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Les récoltes difficiles des agriculteurs

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 607 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/08/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Cet été aura été pourri à plus d'un titre pour nos agriculteurs et horticulteurs. Dépendants de la nature, ils n'ont pu que constater les ravages causés par la météo désastreuse de ces derniers mois.

    En avril, ils ont en plus dû faire face aux gelées tardives et à la fraîcheur du mois.

    Avec la pluie abondante et régulière en juin, juillet et août, certaines parcelles sont complètement sous eau, d'autres sont attaquées par le mildiou, ou les deux en même temps.

    Les producteurs passent de nombreuses précieuses heures à tenter de sauver leurs champs, sans compter les conséquences financières.

    Au niveau des fruits, l'année n'a pas été meilleure, notamment pour la récolte de poires, de cerises et des fraises.

    Dans certaines régions fortement touchées par les inondations et coulées de boues, certains maraîchers ont par ailleurs tout perdu.

    Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il la situation ? Des répercussions au niveau de la qualité des produits et de leurs prix sont-elles prévues ? Si oui, de quel ordre ?

    Comment évalue-t-il le rôle des assurances dans cette problématique ?

  • Réponse du 20/09/2021
    • de BORSUS Willy
    En plus des impacts directs provoqués par les coulées de boue et les inondations, les gelées tardives d’avril et les intempéries du printemps et de l’été ont provoqué des impacts divers sur l’ensemble de la région telles que des verses dans les champs, un retard de récolte (avec parfois inadéquation de la mise sur marché), des difficultés à récolter les fruits et légumes et des pertes de rendements ou de qualité de nombreuses cultures.
     
    Les éléments quantitatifs permettant d’établir un bilan des difficultés sont en cours d’évaluation.
     
    Pour les impacts indirects, s’il est indéniable que les productions de 2021 sont quantitativement et qualitativement impactées, les conséquences sur les revenus des producteurs sont en cours d’analyse et en tout cas d’une grande variabilité.
     
    Pour le secteur des fruits, la récolte sera de 20 à 30 % inférieure à la moyenne, résultant à la fois du gel printanier et des mauvaises conditions climatiques lors de la floraison. Vu les faibles récoltes de poires annoncées au niveau européen, les prix seront certainement à la hausse cette année. Pour les pommes, on s’attend à une récolte normale en quantité, mais la tavelure (maladie cryptogamique courante, spécifique aux pommiers et aux poiriers) s’est développée dans de nombreux vergers, ce qui devrait faire chuter le prix moyen au producteur. Pour les cerises, de nombreux vergers n’ont pu être récoltés, la majorité des fruits ayant éclaté vu l’excès de pluie.
     
    Pour les légumes, outre les pertes directes liées aux inondations et aux précipitations hors normes, une inquiétude concerne les légumes de conservation (oignons, courges, choux), car les maladies fongiques habituellement présentes en période de conservation, sont déjà présentes au champ.
     
    Les oignons profitent de l’accès à l’eau, leur cycle s’allonge, la phase de sénescence n’est pas encore atteinte et certains oignons commencent à monter. Une répercussion sur les prix est possible.
     
    Le Collège des Producteurs et les Centres Pilotes spécialisés analysent actuellement avec les filières concernées les mesures à prendre en leur sein pour gérer les risques de la situation et limiter des impacts économiques trop préjudiciables aux producteurs.
     
    Les assurances agricoles couvrent principalement des dégâts aux cultures (notamment la grêle) et donc l’impact de ces dégâts sur les rendements, mais elles ne vont pas compenser les prix du marché. En effet, elles n’interviennent pas pour des risques liés au marché.
     
    Les maraîchers ne sont pas assurés pour la production, le système d’assurance n’étant pas prévu pour les cultures diversifiées sur petites surfaces. Cela est malheureusement impayable pour les producteurs. Une seule assurance est disponible en fruits à pépins.
     
    Des produits arrivent sur le marché pour couvrir les risques liés à la sécheresse par exemple. Il faudra voir dans quelles mesures ces couvertures sont favorables aux agriculteurs et comment ces produits vont s’adapter si les évènements climatiques extraordinaires deviennent la règle.
     
    Je continue à suivre l’ensemble des éléments d’analyse de cette situation avec la plus grande attention.