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Les prêts octroyés par les outils économiques régionaux à la compagnie Air Belgium

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 584 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 09/07/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les outils économiques wallons, SRIW et SOGEPA, ont investi plusieurs millions d'euros dans Air Belgium.
     
    Comment cet investissement s'inscrit-il dans la stratégie de la région vers une économie décarbonée ?
     
    Malgré l'achat il y a quelques jours de deux nouveaux A 330, lié à l'augmentation de ses activités, la compagnie vole depuis sa création sur de vieux A 340 bruyants et polluants.
     
    Des objectifs environnementaux ont-ils été imposés à la compagnie comme condition de cet investissement ?
  • Réponse du 19/07/2021
    • de BORSUS Willy
    En raison de la croissance du trafic due à l’augmentation du nombre de passagers et du volume des échanges commerciaux, dans un contexte normalisé hors Covid-19, l’aviation est une source d’émission de CO2 qui connaît une croissance rapide, bien que le niveau d’émissions reste bien en deçà de celui du transport routier et des autres secteurs (énergie, agriculture, industries, etc.).
     
    Tout comme de nombreux secteurs, l’aéronautique doit aussi s’adapter face aux enjeux énergétiques, climatiques et environnementaux. Qu’ils soient avionneurs, motoristes ou encore compagnies aériennes, tous les acteurs du secteur aéronautique sont confrontés à un enjeu de taille : la réduction de l’empreinte carbone dans un premier temps et la neutralité carbone, sur un plus long terme, dans un second temps. Le secteur de l’aéronautique devra, lui aussi, atteindre les objectifs environnementaux européens, c’est-à-dire une neutralité carbone en 2050. C'est donc toute la chaîne aéronautique, au niveau mondial, qui doit être repensée, de la conception au recyclage des aéronefs, en passant par la production et les opérations.
     
    Il s’agit clairement d’une dynamique. L’arrivée des avions Airbus A320 Neo ou Boeing B787 sur le marché, par exemple, illustre les premiers efforts concrets de cette dynamique enclenchée. Il est utile de rappeler que le gouvernement wallon a décidé en octobre 2020 de lancer un projet de recherche ambitieux en termes technologiques et de développement durable, regroupant les principales sociétés de l’aéronautique actives en Région wallonne. Il s’agit d’assurer la survie des entreprises du secteur post-crise 2019 et leur transition.
     
    En 2016, lors de la création de la société, la flotte d’AIR BELGIUM était composée de 4 avions A340-313. Ces avions représentaient, à l’époque, un « bon » compromis compte tenu de leur capacité sur les longues distances. Les avions étaient de dernière génération et reprenaient tous les innovations techniques aussi applicables sur les Airbus A330. Il convient de noter aussi que l’A340 était le seul avion à pouvoir opérer des vols long-courriers au départ de la piste de Charleroi (avant allongement) sur des destinations à plus de 8h30, tout en permettant de remplir la quasi-totalité des sièges.
     
    En 2021, en concertation étroite avec ses partenaires privés et publics, AIR BELGIUM a décidé de transformer complètement sa flotte et de se doter de 2 Airbus A330 Neo. Ce modèle est plus écologique puisque les émissions de CO2 et de Nox sont moindres. Il y a également une réelle avancée technologique qui assure une réduction de l’empreinte sonore et un allongement de la distance parcourue pour ces avions bimoteurs (les A340 sont quadrimoteurs). Ce modèle est aussi plus économique en carburant. En pleine crise sanitaire, il s’agit aussi d’une bouffée d'air pour la compagnie aérienne et la reprise de ses activités, dans un contexte encore incertain. Les nouveaux A330 Neo décolleront dès l’automne 2021 aussi bien de Charleroi que de Bruxelles.
     
    La Région wallonne soutient les démarches entreprises par AIR BELGIUM - qui emploie près de 350 travailleurs - pour réduire son empreinte carbone.