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Les impacts des sanctions de l'Union européenne en Biélorussie sur le programme d'échange oriental

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 186 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/07/2021
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    L'Europe a adopté des sanctions contre la Biélorussie suite aux agissements du Gouvernement Loukachenko, et notamment suite à l'arrestation de l'opposant au régime, Roman Proatassevitch et sa compagne russe Sofia Sagepa, via un détournement d'avion civil sans précédent.

    Nous pouvions apprendre par ailleurs que l'Europe avait lancé un partenariat oriental associant la Biélorussie, l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, en proposant des relations économiques et politiques plus étroites en échange de réformes. Certains de ces pays, comme l'Ukraine et la Géorgie, considèrent cet accord comme une première étape en vue d'une adhésion.

    Monsieur le Ministre-Président a-t-il plus d'informations sur l'évolution de ce type de partenariat ? Quelles en sont les finalités ?

    Par ailleurs, les relations tendues entre l'Union européenne et la Biélorussie influencent-elles nos relations avec les autres pays cités et, le cas échéant, comment évoluent les éventuels programmes d'échanges ?
  • Réponse du 25/08/2021
    • de DI RUPO Elio
    À la fin juin, l’Union européenne a renforcé ses sanctions à l’encontre de la Biélorussie, en réponse notamment au détournement du vol Ryanair du 23 mai.

    S’agissant du partenariat oriental, il s’agit d’une dimension orientale spécifique de la politique européenne de voisinage. Ce partenariat a été lancé en mai 2019. Il vise à renforcer l’association politique et l’intégration économique de 6 pays d’Europe orientale et du Caucase du Sud : l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la République de Moldavie et l’Ukraine.

    Il est le fruit d’un compromis entre les États membres qui souhaitaient offrir à l’Ukraine, à la Géorgie et la Moldavie la promesse d’une adhésion à l’Union, et ceux qui s’y opposaient pour des raisons de politique intérieure et de géopolitique.

    Ce partenariat s’est aussitôt heurté aux ingérences de la Russie.

    5 grands objectifs stratégiques ont été arrêtés en 2020 : (1) des économies résilientes, durables et intégrées ; (2) des institutions comptables de leurs actes, l’État de droit et la sécurité ; (3) une résilience environnementale et climatique ; (4) une transformation numérique résiliente et (5) des sociétés résilientes, justes et inclusives.

    Un programme de travail détaillant les priorités de la coopération avec les pays du partenariat oriental et assorti d’un plan économique et d’investissement de 2,3 milliards d’euros a été présenté par la Commission européenne et le Service européen d’action extérieure le 2 juillet dernier.

    L’accent est également mis sur la gouvernance, notamment le respect de l’État de droit, la lutte contre la corruption et le crime organisé, l’indépendance des médias et le fonctionnement démocratique des institutions.

    Ce programme inclut la Biélorussie et reflète ainsi la volonté de l’Union européenne d’offrir un soutien global à ce pays en cas de transition démocratique.

    De son côté, la Biélorussie a décidé de ne plus participer au partenariat oriental en réponse aux sanctions adoptées par l’Union européenne à son égard fin juin.

    Le prochain Sommet du partenariat oriental devrait se tenir en décembre 2021. Il est évident que la situation des pays composant ce partenariat – 4 pays à régime « hybride » dont une partie du territoire est occupé par la Russie ou sous son influence et 2 pays à régime autoritaire, dont l’un, la Biélorussie, dépend du soutien de la Russie face à une contestation qui ne faiblit pas - rend plus difficile des échanges sereins sur la future direction de ce partenariat.