L'utilisation de bâches en plastique en agriculture
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 562 (2020-2021) 1
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Question écrite du 30/06/2021
- de MAUEL Christine
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Cependant, si leur usage se révèle positif sur plusieurs plans, il soulève également des inquiétudes dans le chef des citoyens qui se montrent de plus en plus soucieux des questions environnementales. En effet, j'ai été récemment interpellée à ce sujet.
Monsieur le Ministre peut-il indiquer si, en matière agricole, des problématiques liées à l'utilisation du plastique ont été décelées ? Si oui, lesquelles ?
Des alternatives au matériau précité existent-elles et, le cas échéant, offrent-elles le même rendement aux agriculteurs ?
Réponse du 16/07/2021
- de BORSUS Willy
De 5 000 à 6 000 tonnes de déchets plastiques agricoles sont collectées chaque année en Wallonie. Ces déchets plastiques se répartissent approximativement ainsi :
- 25 % pour les bâches de silos ;
- 65 % pour les films d’enrubannage ;
- 10 % d’autres sources, incluant les couvertures de sol.
Le coût de collecte et de traitement de ces déchets plastiques agricoles est en augmentation, pouvant dépasser 150 euros/tonne.
En plus de ce coût élevé, ces bâches plastiques sont très utiles et essentielles aux agriculteurs, mais occasionnent effectivement, comme tout plastique, des problèmes environnementaux, à savoir notamment la production de déchets plastiques, qu’il faut collecter et traiter, la libération de microplastiques dans les sols, l’eau et les fourrages conservés sous plastique, avec impact potentiel sur la santé animale et humaine, mais aussi la production de CO2, à différents stades du cycle de vie des plastiques (fabrication, transport, élimination).
C’est pourquoi j’ai mis en place, en septembre 2020, avec ma collègue, Madame Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, un groupe de travail intitulé « Plastiques agricoles en Wallonie », qui se rassemble pour échanger sur cette problématique. Ce groupe est composé, notamment, de représentants des syndicats agricoles, de RECYDATA, de GREENWIN, de la Conférence permanente des intercommunales wallonnes de gestion des déchets (COPIDEC) et du Centre indépendant de promotion fourragère (CIPF).
Une des principales missions de ce groupe de travail est de proposer des alternatives aux plastiques agricoles en Wallonie. Ces alternatives doivent être durables sur les plans économique (rendement comparable), qualitatif (conservation identique des fourrages) et environnemental.
Grâce à ce groupe de travail, le Service public de Wallonie a déjà mis à disposition des agriculteurs une publication proposant l’utilisation de différentes couvertures végétales de silos au lieu des bâches plastiques. En effet, le Centre indépendant de promotion fourragère (CIPF) a démontré dans le cadre d’un projet subsidié par la Région wallonne que la couverture des silos de maïs par des couvertures végétales offre une alternative avantageuse pour les agriculteurs.
Différentes couvertures végétales sont présentées via cette publication, à savoir :
- le semis d’escourgeon utilisé seul ;
- les épluchures de pommes de terre ;
- la purée de pommes de terre ;
- les radicelles de betteraves ;
- les pulpes de betteraves avec semis d’escourgeon ;
- les légumes déclassés.
Les principaux avantages de ces couvertures végétales sont :
- un gain de temps pour l’agriculteur ;
- la suppression du plastique agricole.
Cette publication offre donc aux agriculteurs des alternatives à l’utilisation de plastique pour les couvertures de silos de maïs et permet de réduire la quantité de déchets plastiques agricoles. Elle compare ces couvertures végétales avec celles en plastique avec une approche multicritère (critères économiques, environnementaux et sociaux). Des fiches techniques sont annexées à la publication et présentent pour chacune de ces couvertures végétales de silo de maïs, la méthode à utiliser pour sa mise en place, le matériel nécessaire, les coûts, la durée de conservation du silo, ainsi que les avantages et inconvénients. Les agriculteurs sont donc bien informés sur chaque alternative.
Il y a des avancées réelles en la matière et la recherche continue. Il faut s’assurer que les agriculteurs puissent trouver des alternatives qui soient aussi efficaces et économiquement accessibles que ces bâches plastiques. D’autres publications sont prévues pour proposer aux agriculteurs wallons des alternatives aux films d’enrubannage et aux couvertures plastiques de sols.