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L'utilisation du spinosad en agriculture biologique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 520 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 24/08/2021
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Nous sommes au lendemain de l'adoption par la Wallonie du Plan Bio 2030 visant au développement de la production biologique en Wallonie à l'horizon 2030 avec comme objectif final d'atteindre les 30 % de surface bio en 2030 (pour 12 % en 2020).

    La production biologique, et donc par le biais de la mise en œuvre de ce plan, contribue à apporter une réponse à plusieurs enjeux sociétaux d'actualité, dont notamment la protection de l'environnement et de la biodiversité dans le cadre d'une agriculture durable, locale et résiliente.

    Ainsi, le développement de l'agriculture biologique implique une (nette) diminution de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques. Une liste reprenant les produits phytopharmaceutiques autorisés en Belgique (et conformément à l'annexe II du règlement (CE) N°889/2008) en agriculture biologique (AB) est d'ailleurs disponible.

    Parmi les produits autorisés en AB, certains peuvent-ils avoir un impact sur la fertilité du sol, la santé de nos concitoyens ainsi que sur les espèces animales et végétales associées (notamment le soufre, l'hydroxyde et le sulfate de cuivre, l'éthylène et le spinosad) ? Madame la Ministre dispose-t-elle d'une quantification de l'usage de ces produits et d'analyses détaillées sur l'impact sur le sol wallon ?

    La réglementation exigeante planifiée dans le cadre du Plan Bio vise-t-elle aussi de réduire au maximum, voire de supprimer, l'utilisation de ces produits phytopharmaceutiques autorisés ?

    Le réel impact de produits phytosanitaires sur la faune pollinisatrice est encore mal connu et souvent étudié sur certaines espèces particulières comme l'abeille mellifère ou les bourdons et peu sur les pollinisateurs sauvages. Ce n'est que depuis quelques années que de plus en plus d'études sont réalisées sur les abeilles sauvages et autres pollinisateurs. Les différents composés chimiques utilisés en agriculture conventionnelle (et parfois biologique) semblent avoir des effets négatifs variables selon l'espèce donnée. Par exemple, certaines analyses de l'utilisation du spinosad aux doses maximum recommandées et réalisées en laboratoire pointent une mortalité larvaire parfois importante de certaines espèces, comme l'episyrphus balteatus qui est un syrphe extrêmement répandu de nos régions et excellent auxiliaire de culture étant donné que la larve est aphidiphage. Celle-ci avoisinerait 60 % dans le cas de ce produit qui a, en outre, empêché les adultes obtenus à partir des larves survivantes de pondre.

    Une autre étude pointe, en outre, des effets sublétaux sur une espèce de bourdon. Madame la Ministre dispose-t-elle d'analyses conduites sur le terrain en conditions naturelles permettant d'infirmer ou de confirmer ce constant réalisé en laboratoire ? L'utilisation en agriculture biologique de tels produits pouvant potentiellement nuire au cortège pollinisateur ne représenterait-elle pas un non-sens dans le cadre de ce nouveau Plan Bio? Une mise à jour de la liste des produits phytopharmaceutiques autorisés en agriculture bio est-elle planifiée ou en discussion avec le Fédéral ?
  • Réponse du 30/09/2021
    • de DESQUESNES François
    L'auteur de la QE a choisi d'appliquer l'art.144.4 du règlement du Parlement de Wallonie.