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La menace de disparition des lapins sauvages

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 484 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 02/07/2021
    • de SOBRY Rachel
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    S'il arrive encore de repérer l'un ou l'autre lapin lors de balades dans certaines régions de Wallonie, ceux-ci se font de plus en plus discrets. En effet, le lapin de garenne est considéré comme quasi menacé en Wallonie et pourrait donc complètement disparaître dans les prochaines années si aucune mesure de conservation spécifique n'est prise. Alors qu'il s'agit pourtant d'un animal qui peut se reproduire très rapidement et qui dispose d'une espérance de vie de neuf ans.

    Pourtant, la disparition des lapins dans nos campagnes, qui soulagerait peut-être certains cultivateurs, pourrait avoir de fâcheuses conséquences. En effet, à long terme, l'équilibre de la végétation pourrait s'en trouver ébranlé, favorisant la prolifération de certaines plantes, éventuellement indésirables.

    Alors que la Déclaration de politique régionale précise que le Gouvernement portera son attention sur la restauration des habitats pour le petit gibier et la faune sauvage, voici mes questions.

    Quelles sont les actions menées par le Gouvernement wallon afin que les lapins sauvages ne disparaissent pas de nos régions ?

    Quelles sont les mesures de conservation concrètes ?

    Quelles sont les raisons de leur déclin ?

    La diminution de leur population est-elle principalement imputable à l'homme ?

    La situation est-elle préoccupante ?

    Quels sont les impacts actuels sur la végétation ?

    Un lien est-il démontré entre l'essor de certaines plantes invasives sur le territoire wallon et le déclin du lapin de garenne ?
  • Réponse du 14/10/2021
    • de TELLIER Céline
    Le déclin du lapin de garenne a été amorcé en Europe il y a plusieurs décennies, avec notamment l’impact de la myxomatose dans les années 1950, puis celui de la maladie hémorragique virale (VHD) à la fin des années 1980. Aujourd’hui, c’est surtout la dégradation continue de ses habitats qui impacte le plus ses populations relictuelles.
     
    En Wallonie, les populations ont fortement chuté ces dernières années. Les données disponibles pour évaluer la tendance de ses populations sont les prélèvements cynégétiques, lesquels se concentrent essentiellement sur le territoire de 4 conseils cynégétiques du Hainaut.
     
    Les populations de lapin de garenne sont isolées les unes des autres, ce qui les fragilise grandement. La situation peut effectivement être considérée comme préoccupante.
     
    La première action consiste à favoriser les habitats nécessaires pour l’espèce, caractérisés par la juxtaposition à une échelle très fine de zones ouvertes propices à son alimentation et de zones fermées constituant un couvert protecteur. Le projet « Yes we plant », la mise en place des écorégimes dans le cadre de la future politique agricole et les actions prévues dans la Stratégie « Biodiversité 360° » devraient y contribuer.
     
    Complémentairement, l’autorisation de transferts d’individus dans le respect des lignes directrices de l'UICN relatives aux réintroductions constitue une piste à étudier.  
     
    Il est exact que lapin de garenne modifie son environnement et y favorise certaines espèces comme des papillons ou des reptiles qui bénéficient de l’entretien de milieux ouverts et de la création de terriers. Cependant, à ma connaissance, aucun lien n’est démontré entre l’essor de plantes invasives et la régression du Lapin de garenne. Celui-ci consomme essentiellement des graminées et il est ainsi peu probable qu’il influence l’avancée d’espèces exotiques envahissantes.