Les récentes attaques de loups en Région jahlaytoise
- Session : 2021-2022
- Année : 2021
- N° : 1 (2021-2022) 1
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Question écrite du 02/09/2021
- de MAUEL Christine
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Le but du Plan loup est, notamment, de permettre aux éleveurs de se protéger contre d'éventuelles attaques.
Madame la Ministre peut-elle nous communiquer un état de la situation quant aux dispositifs déployés en Région jahlaytoise dans le cadre du Plan loup ?
Suite aux récents évènements, peut-elle indiquer si elle compte prendre des mesures supplémentaires ?
De manière plus globale, quelle est l'évaluation actuelle dudit plan ?
Réponse du 08/10/2021
- de TELLIER Céline
Tout éleveur, professionnel ou hobbyiste, a la possibilité de requérir les services de l’ASBL Natagriwal, dont certains conseillers ont été spécifiquement formés et qui ont pour mission d’appuyer certaines actions prévues par le plan loup, en particulier :
- de conseiller en vue de protéger les troupeaux ;
- de mettre à disposition du matériel de protection temporaire ;
- de suggérer des aménagements subsidiables par la Région au travers d’une analyse d’un « diagnostic de vulnérabilité » de la parcelle ou de l’exploitation.
Différentes actions d’information sur le loup ont spécifiquement eu lieu dans la région :
- conférence à Solwaster sur les enjeux de la cohabitation avec le loup (décembre 2019) ;
- communication ciblant les éleveurs dans la presse agricole (octobre 2020) ;
- réunion de médiation avec la presse agricole et des éleveurs de la région germanophone suite aux incursions d’un loup problématique (octobre 2020) ;
- présentation du plan loup auprès des membres de la Socopro (le Collège des Producteurs) lors de son assemblée sectorielle des ovins, avec un focus sur les mesures d’accompagnement pour les éleveurs (novembre 2020) ;
- mail à tous les propriétaires de moutons qui ont pu être identifiés, afin de les sensibiliser à la question du risque engendré par le loup sur les troupeaux et de leur proposer une analyse de risque, en vue d’aménagements adaptés (janvier 2021).
Seul un faible nombre d’éleveurs ont répondu à cet appel, ce qui pourrait être lié à la forte proportion d’éleveurs hobbyistes dans cette région.
Complémentairement, un groupe de travail a été mis en place à la demande de la Socopro afin de tenter d’évaluer le surcoût de la présence du loup pour les éleveurs.
En cas d’attaque, une visite est systématiquement organisée auprès de l’éleveur touché. Suite à la recrudescence des attaques dans la région, un mail a à nouveau été adressé aux éleveurs situés dans la ZPP, soit une centaine de personnes, afin de les sensibiliser à la mise en place de mesures préventives. Complémentairement, un conseil à distance est donné aux personnes qui se manifestent, et, si cela s’avère pertinent, une visite de terrain. Un communiqué a été transmis à la commune de Jalhay pour diffusion dans le Bulletin communal.
Depuis l’adoption du Plan loup, Natagriwal a procédé à un total de 21 visites sur le terrain donnant lieu à 17 analyses de risque, dont 14 dans la ZPP. La plupart des éleveurs touchés par les récentes attaques avaient bénéficié d’une analyse de risques, mais, pour diverses raisons, n’avaient pas tous adapté leurs clôtures pour protéger efficacement leur troupeau du loup. Ces éleveurs ont été recontactés, et certains ont sollicité une seconde visite pour disposer de kits de protection temporaire ou pour un réexamen de leur situation dans l’optique de l’installation de protections permanentes.
À l’heure actuelle, 6 troupeaux de la ZPP font l’objet de mesures de protection temporaires (filets électrifiés) et plusieurs projets de protection durable sont à l’étude.
Par ailleurs, pour tous les cas où la responsabilité du loup est mise en cause, les dommages feront l’objet d’une indemnisation. 9 dossiers de demande d’indemnisation sont actuellement en cours d’instruction.
Toutes les informations relatives à la présence du loup sont reprises sur www.reseauloup.be, notamment par le biais de cartes interactives reprenant tous les indices de présence du loup et d’une carte spécialement dédiée aux attaques sur des troupeaux domestiques. Différentes études en lien avec la présence du loup sont en cours, dont une analyse de régime alimentaire.
Comme mentionné plus haut, une zone de présence permanente a été désignée. Celle-ci n’a pas donné lieu à de restrictions particulières si ce n’est une surveillance accrue de la zone par le Département de la Nature et des Forêts (DNF). Les 3 louveteaux repérés fin juin apparaissent toujours sur les caméras de surveillance.
Concernant la mise en place de systèmes de protection :
- des filets mobiles électrifiés et d’autres matériels de protection temporaire ont été acquis par la Région pour un montant total de 63 325 euros ;
- le financement de matériel de protection durable est actuellement à l’étude chez un éleveur.
Pour ce qui concerne le volet « indemnisations », les hobbyistes sont dédommagés comme les professionnels. À l’heure actuelle, 9 demandes ont donné lieu à une indemnisation, pour un montant de près 7 000 euros. Plusieurs dossiers sont en cours de traitement.
Pour ce qui concerne le volet « sensibilisation », compte tenu de la crise sanitaire, la plupart des conférences ont eu lieu via des webinaires. Plusieurs publications écrites ciblant des publics tels que les éleveurs, chasseurs, propriétaires publics et privés ont été réalisées. Les plus pertinentes sont téléchargeables sur www.reseauloup.be. J’ai par ailleurs soutenu l’organisation de l’exposition relative au loup par le WWF et le parc naturel des Hautes-Fagnes - Eifel.