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Les alternatives en matière de politique agricole

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 606 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/08/2021
    • de DOUETTE Manu
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La Direction des eaux souterraines délivre des autorisations de pompage aux agriculteurs. Bien que saisonniers, l'impact de ces pompages sur le niveau des nappes phréatiques fait débat.

    Il apparaît que de plus en plus de recours contre ces autorisations amènent au refus de pompage des eaux souterraines par le Gouvernement wallon.

    Au-delà du futur plan de sécheresse, cette situation nous amène à penser que la Wallonie doit formuler des alternatives en matière de politique agricole et que ces alternatives soient transposées dans les centres de formations, écoles et universités. La place de l'agriculture intensive et ses conséquences sur les sécheresses sont-elles étudiées ? Les alternatives telles que de nouveaux types de cultures ou procédés sont-ils étudiés et formulés ? En quoi le cursus scolaire suivi par les futurs agriculteurs intègrent-ils des alternatives concrètes pour s'adapter et lutter contre les sécheresses ?

  • Réponse du 16/09/2021
    • de BORSUS Willy
    Concernant les pompages agricoles dans les eaux souterraines et les recours contre les autorisations octroyées, je renvoie l’honorable membre à la réponse que ma collègue, la Ministre Céline Tellier, apportera sur le sujet.

    Le changement climatique ne se traduit pas seulement par des épisodes de sécheresse marqués comme 2017, 2018, 2019 et 2020. Cette année nous le montre clairement avec une pluviométrie largement au-dessus de la normale, ce qui conforte les projections climatologiques récentes pour la Belgique et la Wallonie. En conséquence, c’est aussi une adaptation vers une agriculture plus résiliente qui doit s’opérer. Nos modes de production doivent s’adapter à l’évolution des mécanismes naturels de fonctionnement des agroécosystèmes.

    Afin de permettre cette adaptation, La Wallonie soutient des initiatives de recherche et de développement avec un prolongement dans l’encadrement des producteurs en la matière : agriculture de conservation des sols, couverture permanente, agroforesterie, lutte contre l’érosion, gestion durable des intrants azotés et des produits phytopharmaceutiques, mise en œuvre de méthodes agroenvironnementales et climatiques au travers de divers organismes, allant de la recherche à l’accompagnement des agriculteurs. Cela implique notamment CRA-W, Centres pilotes, associations reconnues comme Greenotec, Protect’Eau, Natagriwal, Fourrages-Mieux, Biowallonie … Ces initiatives se retrouvent pour certaines dans la stratégie intégrale sécheresse qui a été approuvée le 14 juillet dernier par le Gouvernement.

    L’adaptation doit aussi envisager si possible des alternatives de cultures. Le CRA-W, des centres pilotes comme le CePICOP (Centre Pilote Céréales et Oléo-protéagineux) ou le CIPF (Centre indépendant de promotion fourragère) mettent en place des essais de cultures de nouvelles espèces pour la Wallonie comme le blé dur, le sorgho, la caméline ou le tournesol. Ces essais ont déjà fait l’objet de visites en champ et les résultats ont été diffusés. Nos prairies devant aussi être adaptées, des essais de nouvelles associations plus résistantes à la sécheresse sont menés notamment avec Fourrages-Mieux. Ces nouvelles cultures / associations s’inscrivent dans un raisonnement de diversification. En effet, la difficulté réside dans le fait de faire face à des basculements entre années trop sèches ou trop humides.

    Mon Administration, la Direction de la Recherche et du Développement, soutient divers programmes et collabore à ces changements au travers d’essais démonstratifs et d’actions coordonnées de vulgarisation qui puissent directement et pratiquement aider les agriculteurs dans une transition vers une agriculture plus adaptée à ces changements climatiques. Une attention est également apportée au niveau des textes réglementaires wallons pour permettre un développement de techniques culturales qui peuvent se présenter comme plus résilientes face aux effets du changement climatique comme les méthodes agroenvironnementales déjà évoquées plus haut. À titre informatif, le budget alloué à la recherche dans le secteur agricole, qui varie d’année en année, est de près de 10 millions d’euros sur deux ans pour le dernier appel à projets en date, qui a donné lieu à une sélection de 18 projets, dont la prise en compte du changement climatique est un critère d’évaluation.

    En ce qui concerne la formation agricole qui relève du SPW Économie, Emploi, Formation et Recherche, le dispositif de formation professionnelle repose sur des appels à projets répondant aux besoins identifiés du secteur agricole. L’appel à projets couvrant les activités mises en œuvre pour la période 2020-2022, prévoit notamment des formations de perfectionnement liées à la gestion de l’eau en maraîchage biologique diversifié. Ces modules de 15 heures sont proposés par un centre de formation. À titre d’exemples, citons encore l’organisation, par un autre centre de formation, de modules de 28 heures sur la gestion durable d’une serre, abordant notamment la gestion rationnelle de l’irrigation, ou, par un troisième centre, l’organisation de formations de 12 heures relatives à l’irrigation en maraîchage. Sur les dix centres de formation retenus dans le cadre de l’appel à projets 2020-2022, trois proposent des formations en lien avec la problématique évoquée. Ces formations sont organisées de manière décentralisée sur l’ensemble du territoire de la Wallonie de façon à permettre un accès et une sensibilisation à un maximum de personnes actives dans le secteur agricole. Un appel à projets relatif aux années 2023 à 2025 sera lancé dans le courant de l’année 2022. Son contenu reposera à nouveau sur une analyse des besoins du secteur. La problématique de la gestion rationnelle de l’eau pourra y être intégrée.

    En ce qui concerne les cursus scolaires, cela ne relève pas des compétences de la Région, mais bien des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du monde académique.