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Le rapport intermédiaire du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur les effets d'un réchauffement climatique durable

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 635 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 02/07/2021
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Dans un projet de rapport rédigé par des centaines de scientifiques rattachés au GIEC, il est fait état d'un constat alarmant sur les effets d'un dépassement du seuil de réchauffement climatique à +2°C plutôt que +1,5°C. L'accord de Paris, signé en 2015 par la Belgique, entre autres, dit que cet objectif ne serait pas atteint selon les trajectoires actuelles.

    En bref, nous pourrions faire face à des conséquences irréversibles sur notre climat d'ici à 2050. Ce projet de rapport, à la tonalité bien plus alarmante que celui de 2014 appelle à intensifier les actions de lutte contre le réchauffement climatique, et ce très rapidement.

    Ce projet, qui n'est pas encore définitif, doit être validé par les états membres lors de la prochaine COP26 à Glasgow. Tout porte à croire que le résultat final ne sera pas plus glorieux.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de ce projet de rapport du GIEC et de ses conclusions ?

    De quelle(s) manière(s) compte-t-il transposer les constats posés par ces scientifiques en actions et politiques climatiques à l'échelle de la Wallonie ?

    Bien que des montants conséquents ont été dégagés, notamment via le Plan de relance, compte-t-il intensifier les actions mises en place actuellement et/ou en accélérer le timing ?

    Qu'en est-il au niveau de la concertation entre les différents Ministres du Climat du Pays ?

    Une position commune pour la Belgique est-elle en passe d'être finalisée pour défendre les objectifs de notre pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique lors de la prochaine COP26 ?
  • Réponse du 05/08/2021
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre le souligne, le document dont il fait référence n’est qu’un document de travail qui doit encore faire l’objet de nombreuses discussions au sein du GIEC. De ce fait et dans l’attente de la version définitive du 6e assessment report du GIEC, il ne me paraît pas opportun de commenter ces éléments. Néanmoins, nous ne sommes pas sans savoir que les rapports précédents étaient de plus en plus alarmants au regard de la crise climatique en cours. On peut également souligner que le rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1,5°C publié en 2018 indiquait déjà qu’un monde avec un réchauffement de 1,5°C serait sensiblement différent d’un monde avec un réchauffement de 2°C.

    Plus le temps passe et plus nous épuisons notre budget carbone qui nous permettrait de limiter le changement climatique à un niveau en accord avec les Accords de Paris.
    Enfin, à ma connaissance, il n’appartient pas à la COP26 d’avaliser le rapport du GIEC. Les processus d’approbation des rapports du GIEC sont distincts des processus liés aux COP.

    La Wallonie n’est pas en attente du futur rapport du GIEC pour renforcer son action en matière de politique climatique. La déclaration de politique régionale est claire sur les intentions et les ambitions de notre Gouvernement. Les travaux vers un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à – 55 % en 2030 sont en cours. Comme l’honorable membre l’indique, les mesures sélectionnées par la Wallonie dans le Plan de relance démontrent notre volonté de donner un coup d’accélérateur aux politiques régionales en faveur du climat.
    L’enjeu dans un premier temps sera d’implémenter rapidement ce Plan de relance pour insuffler de nouvelles réductions d’émission de gaz à effet de serre en Wallonie.

    Les émissions de gaz à effet de serre de la Wallonie ne dépendent pas uniquement des politiques mises en œuvre dans notre Région. La politique européenne via le développement de son pacte vert pour le climat va également impacter largement nos émissions. Nous attendons donc avec impatience du paquet « fit for 55 » prévu cet été pour voir l’étendue des ambitions européennes dans les différentes législations européennes.

    Au niveau belge, notre volonté est de continuer à entretenir un dialogue constructif avec les différentes entités belges afin que la Belgique puisse soutenir une position forte sur le climat. Le dialogue n’est pas toujours facile ce qui ne nous empêche pas d’avancer dans la bonne direction.

    Enfin, il faut rappeler que lors de la prochaine COP, les États membres de l’Union européenne ne proposeront pas un objectif individuel, mais bien un objectif collectif européen qui est déjà défini dans le pacte vert pour le climat et qui par ailleurs est le même que celui de notre DPR.