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L'impact des inondations sur la centrale nucléaire de Tihange

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 674 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 19/07/2021
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Je souhaiterais interroger Monsieur le Ministre concernant les inondations sans précédent ayant touché Tihange, comme toute la Province de Liège, ces 14, 15 et 16 juillet. Je m'inquiète notamment des éventuels effets de ces inondations sur la centrale nucléaire de Tihange.

    On le sait, la disponibilité de la ressource en eau de la Meuse est essentielle pour refroidir les installations de la centrale nucléaire de Tihange. Lors d'inondations comme celles que nous venons de subir aujourd'hui, et comme l'a montré l'accident de 2011 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, qui avait été inondée, les intempéries peuvent représenter un grave danger de sûreté nucléaire. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la robustesse de nos centrales a été renforcée au cours des dernières années contre ces inondations (nouvelle digue réalisée en 2015).

    Je me permets dès lors de lui poser plusieurs questions concernant Tihange.

    Le débit de la Meuse a-t-il augmenté ?

    Y a-t-il un débit maximal imposé par la Région wallonne pour l'exploitation de la centrale nucléaire de Tihange ?

    Les travaux de l'écluse ont-ils eu le moindre impact sur ce débit et la hausse des eaux ?

    La Meuse à cet endroit a-t-elle connu une alerte de crue ?

    L'indice de référence le plus conservateur pour construire les digues de la centrale nucléaire de Tihange a-t-il été dépassé par les inondations du 14 juillet et des jours alentour ?

    Les inondations à Tihange ont-elles eu le moindre impact sur la centrale nucléaire ?
    Si oui, comment ? Certaines parties du site ont-elles été inondées ?

    Comment les intempéries du jour, y compris l'ouverture de certains barrages arrivés à saturation, ont-elles été prises en compte dans la sûreté de la centrale nucléaire de Tihange ?
  • Réponse du 11/02/2022
    • de HENRY Philippe
    Il n’y a pas, en tant que tel, de débit maximal imposé par la Région wallonne pour l’exploitation de la centrale. Le permis environnement fixe notamment les conditions d’exploitation afin de limiter l’impact de la centrale sur la Meuse (par exemple, au niveau des rejets thermiques). Le permis environnement ne donne pas de limite d’exploitation en termes de débit de crue maximal de la Meuse.

    La Meuse à cet endroit, tout comme l’ensemble du fleuve, et plus largement en Wallonie, a connu une alerte de crue.

    Les travaux de l'écluse n’ont pas eu d’impact sur ce débit et sur la hausse des eaux.

    L'indice de référence le plus conservateur pour construire les digues de la Meuse au niveau de la centrale nucléaire de Tihange n’a pas été dépassé par les inondations de la semaine du 12 juillet. La crue centennale actuelle est à 2 615 m³/s. Le pic de débit atteint au niveau de la centrale dans la nuit du 15 au 16 juillet a été de 2 147 m³/s. Par conséquent, les équipements complémentaires installés à la suite des études post-Fukushima (mur anti-inondation et ouvrages d’art associés) n’ont pas été sollicités.

    Dans le cadre de l’état de pré-alerte inondation du 15 juillet, les exploitants de la centrale de Tihange se sont mis en relation avec le SETHY pour suivre les prévisions de débits et l’état des barrages.

    Comme le prévoient les procédures du site à partir d’un débit de la Meuse de 1 500 m³/s, la centrale s’est mise en état de pré-alerte. Cet état permet au site de se préparer à des conditions d’inondation qui nécessiteraient des interventions.

    Il s’agit principalement de la mobilisation de matériel. Le seuil d’alerte (prévision d’un débit de 2 500 m³/sec) n’a pas été atteint. Le plan interne d’urgence n’a pas été déclenché.

    Le site n’a donc pas été impacté par les inondations.

    En ce qui concerne la prise en compte dans la sûreté de la centrale nucléaire de Tihange de l’ouverture de certains barrages arrivés à saturation, Il faut noter que le risque inondation est pris en compte dans les études de sûreté. Les informations de conception prennent en compte la rupture du barrage d’Andenne et l’obstruction du barrage d’Ampsin. Les études comprennent la vérification que toute défaillance du barrage situé en amont du site (barrage d’Andenne, à 18,5 km en amont du site) n'aura aucune conséquence sur le fonctionnement des réacteurs du site de Tihange.

    Pour le futur, en y intégrant les opérations de démantèlement des installations qui débuteront en 2025, il est nécessaire que les autorités compétentes, régionales et fédérales, intègrent dans le processus de gestion de crise, les risques croissants d’événements climatiques extrêmes.