0,19 0,10
Textiles 0 0,22
Verres 35,02 29,24
Bouchons de liège 0 0
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Moyenne 570 546
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En ce qui concerne le recyclage et la valorisation des matières collectées, l'observation des informations statistiques disponibles auprès de mes services et reprises ci-dessous permet de constater les résultats favorables afférents à la zone de Namur :
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PAC Déchets PMC Papiers/ Verre
Collectes verts cartons
sélectives
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BEP 70 18 66 35
Kg/hab/an
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RW 61 14 55 28
Kg/hab/an
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La Région wallonne encourage les actions de sensibilisation, notamment via les interventions financières en faveur des communes en vertu des dispositions de l'arrêté du 30 avril 1998 relatif à l'octroi de subventions aux pouvoirs subordonnés en matière de prévention et de gestion des déchets.
Dans ce cadre, le rôle des acteurs locaux, à savoir les communes ou leurs associations, demeure essentiel.
Enfin, en matière de gestion des déchets ménagers produits dans la province de Namur, je rappelle à l'honorable Membre que le Gouvernement wallon vient, en date du 30 mars dernier, d'approuver le Plan de « prévention et de gestion des déchets ». Celui-ci comporte un programme d'investissement intégré d'extension et de mise en place de nouvelles infrastructures de gestion de déchets.
Le programme d'investissement comprend les investissements suivants à mettre en place dans la province de Namur :
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BEP Investissement Taux Montant
(euros) subsides subsides
(euros)
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Parc à conteneurs Bièvre 799.700 0,85 679.745
Parc à conteneurs Ohey 689.700 0,85 586.245
Parc à conteneurs Profondeville 1.210.000 0,85 1.028.500
Extensions PAC (Dinant, Jemeppe,
Sambreville, Fosses, Naninne, Ciney 2.431.000 0,85 2.066.350
Couvin, Walcourt Beauraing)
Plate-forme de transfert Ciney 454.346 0,35 159.021
Plate-forme de transfert Vodecée 1.010.000 0,35 353.500
Plate-forme de transfert
Lives-sur-Meuse 1.730.000 0,35 605.500
Plate-forme de transfert Gedinne 250.000 0,35 87.500
Modernisation compostage déchets
verts 750.000 0,35 262.500
Tri broyage encombrants (y compris
Idelux) 5.000.000 0,35 1.750.000
Biométhanisation 18.000.000 0,45 (*) 8.100.000
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Total BEP 32.324.746 15.678.861
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(*) Hypothèse d'un partenariat avec Intradel.
L'honorable Membre le notera, la part publique d'investissement est considérable.
Par ailleurs, en matière de traitement des déchets, il convient de reconnaître que la province de Namur abandonne progressivement la mise en décharge comme moyen de traitement des déchets, en faveur de traitements plus en accord avec un développement durable.
Le partenariat établi avec Intradel en vue de d'acheminer les déchets du nord de la province de Namur vers l'incinérateur d'Herstal par la voie d'eau, manifeste un degré d'ouverture favorisant le décloisonnement des modes de traitement de déchets.
D'autres types de traitement sont proposés par le BEP, à savoir le projet de biométhanisation d'Assesse. Il faut toutefois que les conditions de collectes sélectives des matières fermentescibles s'opèrent de manière optimale et que la valorisation des digestats compostés produits s'opère dans des conditions de « durabilité » pour notre agriculture. Dans ce cadre, les intercommunales de gestion de déchets ont un rôle essentiel à jouer en termes de communication auprès de la population afin de la sensibiliser à trier « juste ».
En ce qui concerne les modalités de valorisation des matières biométhanisées, celles-ci seront encadrées par une législation adaptée, en cours de finalisation.