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Le développement de l'abattage à la ferme suite à la fermeture de l'abattoir de Charleroi

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 590 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 22/07/2021
    • de CLERSY Christophe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le 30 juin dernier, l'abattoir de Charleroi a cessé toute activité d'abattage. Cette annonce affecte de nombreux éleveurs de la région et des grossistes qui avaient l'habitude de se rendre sur ce site.

    Ce sont des problèmes de rentabilité qui poussent la direction à fermer l'abattoir. Heureusement tous les services ne cesseront pas leurs activités : la découpe sera toujours possible tout comme le stockage et aucun emploi n'est en péril.

    Cependant, cette fermeture est beaucoup plus problématique pour les éleveurs locaux. Ceux-ci devront dorénavant se rediriger vers d'autres abattoirs plus éloignés et de plus grande taille.

    Quelles sont les alternatives pour ces éleveurs ? Dans quelle mesure l'abattage à la ferme peut-il constituer une alternative pour ces derniers ?

    Quelles mesures Monsieur le Ministre a-t-il prises afin d'encourager cette pratique en lien avec la fermeture de cet abattoir ?

    Des contacts ont-ils été pris avec les projets de ceinture alimentaire qui ont vu le jour sur le territoire de Charleroi Métropole à ce niveau et plus particulièrement avec le projet C-Food ?
  • Réponse du 24/08/2021
    • de BORSUS Willy
    La fermeture de l’abattoir de Charleroi plonge effectivement les éleveurs qui le fréquentaient dans une situation particulièrement embarrassante. Suite à l’annonce de la fermeture, j’ai immédiatement consulté et rencontré l’ensemble des représentants des secteurs impactés (Collège des Producteurs, syndicats agricoles, représentants des 3 filières concernées), mais aussi, la direction du groupe De Cock qui gère l’abattoir. J’ai ainsi pu précisément analyser la situation afin de pouvoir dégager les perspectives à court terme qui ont pu être proposées aux usagers de l’abattoir.

    Différentes solutions alternatives ont été mises en œuvre au travers de la redirection des éleveurs vers d’autres abattoirs (notamment Ath et Ciney pour les ovins et les porcs). Si les solutions ne sont pas complètes, elles permettent de gérer l’urgence. Les difficultés qui demeurent sont liées à l’organisation logistique et au coût des transports (d’animaux vivants et de carcasses) pour lesquelles le Collège des Producteurs et les organisations professionnelles accompagnent actuellement les éleveurs dans l’optimisation des flux.

    La situation de l’abattoir de Charleroi, tout comme celles d’autres abattoirs avant lui, illustre les difficultés pour mettre en place des modèles économiques durables quand il s’agit d’entités de taille petite à moyenne qui doivent jongler entre le désengagement des communes (pour les abattoirs publics), les niveaux d’investissement liés à la qualité et à la sécurité alimentaire, la pression sur les prix bas de l’alimentation et la difficulté de trouver du personnel qualifié notamment sur des chaînes ne tournant pas en régime constant.

    Afin de répondre au problème, j’ai lancé une étude via la SOGEPA sur l’ensemble des abattoirs wallons, des besoins, et cetera.

    Par ailleurs, en collaboration avec ma collègue, Madame la Ministre Tellier, nous avons débloqué un budget de 100 000 euros pour financer une étude sur le sujet de l’abattage à la ferme qui doit objectiver sa pertinence. Les éléments de faisabilité techniques, économiques et légales, sanitaires et de bien-être animal sont bien évidemment au cœur des différentes méthodes analysées. Les résultats de cette étude sont attendus courant du dernier trimestre 2021.

    L’action de différents acteurs, dont le Collège des Producteurs ainsi que les perspectives offertes par les Halls Relais appuient le développement de modèles coopératifs d’abattage (modèles dans lesquels les éleveurs s’impliquent non seulement dans la gouvernance, mais aussi dans le financement des outils ainsi que dans le transport et la logistique).

    Enfin, je suis tout à fait conscient de la difficulté économique générale à laquelle est confrontée l’activité d’abattage. Il s’agit pourtant d’une activité cruciale pour le développement de notre élevage local. Le problème est qu’elle est rarement considérée comme une activité générant de la valeur, mais plutôt comme celle qui pose un acte de « salubrité publique ». C’est pour cette raison que le soutien financier aux abattoirs publics et privés fait partie des préoccupations pour lesquelles j’ai souhaité que des actions soient prévues dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie.