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Le projet logistique de la Société "Weerts Supply Chain" à Bierset

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 205 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 02/07/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Un avis officiel de la ville de Grâce-Hollogne, publié dans le courant du mois de juin, invite le public à une réunion d'information concernant un projet de la Société "Weerts Supply Chain" à Bierset.

    Il est question de créer approximativement 250 000 m² d'activités logistiques à Bierset, ce qui impliquerait la construction d'entrepôts sur le terrain dit « zone de la Fontaine ». Ce terrain appartient à la SOWAER et représente une superficie totale avoisinant les 35,7 hectares sur 358 parcelles cadastrées à Grâce-Hollogne.

    La société anonyme "Weerts Supply Chain" introduira prochainement une demande de permis et le projet sera présenté au public le 1er juillet. Il fera l'objet d'une étude d'incidence, conformément à la décision du fonctionnaire délégué de la Région wallonne.

    Nous avons déjà eu l'occasion d'échanger à propos de ce sujet en séance plénière et Monsieur le Ministre nous précisait alors qu'il avait comme référence 160 000 m².

    Peut-il nous confirmer ces chiffres ?

    A-t-il plus d'informations depuis lors au sujet de ce projet ?

    Peut-il nous en dire davantage sur les activités envisagées et le nombre d'emplois qu'elles pourraient engendrer ?

    Quelle est l'emprise du projet sur la superficie agricole utile ? Comment appréhende-t-il cet enjeu ?

    Est-il prudent de continuer à développer des projets d'une telle ampleur sans attendre les résultats de l'étude d'incidence et de la future enquête publique sur le permis d'environnement de l'aéroport, et des procédures lancées en justice par les riverains, rejoints par certaines communes ?
  • Réponse du 28/07/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le projet porté par le Groupe Weerts s’inscrit au sein de la zone d’activités économiques dite de « Fontaine », située à l’ouest des pistes de l’Aéroport de Liège.
     
    Cette zone fait partie des zones d’activités économiques dont la mise en œuvre a été confiée à la SOWAER.
     
    Cette zone d’activités économiques est elle-même inscrite au plan de secteur tel que révisé par arrêté du Gouvernement wallon du 6 février 2003. Au plan de secteur, celle-ci est une zone d’activité économique industrielle assortie d’une prescription supplémentaire *S02, libellée comme suit : « La zone d'activité économique industrielle, assortie d'une prescription supplémentaire repérée *02 au plan sera réservée à des entreprises utilisant les infrastructures de l'aéroport dont l'activité nécessite une localisation à proximité immédiate et reliée à l'aéroport, telles que des entreprises de production ou de distribution de produits, notamment à haute valeur ajoutée. Elle comportera en bordure des zones d'habitat à caractère rural de Ferdoux et Bierset un périmètre d'isolement d'une largeur minimum de 50 m, constitué de merlons verdurés ou d'écrans végétaux denses selon la topographie du site, accompagné d'un dispositif antibruit adéquat lorsque l'activité projetée le requiert. Des gabarits de construction appropriés seront imposés afin d'assurer la transition entre les activités industrielles et la zone agricole. ».
     
    Selon les informations rapportées par le Groupe Weerts dans le cadre de la réunion d’information préalable (RIP), l’activité à développer est décrite comme suit : « Développer un complexe logistique emblématique et durable avec une localisation de premier choix dans une région bénéficiant de nombreuses options intermodales (aérien, maritime, routier et ferroviaire) qui garantissent une connectivité locale, européenne et mondiale » et apparaît donc conforme au plan de secteur, car le flux de marchandises, transitant par le bâtiment, utilisera notamment les infrastructures aéroportuaires, aussi bien en export qu’en import. Selon les mêmes informations, le projet consiste plus précisément à offrir aux clients de Weerts ou de l’aéroport des infrastructures logistiques de pointe et des services alliant efficacité et flexibilité (packaging, reconditionnement, tri, stockage…).
     
    Lors de la présentation du projet par le Groupe Weerts à la RIP, l’esquisse du projet a été projetée.
    Le projet présente une superficie construire de 173,806 m² en bâtiments, à cela s’ajoute la mise en œuvre de voiries, parkings tant camions que voitures de 121,610 m².
     
    Une partie des bâtiments étant à double étage, la superficie plancher projetée est de 255,510 m².
     
    Pour permettre le stationnement des camions, 212 emplacements sont prévus ainsi que 1131 places pour les véhicules particuliers des employeurs et des visiteurs.
     
    Cette esquisse est bien entendu susceptible d’évoluer en fonction des résultats de l’étude d’incidences et des contacts à prendre par l’investisseur avec les différentes administrations.
     
    Le projet ne prévoit aucune emprise en zone agricole. Il est vrai qu’une partie de la zone « Fontaine » était autrefois agricole. Néanmoins, celle-ci est soustraite à l’agriculture depuis de nombreuses années. Tel n’est assurément plus le cas depuis la révision du plan de secteur en 2003.
     
    Il est utile de rappeler que l’aménagement de la zone d’activités économiques de « Fontaine » a fait l’objet d’un schéma directeur établi en 2011 à l’initiative de la SOWAER. De plus, conformément au décret relatif au développement des parcs d’activités économiques, la zone fait l’objet d’un périmètre de reconnaissance économique et d’expropriation par arrêté ministériel du 21 août 2015.
     
    Ce périmètre de reconnaissance reconnait l’utilité publique de la mise en œuvre de la zone, car celle-ci permettra la création de nombreux emplois, le développement de l’emploi étant une priorité dans tous les schémas économiques et sociaux proposés tant au niveau fédéral que régional et local.
     
    À ce titre, le périmètre de reconnaissance impose, notamment, le respect par tout investisseur d’un taux minimal de 16 emplois directs par hectare, soit pour l’ensemble de la zone Fontaine, au minimum 581 équivalents temps plein.
     
    Pour son projet, l’investisseur prévoit la création de 1100 emplois en contrat à durée indéterminée.
     
    En tant qu’opérateur reconnu par le décret précité, la SOWAER assure l’aménagement de la zone d’activités économiques. Les études et interventions préalables étant à présent terminées, les travaux d’aménagement débuteront dans les prochaines semaines, dès réception du permis d’urbanisme. Il s’agit de travaux de terrassement, de voiries, d’égouttage, de mise en place de nouveaux réseaux d’impétrants, d’aménagements paysagers et de création d’espaces-tampons, ceux-ci étant munis d’écrans antibruit et aménagés afin de favoriser la biodiversité du site (mares, escarpements sableux, abris pour la petite faune,…).
     
    La commercialisation des zones d’activités en lien avec l’aéroport est assurée dans le cadre du partenariat Land in Liege, mis en place avec Liege Airport en tant qu’exploitant de l’aéroport.
     
    La mise en œuvre opérationnelle du projet porté par le Groupe Weerts ne pourra, en toute hypothèse, pas être envisagée avant la fin des travaux d’équipement à réaliser par la SOWAER, c’est-à-dire au plus tôt en septembre 2023.
     
    À ce stade de la procédure, une réunion préalable d’information (RIP) a été organisée par le Groupe Weerts. Il s’agit d’une étape procédurale imposée préalablement à l’élaboration d’une étude d’incidences sur l’environnement, conformément à la législation environnementale. Cette étape consiste en la consultation du public quant au contenu et aux alternatives éventuelles à envisager par l’auteur d’étude agréé au cours de l’étude d’incidences.
     
    Ce n’est qu’au terme de la réalisation de l’étude d’incidences que le porteur de projet sera susceptible d’introduire une demande de permis unique, laquelle sera soumise à la décision des fonctionnaires technique et délégué après consultation du public et des instances ad hoc.
     
    Au vu de ces éléments, il serait imprudent de se prononcer quant à l’issue de cette procédure administrative d’autorisation réglementée par la législation environnementale.