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Les investissements touristiques flamands en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 314 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 02/07/2021
    • de AGACHE Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Si les Flamands composent le premier public du tourisme wallon (un tiers des nuitées), devant les Néerlandais et les Wallons (un cinquième des nuitées chacun), certains estiment qu'une autre particularité du marché touristique wallon est que ce public flamand y soit accueilli par grand nombre d'opérateurs eux-mêmes flamands.

    Le Commissariat général au tourisme et le SPW Économie affirment ne pas avoir à leur disposition “d'éléments objectifs” pour conforter l'état des investissements effectués par des sociétés flamandes.

    Madame la Ministre possède-t-elle des chiffres objectifs sur l'investissement flamand dans le tourisme en Wallonie ?
    Et si non, peut-on quand même considérer que ce sentiment soit justifié ? Faut-il s'en réjouir ou s'en inquiéter ?

    Quelle est son analyse sur cette situation ?

    D'une manière plus générale, quelles sont les balises qu'elle pose pour encadrer les investissements privés dans le tourisme wallon afin que les décideurs wallons puissent rester maîtres de la destinée touristique de leur Région ?
  • Réponse du 16/07/2021
    • de DE BUE Valérie
    Tout d’abord, je voudrais confirmer les informations du Commissariat général au Tourisme : ni lui, ni moi, ni le SPF économie ne disposons de statistiques fiables en la matière. S’agissant de flux financiers internes au pays, souvent liés à des entreprises domiciliées sur leur lieu d’activité, il n’est pas aisé d’identifier la provenance des fonds.

    Cela ne semble par ailleurs pas particulièrement pertinent, car la provenance des investissements importe moins que la qualité des projets soutenus, et leur respect des lignes directrices que nous souhaitons donner au tourisme wallon. J’ajoute par ailleurs que presque tout le personnel engagé dans ces différentes structures est local et francophone.

    À Plopsa Coo, par exemple, les 180 personnes employées proviennent majoritairement des environs directs. Néanmoins, un certain nombre d’investissements récents peuvent être identifiés comme provenant de Flandre, parce qu’ils s’en revendiquent, comme ceux opérés par Marc Coucke dans la région de Durbuy. Le phénomène n’est pas neuf, puisque SunParks Vielsalm va par exemple fêter ses trente ans. Il y a bien un fort regain de l’intérêt d’investisseurs et d’entrepreneurs pour la destination Ardenne et la province de Luxembourg, mais il n’est pas exclusivement d’origine flamande.

    Comme il y a 30 ans, c’est majoritairement via l’immobilier que ces nouveaux entrepreneurs s’installent en Wallonie : dans des développements hôteliers, des parcs ou des attractions touristiques, des campings.

    Cela repose sur l’intérêt du public pour le tourisme de proximité, les valeurs du terroir, la mobilité douce, la durabilité qui sont également des valeurs que nous défendons.

    Ces investissements participent donc de façon positive à créer de l’emploi et de la valeur ajoutée à notre région, d’autant qu’ils participent à la professionnalisation du secteur et à un accueil plus personnalisé de la clientèle néerlandophone qui dépense en moyenne plus que d’autres. Une enquête sur le tourisme wallon montre par ailleurs toute l’importance qu’il y a à pouvoir accueillir et renseigner les touristes dans leur langue. Cela fera d’ailleurs l’objet d’un plan d’action auprès des opérateurs qui s’étalera sur plusieurs années.

    Il ne s’agit donc pas tant de décourager ou de contrôler l’origine des investissements que de l’orienter dans la direction que nous souhaitons pour notre région.