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L'effondrement de la voirie à Neufvilles sur la N524

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 654 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 09/07/2021
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Un effondrement de voirie a été constaté le 29 juin en début de soirée à la route de Montignies à Neufvilles. Très rapidement, les services du SPW, de la Ville de Soignies ainsi que les différents services de secours se sont rendus sur place afin d'évaluer l'ampleur de la situation.
     
    Le phénomène, diagnostiqué comme un effondrement karstique, a fortement endommagé les conduites d'égouttage, la conduite d'adduction d'eau de 300 mm de la SWDE et a emporté une portion de voirie dans son effondrement. La voirie a donc dû être fermée et des déviations locales mises en place, apportant leur lot de désagréments pour les riverains et utilisateurs.
     
    Le SPW - DGO1 a annoncé dans la presse qu'un délai d'un mois serait nécessaire avant réouverture de la voirie.
     
    Les causes exactes de l'effondrement ont-elles été identifiées ?
     
    Quels moyens peuvent être mis en œuvre pour éviter à l'avenir d'autres mouvements de terrain ? Dans quel délai et pour quel coût ?
     
    Monsieur le Ministre confirme-t-il le délai de réouverture annoncé par son administration ?
    Sinon, quelle est son estimation ?
     
    La rupture de la voirie régionale s'est produite à la confluence de deux failles karstiques, ses services étudient-ils la faisabilité d'un déplacement du tracé de la voirie ?
  • Réponse du 02/09/2021
    • de HENRY Philippe
    Je confirme qu’il s’agit bien d’un petit effondrement karstique de type chantoir qui s’est produit dans le lit d’un petit ruisseau, en amont de la route régionale (anciennement provinciale), en zone agricole. On se trouve en effet sur les calcaires, sous un recouvrement de quelques mètres de limons, au niveau d’une faille est-ouest de tracé hypothétique. Cette faille n’est en effet visible nulle part, cachée sous les limons et les dépôts sablo-argileux tertiaires sous les plateaux voisins. Ces failles, ou zones failleuses, favorisent l’infiltration et la circulation des eaux pluviales et souterraines et donc le développement de phénomènes karstiques divers, dont une altération des calcaires in situ, donnant une impression de roche saine, mais en fait altérée en profondeur, où seul un squelette siliceux assure encore un semblant de cohésion. Ces parties altérées peuvent s’effondrer sur elles-mêmes en cas de surcharge ou d’afflux d’eau. Ce qui est visible sur place et la description d’un sondage plus à l’est, le long de cette faille, montrent bien un calcaire altéré.

    Il semble donc s’agir de la réactivation d’un chantoir ancien. Celui-ci semble avoir été aménagé par une maçonnerie de blocs de calcaires équarris et appareillés pour constituer un puits d’environ 1 m de diamètre. Cette maçonnerie est assise sur des calcaires altérés et karstifiés. Il pourrait s’agir d’un puits à eau ou d’un aménagement ancien destiné à éviter les afflux d’eau en aval. Le ruisseau, de faible débit, y coulait en une fine cascade et les eaux disparaissaient directement dans les calcaires. L’épaisseur des terrains meubles est de 3 à 5 m. Il s’agit de limons assez sableux, sensibles à la saturation d’après la réaction des parois de l’effondrement suite à la montée des eaux.

    Suite aux précipitations exceptionnelles, le chantoir s’est retrouvé saturé. Un étang s’est constitué, qui s’est agrandi progressivement par effondrement des parois de limons saturés en eau, en amont de la route. Il a fini par emporter une partie de la route, qui s’est effondrée totalement. L’effondrement final est dû à un second point d’absorption situé sous la voirie et dont on voyait le tourbillon avant l’effondrement.

    Il est un fait certain que la conjonction de plusieurs évènements, comme cela a été le cas à cet endroit, ne peut être prédite.

    Cependant, la Direction de la Géotechnique du SPW Mobilité et Infrastructures réalise des cartographies, essais, campagne de reconnaissance géotechnique/géophysique, campagne de tomographie de résistivité électrique… permettant d’avoir la meilleure connaissance possible du territoire et d’éventuellement pouvoir prévenir ce type d’événement.

    À ce stade, aucun délai ne peut être avancé, car des tests doivent encore être réalisés in situ et les résultats doivent ensuite être analysés. Le délai annoncé dans la presse n’est pas issu de mon administration. Je ne peux donc garantir cette information.

    J’attire l’attention de l’honorable membre sur le fait que les équipes mobilisées pour cet événement sont les mêmes que celles qui interviennent très largement dans la région de Liège dans le cadre des graves inondations de la mi-juillet.

    Pour ce qui est de la faisabilité d’un déplacement du tracé de la voirie, cette réflexion est encore prématurée étant donné que l’ensemble des investigations ne sont pas encore réalisées et que les réunions de travail entre les différents acteurs reprendront en septembre.