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Le flux de solidarité interpersonnelle en Belgique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 174 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 02/07/2021
    • de ANTOINE André
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Selon la dernière étude publiée par l'économiste Éric Dor (IESEG School of Management) sur base de chiffres de l'année 2018, il y a un flux net de solidarité interpersonnelle de 7,14 milliards d'euros par an de la Flandre vers la Wallonie et Bruxelles qui reçoivent respectivement 6,25 milliards et 895 millions d'euros.

    Cela représente donc une contribution moyenne annuelle nette de 1 087 euros par habitant de la Région flamande en faveur des Wallons et Bruxellois qui reçoivent donc 1 721 euros et 744 euros respectivement.

    Par ailleurs, le PIB wallon de 2009 à 2019 a évolué de 1,5 %, celui de la Flandre de 1,8 % et Bruxelles de 0,8 % par an. Le PIB wallon par habitant est en retrait de 29 % par rapport à un habitant de Flandre.

    Ces fameux «transferts» nord-sud alimentent depuis longtemps les débats politiques à forts relents communautaires dus à la progressivité de l'impôt et aux mécanismes de sécurité sociale qui entraînent une redistribution des revenus.

    Au niveau des arrondissements, ceux dont la population est, en moyenne, la meilleure contributrice nette à la solidarité interpersonnelle sont ceux de Louvain avec 4 132 euros par personne par an, de Hal Vilvorde avec 4 096 euros par personne par an, et du Brabant wallon avec 3 402 euros par personne par an. L'arrondissement qui bénéficie le mieux de la solidarité interpersonnelle est celui de Charleroi, avec un gain de 5 328 euros par personne par an.

    Monsieur le Ministre-President partage-t-il cette analyse ? Faut-il nuancer ces chiffres ?

    Avec le Plan de relance wallon jumelé avec les aides européennes, quel objectif de croissance poursuit-il ?
  • Réponse du 02/09/2021
    • de DI RUPO Elio
    Les chiffres que l’honorable membre présente sont dans l’ordre de grandeur de ce que les instituts de statistiques avaient déjà pu constater dans le passé. Les chiffres proviennent de l’actualisation des travaux de 2017 de de Coster et Sas.

    Il existe en effet, comme dans beaucoup d’autres pays (Ex. : « Rust belt », Rhénanie du Nord-Wesphalie), une solidarité nationale qui s’opère à travers son système de sécurité sociale.

    Ces chiffres nous permettent néanmoins d’apporter davantage de perspective au débat communautaire qui s’agite autour de ces transferts nord-sud.

    Willem Sas décrit lui-même décrit cette vision des transferts comme arbitraire. Ces mêmes calculs pourraient être réalisés sur base d’autres caractéristiques que l’origine géographique, comme, par exemple l’âge des individus, leur niveau de diplôme, et cetera. Ces chiffres montrent d’autre part que des disparités socio-économiques peuvent être relevées à l’intérieur même d’une région, ce qui montre que le débat ne peut être réduit aux flux communautaires dits « nord-sud ».

    Il apparaît en effet que les transferts ne sont pas unidirectionnels du nord vers le sud : la Province du Limbourg est par exemple bénéficiaire nette, tandis que le Brabant wallon est contributeur net à la solidarité nationale. Par ailleurs, l’évolution du vieillissement toucherait plus sévèrement la Flandre à l’avenir et diminuerait l’ampleur des transferts nord-sud. Ces transferts se sont par ailleurs faits dans le sens inverse pendant une grande partie de l’histoire de notre pays.

    Il n’en demeure pas moins que la Wallonie doit rattraper son retard de croissance vis-vis de la Flandre, qui plus est, je le rappelle, est une des régions les plus dynamiques et prospères d’Europe. C’est tout le sens du Plan de Relance pour la Wallonie sur lequel mon Gouvernement travaille. Ce Plan vise non seulement à stimuler la reprise, mais aussi à accélérer la transition économique, sociale et environnementale de la Wallonie. Nous ne pourrons faire diminuer cet écart de croissance que par de l’investissement dans les filières de demain.

    Enfin, l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) sera bien chargé de l’évaluation d’impact du Plan de relance pour la Wallonie. L’IWEPS sélectionnera au sein du Plan un nombre limité de thématiques qui seront soumises à évaluation. L’Institut réalisera également une évaluation ex ante des effets macroéconomiques du Plan dans son ensemble.

    Au vu du contexte des intempéries qui ont touché la Wallonie, le Plan de relance pour la Wallonie devra être prochainement revu pour soutenir davantage la reconstruction des zones sinistrées. Il est donc trop tôt pour se prononcer sur un chiffre définitif de perspectives de croissance du Plan de relance de Wallonie.