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Les conséquences des inondations sur les cultures

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 2 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/09/2021
    • de BELLOT François
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les inondations dévastatrices de juillet ont eu des conséquences sur les cultures. Ces calamités se sont ajoutées aux sécheresses et pluies que connaissaient déjà les agriculteurs ainsi qu'aux retards de récoltes de céréales et de fourrages.

    À la mi-juillet, les agriculteurs commençaient seulement à récolter alors que les inondations ont rendu les champs impraticables.

    Les conséquences ne se limitent pas aux impossibles récoltes. Elles peuvent aussi prendre la forme du phénomène de verse, d'une production fluctuante causée par des maladies fongibles ou encore la forme d'un changement de qualité de l'aspect du légume qui sera alors boudé par les revendeurs.

    La FWA ne pouvait pas établir directement de bilan concernant les dégâts ni compter les hectares touchés par les eaux abondantes. Elle souligne néanmoins que les cultures sont souvent moins assurées que les bâtiments.
    Divers niveaux d'actions devaient donc être mis en place quant à la gestion de la calamité publique.

    Monsieur le Ministre perçoit-il des revendications la concernant ?

    Compte-t-il établir des suivis complémentaires dans la durée en soutien aux agriculteurs sinistrés ?
    Est-il à l'initiative régulière de collaborations dans ces dossiers avec la FWA ?

    Toute culture submergée plus de 24h est difficilement récupérable. Dans ce cadre, comment prend-il en considération l'impact précis des inondations sur les récoltes wallonnes ?
    A-t-il déjà élaboré des alternatives si les récoltes ne répondent pas à la demande ?

    Le fourrage sera-t-il disponible en suffisance ? Si non, quelle démarche Monsieur le Ministre souhaite-t-il engager ?

    Les prix de production pour les agriculteurs impactés vont-ils avoir une incidence sur le prix pour le consommateur ?

    Les prairies inondées rendent impropres les herbes et donc les foins destinés à la consommation du bétail. Trop souvent, de nombreux déchets se trouvent accumulés dans les terres et les polluent ainsi que leur production.

    Quelle action veut-il soutenir afin d'éradiquer ce phénomène ?
  • Réponse du 30/09/2021
    • de BORSUS Willy
    Les inondations dévastatrices de juillet et les pluies abondantes ont eu effectivement eu un impact sur certaines cultures.

    Une première estimation théorique des pertes de récoltes découlant uniquement des inondations s’élèverait à 1 685 000 euros. 694 producteurs pour 2 300 parcelles seraient concernés. Cela représente 2 550 ha répartis entre 2 180 ha de prairies et 370 ha de cultures. Ces chiffres sont à prendre avec précaution. Cette évaluation ne comprend pas les pertes liées à la non-productivité des terres suite à la présence massive de sédiments ou autres problèmes empêchant la production, la valorisation, la commercialisation. Les dégâts subis au niveau du site d’exploitation (bâtiments, matériel, stock, bétail …) ne sont pas non plus comptabilisés.

    Concernant les dégâts dus aux inondations, les dossiers doivent être introduits auprès du Service régional des Calamités au sein du SPW Intérieur et Action sociale. Les producteurs ont jusqu’au 30 novembre 2021 pour introduire leur dossier de demande d’indemnisation. Je leur recommande de joindre au dossier un procès-verbal de constat de dégâts aux cultures même si ce n’est pas obligatoire. En effet, partout où cela est nécessaire, des commissions communales de constat de dégâts se réunissent et constatent les pertes de rendement.

    Je suis en contact permanent avec mon administration qui est sur le terrain pour évaluer les dégâts subis par le secteur agricole à tous niveaux. Partout où cela est nécessaire, des commissions communales de constat de dégâts se réunissent et constatent les pertes de rendement. Les dégâts occasionnés aux cultures submergées plus de 24 h sont répertoriés, comme tous les autres dégâts. Pour les communes qui seront reconnues en calamité publique, un constat de dégât est suffisant. Nous conseillons aux agriculteurs de joindre ce PV de constat à leur dossier de demande d’indemnisation.

    Les contacts réguliers avec les organisations professionnelles agricoles au travers des réunions (mensuelles) du Front vert me permettent de suivre attentivement l’évolution de la situation.

    Les champs versés perdent en qualité et la quantité est moindre. Fort heureusement, tous les champs ne sont pas impactés de la même manière et les cours de céréales favorables cette année vu la pénurie annoncée au niveau mondial devraient, dans certains cas, permettre de compenser partiellement la perte. Certaines spéculations auront profité de cette année pluvieuse, comme les prairies et des coupes de très bonne quantité auront pu être récoltées. Certaines prairies ont malheureusement été dévastées lors des inondations, mais elles ne représentent pas une surface significative au niveau régional. La Wallonie ne manquera pas de fourrage cette année, contrairement aux années de sécheresse que nous avons connues. Ces fourrages seront de moindre qualité avec une teneur en protéines plus faible, mais heureusement, la quantité est bien présente. Je suis également conscient que les stocks étaient épuisés et donc qu’une partie des premières coupes a déjà été distribuée au bétail.

    Par ailleurs, le Gouvernement wallon a présenté une série de nouvelles mesures de soutien aux personnes sinistrées par les inondations de juillet. Pour les agriculteurs concernés par cette calamité, la Wallonie interviendra à hauteur de 70 % des dommages estimés, sur les biens non assurés, par un expert, avec un plafond d'intervention maximum de 300 000 euros par l’intermédiaire du Fonds des calamités publiques.

    Concernant l’incidence des prix de production des agriculteurs impactés sur le prix pour le consommateur, le phénomène pourrait concerner les producteurs touchés actifs dans les circuits de commercialisation locaux, avec la contrainte de ne pas pratiquer des prix trop élevés pouvant inciter le consommateur à aller effectuer ses achats ailleurs. Mais d’une manière générale, la hausse des prix pour les consommateurs s’inscrit avant tout dans le contexte de la situation des marchés agricoles évoqué plus haut.

    Enfin, l’enlèvement des déchets et autres encombrants progresse de manière significative au travers de diverses actions : initiatives des sinistrés pour les parcelles peu impactées, initiatives de SOS Agriculteurs wallons en détresse, opérations citoyennes (BEWAPP), travail de l’armée et réutilisation des importants amoncellements de gravats dans le cadre des chantiers de reconstruction des berges.