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L'entretien du barrage de l'Ile Monsin en aval de Liège

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 697 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 24/08/2021
    • de GARDIER Charles
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La présente question écrite me donne l'occasion de revenir auprès de Monsieur le Ministre au sujet des graves inondations qui ont touché la Belgique durant le mois de juillet 2021, et en particulier en ce qui concerne l'entretien du barrage de l'Ile Monsin. En travaux depuis plus d'un an, ce barrage en aval de la Ville de Liège ne disposait, au plus fort des inondations, que de deux pertuis ouverts sur les six potentiellement ouvrables.

    La principale conséquence majeure concevable est l'effet d'entonnoir qu'une telle situation a pu entraîner, à savoir l'impossibilité pour les eaux de la Meuse de s'écouler vers les Pays-Bas, alors même que ses affluents et sous-affluents directs, parmi lesquels l'Ourthe, l'Amblève ou encore la Vesdre, étaient eux-mêmes en alerte de crue depuis plusieurs jours.

    Monsieur le Ministre peut-il me confirmer si l'entretien du barrage et les restrictions du débit de la Meuse entraîné par celui-ci ont entraîné un effet d'entonnoir sur les eaux dudit fleuve ?

    Peut-il en outre me préciser s'il existe des procédures d'ouverture exceptionnelle des pertuis du barrage en cas d'urgence, y compris en cas de travaux ? Dans l'affirmative, l'activation de ces procédures a-t-elle permis d'engranger des progrès dans la gestion des inondations susmentionnées ?

    Monsieur le Ministre peut-il enfin me préciser l'agenda des travaux du barrage de l'Ile Monsin ? Ces derniers ont-ils été ralenti par les inondations ?
  • Réponse du 22/10/2021
    • de HENRY Philippe
    Le barrage de Monsin sur la Meuse à Liège a plus de 90 ans. Au vu de son état, le SPW-MI a entrepris en 2018 de le rénover. Ces travaux étaient indispensables.  Les aciers des vannes, les bétons et les mécanismes présentaient des dégradations importantes.
     
    Il est prévu que le barrage laisse possible le passage de l’eau pendant la durée des travaux.  En fonction des débits maximum connus statistiquement pendant les périodes d’étiage, les deux pertuis et une série de mesures complémentaires, identifiées préalablement, permettent d’assurer cette fonction. La période d’étiage est la période pendant laquelle le débit du fleuve est statistiquement le plus bas (du 1er avril au 31 octobre).
     
    Les deux premiers pertuis (les vannes 6 et 5 et les trois premiers tours) ont été rénovés durant l’étiage 2019. En 2020, en raison de la crise sanitaire (Covid-19), le chantier a été suspendu du 23 mars 2020 au 17 mai 2020, rendant impossible la mise en service des vannes 4 et 3 au 31 octobre 2020 comme prévu initialement dans les conditions du marché.
     
    En conséquence, le SPW-MI a décidé de rénover les 4 vannes restantes en 2021 suivant un calendrier permettant de disposer de 5 vannes pleinement opérationnelles d’ici le mois de novembre 2021. Une telle configuration permet d’assurer que l’ouvrage sera en mesure de faire face, en toute sécurité, aux pluies de l’hiver à venir. Les travaux sur la dernière vanne devraient se terminer en mars 2022, ce qui est presque conforme à ce qui était prévu initialement (fin des travaux prévus en novembre 2021) grâce aux mesures d’accélération des travaux convenues avec l’entrepreneur pour compenser le retard pris durant la crise sanitaire.
     
    Durant la crue des 14 et 15 juillet, deux pertuis ont en effet pu être complètement ouverts. Trois autres l’ont été partiellement, tel que la procédure envisagée le prévoyait.
    Préalablement à cette crue exceptionnelle, toutes les vannes du barrage et les principales structures en béton avaient pu être remplacées. Les travaux subsistants à ce moment consistaient principalement en l’achèvement des tours et l’installation des équipements électromécanique des quatre derniers pertuis.
    Durant cette crue, la gestion de la crise par les agents du SPW-MI a permis, en collaboration avec les entrepreneurs, d’assurer l’écoulement malgré les vannes en travaux : inondation du chantier du barrage de Monsin par l’écoulement en surverse de trois des pertuis en travaux, passage non conventionnel de l’eau au travers des écluses de Monsin et de Lanaye via le canal Albert et via la centrale hydroélectrique Luminus notamment.
     
    Ces décisions ont évité que les villes de Seraing et de Liège soient inondées malgré un débit de la Meuse supérieur à celui survenu lors des inondations historiques de 1926, 1993 et 1995.  Les eaux ayant inondé Chênée et Angleur proviennent de la Vesdre et de l’Ourthe, en amont de sa confluence avec la Vesdre.
     
    Les travaux de rénovation du barrage de Monsin ont été retardés de trois semaines par l’inondation. Cependant, vu les circonstances, les entrepreneurs accélèrent encore les travaux.  Cette accélération doit permettre d’atteindre l’objectif prévu de disposer de 5 vannes du barrage pleinement opérationnelles d’ici le mois de novembre 2021.