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L'installation de feux tricolores comportementaux aux abords des écoles

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 1 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/09/2021
    • de BELLOT François
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les abords des écoles méritent une attention particulière en matière de sécurité routière. Madame la Ministre y est également très attachée, je lui en suis reconnaissant.

    Bien que beaucoup de choses ont déjà évolué dans ce cadre, je souhaitais néanmoins lui présenter une proposition qui pourrait être la solution optimale, à savoir les feux tricolores dits intelligents, pédagogiques ou comportementaux.

    Ce dispositif existe depuis de nombreuses années au Portugal, en Espagne et a commencé à apparaître également en France. De tels feux passent au rouge ou au vert en fonction de la vitesse des véhicules en approche. En bref, ils s'adaptent au comportement de l'automobiliste, passant au rouge pour une durée de 12 secondes lorsque celui-ci dépasse la limitation de vitesse autorisée, restant au vert lorsqu'il roule à une vitesse conforme à la réglementation.

    Ce système régule les vitesses excessives en douceur et est très avantageux pour sécuriser des lieux sensibles tels que les abords des écoles. Évidemment, le feu tricolore doit être accompagné d'un panneau expliquant que, pour l'aborder au vert, il suffit d'observer une vitesse inférieure à 30 km/h ( par exemple pour les écoles). Si elle est supérieure, la représentation graphique indique que le feu passera au rouge.

    L'expérience vécue dans le sud de l'Europe est pour le moins intéressante, car, forts de leurs mauvaises manières habituelles, les usagers déclenchent à tous les coups le feu rouge. Un boîtier laser situé au-dessus du feu analyse leur vitesse d'approche à bonne distance et déclenche, avec le temps de réaction nécessaire, le feu orange puis le feu rouge.

    Ces feux ont également le bénéfice de conscientiser l'automobiliste sur sa conduite. À force d'y passer, les automobilistes finiront par comprendre que s'ils sont réellement pressés, il vaut mieux adapter la vitesse plutôt que de rester à l'arrêt pendant 12 secondes ou bien d'être sanctionnés pour le passage au feu rouge.

    Ces feux seraient préférés également par les véhicules lourds aux dispositifs surélevés qui, quant à eux, contribuent à la dégradation des amortisseurs, roulements et créent parfois des fissures dans les habitations situées en bord de chaussée.

    Je suis certain que ce type de feux intelligents demeure le meilleur moyen de lutter contre les vitesses excessives. La Région wallonne devrait être pionnière pour implanter ce système en Belgique. Le déploiement de ces feux ne peut être que vertueux afin de lutter contre les excès de vitesse en agglomération, aux abords des écoles, et éviter le recours aux ralentisseurs.

    D'ailleurs, le 10e projet du plan de relance de la Wallonie approuvé par l'UE est le « Projet des « feux intelligents » : digitalisation de l'ensemble des feux tricolores régionaux gérant 600 carrefours routiers wallons avec priorité donnée au transport en commun, piétons et cyclistes ».

    Un pouvoir local, la DGO1 ou une zone de police désirant installer ce type de dispositif à proximité d'une école pourrait-il en avoir la possibilité ?

    La réglementation devrait bien sûr être adaptée afin d'intégrer ce système dans le Code de la route.

    Ne convient-il pas de se pencher sur cette question ?
  • Réponse du 30/09/2021
    • de DE BUE Valérie
    La régulation décrite dans la question de l’honorable membre, un feu vert au repos qui passe au rouge si l'automobiliste dépasse la limite de vitesse autorisée en approche des feux, correspond au principe d'un « rouge punition ». Cette régulation n'est pas appliquée en Wallonie pour des raisons de sécurité.

    En effet, un des défauts de cette régulation « rouge punition » est d'induire un risque élevé de freinages d’urgence voire de franchissement des feux rouges. Plusieurs dizaines de milliers de conducteurs sont verbalisés chaque année en Belgique pour franchissement des feux rouges. Les services de police verbalisent plus de franchissements de feux rouges que d'infractions de conduite sous l'emprise de l'alcool ou de non-port de la ceinture de sécurité.

    Comme exposé ci-dessus, ce type de régulation a déjà été examiné et rejeté pour des raisons de sécurité. Le Code du gestionnaire de voirie ne le permet d’ailleurs pas comme l’honorable membre le mentionne dans sa question.

    En revanche, une régulation de feux dépendant de la vitesse des véhicules en approche est assez courante depuis plus de 15 ans en Wallonie.

    Une position de repos « tout au rouge » est employée. Le conducteur voyant un feu rouge au loin n'est pas incité à accélérer. S’il approche du carrefour en circulant en dessous de la vitesse réglementaire et qu’aucun autre usager n’obtient le vert avant lui, il obtiendra le vert et pourra passer à allure normale, sans la nécessité de redémarrage nuisible au niveau pollution atmosphérique et sonore.

    Par contre, s’il se présente trop vite, il devra freiner, voire même s’arrêter avant que le feu ne passe au vert.

    En d'autres termes, il s'agit du principe de rouge intégral et de vert récompense.

    En conclusion, nous nous rejoignons sur les raisons d’investir dans ces feux intelligents ; en effet, la finalité de l’un ou de l’autre système est identique. Je pense, néanmoins, que le système en place, à savoir le « vert récompense » est plus positif en termes de sécurité routière que celui du « rouge punition ».