L'installation des Gens du voyage dans le zoning Géothermia à Mons
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 445 (2020-2021) 1
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Question écrite du 26/08/2021
- de GALANT Jacqueline
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Ce type de scénario se reproduit chaque année, alors que la Ville de Mons est pourtant l'une des seules communes wallonnes à avoir répondu à l'appel à projets wallon afin d'accueillir sereinement les Gens du voyage.
En ce moment, dans le zoning de Ghlin-Baudour, une solution temporaire a bien été proposée aux Gens du voyage. Malheureusement, la pluie rend le site marécageux et plus difficile d'accès. Le passage fréquent de camions rend en outre les lieux dangereux pour les enfants.
Il semblerait donc que l'accueil difficile des Gens du voyage perdure à Mons et dans l'ensemble de la Wallonie.
En mai dernier, lorsque je l'avais interrogée sur le sujet, Madame la Ministre avait évoqué l'idée d'organiser cet accueil sur un territoire supracommunal.
Peut-elle faire le point sur l'accueil des Gens du voyage au sein de la Ville de Mons ? Le site du zoning Ghlin-Baudour ne semble pas adapté sur le long terme. Quelles sont les alternatives ? Suite à ma dernière question parlementaire, quelles sont les avancées en matière d'accueil de Gens du voyage sur un territoire supracommunal? A-t-elle pu se concerter avec le Ministre des Pouvoirs Locaux, Christophe Collignon sur le sujet ? Si oui, qu'en ressort-il ?
Quels sont ses rapports avec le Centre de Médiation des Gens du voyage et des Roms en Wallonie ?
Réponse du 10/11/2021
- de MORREALE Christie
La ville dispose d’un délai de 36 mois (deux prolongations de délai, de 6 mois maximum, pourront être accordées sur base d’une demande motivée) pour réaliser les travaux d’aménagement.
En attendant de pouvoir disposer de l’aire aménagée, laquelle sera pleinement adaptée à l’accueil de groupes de Gens du voyage, la ville organise l’accueil sur un terrain situé rue de Douvrain à Ghlin. Cet espace est mis à disposition par l’IDEA (Intercommunale de Développement Économique et d’Aménagement du cœur du Hainaut), et ce, depuis quelques années.
Ce terrain provisoire dispose d’un raccordement à l’eau et à l’électricité, de WC cabines et il fait l’objet d’un ramassage régulier des déchets.
Certains groupes, qui l’ont déjà occupé pour des séjours temporaires, ne sont plus très enclins à s’y installer compte tenu, d’une part, des limites de praticabilité en cas de fortes pluies et, d’autre part, de sa situation sur un grand axe et le long de l'entrée du port autonome, lequel est fréquenté quotidiennement par un nombre important de camions.
À ce jour, ce terrain provisoire reste disponible si un groupe fait une demande d'occupation pour un séjour temporaire.
Cette année, des groupes se sont installés sur d'autres terrains de l'IDEA à Mons (dont Géothermia et Initialis 2.0) ou dans les communes voisines (Frameries, Quaregnon), mais l'IDEA s'y oppose et procède systématiquement à des expulsions en sollicitant la Justice.
À Houdeng (La Louvière), un autre terrain est mis à disposition par l’IDEA et régulièrement occupé, mais à Mons ni la ville, ni l'IDEA ne disposent d’autres terrains adaptés à l’accueil des Gens du voyage, raison pour laquelle la ville souhaite faire aboutir son projet d’aire d’accueil dans les meilleurs délais.
Le Centre de médiation des Gens du voyage et des Roms en Wallonie, qui a fait partie du comité de sélection pour l’appel à projets susvisé, accompagnera avec l’administration, les cinq villes/communes sélectionnées dans la concrétisation de leur aire d’accueil.
Concernant mon souhait de favoriser l’implication de l’échelon supracommunal dans la politique d’accueil des Gens du voyage, un projet de décret est actuellement en préparation afin notamment d’étendre le bénéfice des futurs appels à projets infrastructures aux provinces, intercommunales et associations de communes, et plus uniquement aux communes, compte tenu des difficultés régulièrement rencontrées pour trouver un terrain adapté.
Je rappelle néanmoins que seules quelques communes organisent officiellement l’accueil de groupes de Gens du voyage en Wallonie comparativement à la France où chaque commune a l’obligation de le faire.
Sans éluder certaines difficultés, je ne cache pas mon inquiétude quant à la stigmatisation grandissante de ces communautés dans notre société où d’ailleurs certains élus ne se cache pas ou plus de surfer sur des idées populistes reprenant un fait divers pour stigmatiser de manière nauséabonde une communauté dans son ensemble.