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Le plan de gestion global du sanglier

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 581 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 07/07/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En octobre dernier, j'interpellais Monsieur le Ministre sur les difficultés rencontrées par les autorités communales à faire face à l'arrivée massive des sangliers. Il m'annonçait plancher sur l'élaboration d'un plan de gestion global du sanglier.
     
    Ces dernières semaines, des habitants de plusieurs communes de Mons-Borinage ont à nouveau été surpris en découvrant leurs pelouses, totalement ravagées par ces sangliers.
     
    À Saint-Ghislain, le bourgmestre a été obligé de prendre un nouvel arrêté pour limiter l'accès au parc communal.
     
    Le CPAS de Mons, propriétaire d'un bois et la Commune de Jurbise sont en contact afin d'évaluer les pistes de solution pour protéger les habitations avoisinantes.
     
    Ce qui inquiète les habitants et les communes, c'est le risque qu'un promeneur rencontre une meute durant la journée. Même s'il est faible, ce risque est bien réel. De plus, la date de reprise de la chasse est encore bien éloignée.
     
    Un habitant nous a d'ailleurs demandé s'il était possible d'avancer la période de chasse, comme cela se produit par exemple dans l'Hérault, en France actuellement. D'autres évoquent l'idée de chasser les sangliers pendant la nuit.
     
    Constate-t-il une recrudescence ces dernières semaines en matière de destruction des biens par des populations de sangliers en Wallonie ?
     
    La région de Mons-Borinage est-elle plus exposée qu'auparavant ?
    Quelles solutions préconise-t-il ?
     
    Compte-t-il suivre l'exemple français en avançant la période de chasse pour lutter contre cette problématique ?
     
    A-t-il l'intention d'autoriser la chasse pendant la nuit ?
    Si oui, comment ?
     
    La diminution du nombre de cas de coronavirus peut-elle coïncider à une reprise plus importante des activités de chasse ?
     
    Où en est-on dans l'élaboration du plan de gestion global du sanglier ?
  • Réponse du 19/07/2021
    • de BORSUS Willy
    Je tiens tout d’abord à rassurer. S’il est vrai que la population de sangliers en Wallonie augmente et donc que la probabilité qu’un promeneur puisse rencontrer un sanglier voire un groupe de sangliers augmente en conséquence, je n’ai actuellement pas connaissance d’attaque volontaire de sangliers sur des passants. Tant que l’animal ne se sent pas directement menacé, il préfère fuir devant l’être humain plutôt que de s’en prendre à lui.
     
    Plus sérieusement, en ce qui concerne les populations de sangliers dans la région de Mons-Borinage, elles augmentent effectivement, et ce, à l’image de ce qui se passe dans le reste de la Wallonie. Les populations de suidés augmentent globalement sur le territoire wallon et s’étendent là où elles le peuvent.
     
    Je ne dispose pas encore de données chiffrées quant aux éventuels dommages constatés. Vu la météo humide observée depuis le début du printemps et considérant dès lors une disponibilité beaucoup plus élevée de vers (lombrics, …) en surface, il se pourrait que les dégâts aux prairies et dans ce cas précis, aux pelouses, aient en effet augmenté durant cette période.
     
    Concernant la chasse au sanglier, l’affût et l’approche de celui-ci au bois comme en plaine sont déjà actuellement autorisés toute l’année, et ce, d’une heure avant le lever du soleil jusqu’à une heure après son coucher. Concernant la battue au bois au sanglier, j’ai obtenu, dans le cadre de l’AGW quinquennal fixant l’ouverture de la chasse entre 2020 et 2025, que durant la saison cynégétique 2021-2022, celle-ci soit prolongée d’un mois (jusqu’au 31 janvier 2022, inclus) afin d’augmenter la pression sur l’espèce. Dans le cadre de cet AGW, j’ai également souhaité autoriser plus largement la battue en plaine, soit du 1er août au dernier jour de février. Cela évite au chasseur de devoir solliciter une autorisation de destruction lorsque les récoltes sont directement menacées en dehors de la période habituelle des battues (du 1er octobre au 31 décembre).
     
    Considérant qu’en outre nous devrions retrouver cette année un allègement des mesures sanitaires « Covid-19 » qui permettront l’organisation de battues plus efficientes qu’en 2020, il ne m’apparaît donc pas nécessaire de devoir modifier la réglementation en vigueur. Mon opinion est d’autant plus renforcée qu’il est toujours loisible au propriétaire de la parcelle de soumettre au Département de la Nature et des Forêts une demande de destruction si les conditions ci-avant exposées pour la pratique de la chasse ne sont pas rencontrées.  
     
    Enfin, j’analyse actuellement le projet de gestion globale du sanglier qui m’a été récemment proposé par mon administration. Ce plan prévoit différentes mesures réglementaires, à savoir :
    - l’instauration d’un plan de tir pour les zones sur-densitaires sur la base des expériences pilotes que j’ai suscitées lors de ces deux dernières années cynégétiques (une année cynégétique débute le 1er juillet et termine le 30 juin. Il s’agit ici des années cynégétiques 2019-2020 et 2020-2021);
    - le renforcement des outils permettant la destruction du sanglier sur la base de l’expérience acquise dans le cadre de la lutte contre la peste porcine africaine, avec notamment possibilité de tir de nuit…
    - une révision de la réglementation relative au nourrissage.
     
    Bien que certaines dispositions doivent encore être mieux précisées ou définies, le projet est en bonne voie d’aboutir prochainement.