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Le mix énergétique dans le cadre de la transition wallonne en matière de mobilité

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 9 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/09/2021
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La Wallonie souhaite, dans ses objectifs ambitieux en termes de politique énergétique et de mobilité, opérer une transition vers une mobilité décarbonée.

    Ces projets entrent en conjonction avec la volonté du Gouvernement fédéral de lancer la sortie du nucléaire dans notre pays, une volonté qui semble confortée par l'autorisation reçue par notre pays de mettre en place un mécanisme de rémunération de capacité (CRM).

    Le principe du CRM est de financer via des enchères organisées à l'avance des "capacités" de production d'énergie (non nucléaire) pour les années qui suivront la fermeture des centrales nucléaires (en principe 2025). Il s'agira d'estimer les volumes nécessaires à la sécurité d'approvisionnement du pays. Dans les plans du Gouvernement fédéral, les premières enchères devaient être lancées cet automne.

    Or, cette sortie du nucléaire, combinée avec l'électrification du parc automobile wallon, et avec les décisions visant à interdire les moteurs thermiques dans le courant des 10 prochaines années, risque potentiellement d'entraîner des surcharges sur notre réseau électrique.

    Une solution envisageable pourrait être, à mon sens, de diversifier le mix énergétique des véhicules en Wallonie, peut-être en privilégiant d'autres formes de carburants décarbonés pour les véhicules lourds, tels que les bateaux, avions ou certains poids lourds.

    Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre sur le mix énergétique attendu de notre arsenal de mobilité en Wallonie ?

    Les objectifs du Plan de relance de la Wallonie permettront-ils le développement de ce mix énergétique diversifié ?

    Quelles pistes prévoit-il, en concertation avec ses collègues Ministres de l'Énergie et Ministres de la Mobilité, pour préparer la sortie du nucléaire au regard de l'impact de l'électrification en cours et prévue de notre arsenal de mobilité ?
  • Réponse du 13/10/2021
    • de HENRY Philippe
    Cette question relève un problème stratégique dans la décarbonation à long terme du transport.

    L’électrification annoncée du transport est une réalité, mais qu’il faut nuancer en rappelant que cette électrification ne pourra pas être réalisé de façon similaire dans les véhicules automobiles, les camionnettes ou le transport lourd de court ou de longue distance. On sait, par exemple, que ces dernières catégories seront plus difficiles à décarboner.

    L’essentiel dans tous les cas, est de pouvoir diversifier l’approvisionnement énergétique dans le transport afin de limiter progressivement notre dépendance aux produits pétroliers.

    C’est d’ailleurs également ce qu’envisage la Commission dans le cadre de la révision de la Directive 2014/94 sur l’infrastructure en carburants alternatifs. Dans la proposition faite en juillet dernier, la Commission souhaite conserver un panachage important en gardant dans le périmètre de sa proposition le gaz naturel de manière transitoire. Même si l’électrification reste la seule option retenue à long terme, et la proposition d’interdiction de la commercialisation de véhicules thermiques à partir de 2035 tend à le montrer, il semble évident que le corollaire sera de proposer d’autres alternatives à nos citoyens au moins pour 20 ans.

    Parmi celles-ci, par exemple, le gaz naturel dont le potentiel de verdurisation est réel via le biométhane. Ce même gaz naturel pourra évidemment être également d’usage pour les véhicules plus lourds.

    Dans le cadre du Plan de Relance, la question est bien abordée puisque le souhait de diversifier les infrastructures en carburants alternatifs, électricité, gaz et même hydrogène.

    J’attire l’attention que la concertation entre les régions aura pour objectif de s’accorder sur la future position belge dans le cadre des travaux d’adoption du Règlement qui remplacera la Directive 2014/94 sur une infrastructure en carburants alternatifs.

    A ce stade, la structure de concertation a été définie et les premiers échanges devront avoir lieu dans les prochaines semaines. C’est à ce moment que nous connaitrons les positions de nos collègues des autres régions en la matière, même si, à la lecture des mesures décidées ces derniers temps tant en Flandre qu’à Bruxelles, l’électrification semble être la seule option qu’ils défendront.