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Les toilettes non genrées dans les espaces publics

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 412 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 02/07/2021
    • de MAUEL Christine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    C'est dans le contexte du Pride Month que s'inscrit ma question.

    À l'instar de villes telles que Montréal ou New York, nos amis d'outre-Atlantique n'ont pas hésité à rendre plus inclusifs les espaces publics envers les LGBTQ+. Plus proches de chez nous, certaines régions de la Suisse et de l'Allemagne (notamment au travers de ces stades de football) n'hésitent pas à se positionner en faveur d'un aménagement de toilettes pour « tous les genres » dites « unisexes ».

    Il s'agit en outre d'apporter une solution supplémentaire en termes de toilettes dans les espaces publics et non de supprimer les toilettes de sexes féminin et masculin.

    La solution d'aménager des toilettes non genrées comporte l'avantage d'évacuer tout jugement à l'encontre des personnes en transition, et d'atténuer un simple acte du quotidien qui peut être source d'inconfort social.

    Enfin, de manière assez pragmatique, une toilette non genrée permettrait dans certains espaces et évènements publics de désengorger d'éventuelles files d'attente.

    La question de l'accessibilité et de l'inclusion de toutes les personnes de notre société est donc plus que jamais d'actualité.

    Quelle est la vision globale du Gouvernement concernant la mise en place de toilettes « unisexes » dans les espaces publics ?
    Dans la positive, le Gouvernement wallon envisage-t-il l'installation, ou à tout le moins une phase test, dans la création de celles-ci ?

    Et enfin, quels dispositifs pourraient encourager les communes à créer des toilettes unisexes ?
  • Réponse du 06/09/2021
    • de MORREALE Christie
    Cette préoccupation de la quantité des toilettes publiques accessibles aux femmes n’est pas anodine en termes d’égalité des genres.
     
    Cette question a fait l’objet de débats dans le cadre des groupes de travail de la CIM Droits des femmes, plus particulièrement en lien avec la thématique de la précarité menstruelle. Il apparait en effet essentiel que les personnes menstruées puissent avoir accès aux toilettes et sanitaires dans l’espace public, et notamment les femmes vivant dans la rue. Les rares toilettes accessibles, a fortiori durant la crise sanitaire, sont généralement payantes. Avant de pouvoir préciser les recommandations qui seront faites en la matière, ce sujet doit être discuté avec les ministres compétents en la matière.
     
    Au-delà de veiller à la quantité suffisante de toilettes publiques, la question de la mixité, comme souligné par l'honorable membre, mérite aussi d’être abordée. D’une part, parce qu’elle peut partiellement répondre à la carence existante et, d’autre part, car elle peut constituer un levier intéressant dans la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes. En effet, les installations séparées entretiennent un certain nombre de stéréotypes de genre. Par exemple, les tables à langer se trouvent bien souvent dans les toilettes des femmes. Aussi, la mixité permet plus d’inclusivité pour les personnes transsexuelles qui ne savent pas toujours où se rendre.  
     
    Bien entendu, ce type d’aménagement devrait se réfléchir en prenant en compte le sentiment d’insécurité que pourraient ressentir certaines femmes en partageant les toilettes avec les hommes. Pour ce faire, il faudrait veiller à ce que les toilettes mixtes répondent à des critères satisfaisants en termes d’éclairage, de salubrité et de situation dans l’espace (endroits pas trop isolés).