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L'accompagnement des jeunes et la réforme du FOREm

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 10 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/09/2021
    • de LAFFUT Anne
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les jeunes, et particulièrement les jeunes avec un faible niveau d'études, occupent une triste première place parmi les chercheurs d'emploi en Wallonie.

    Nous sommes nombreux à nous accorder sur le fait qu'ils nécessitent - et méritent - une attention particulière et une approche spécifique, en termes de coaching et d'accompagnement, dans leur parcours vers l'emploi. Il est en effet important que les demandeurs d'emploi qui arrivent au FOREm puissent rapidement et efficacement trouver ou retrouver le chemin de l'emploi et ne deviennent pas des demandeurs d'emploi de longue durée.

    Cette préoccupation est d'ailleurs inscrite dans l'article 10 du décret : « le FOREm remplit ses obligations en matière de Garantie Jeunes et garantit, notamment pour les chercheurs d'emploi de moins de 25 ans, la mobilisation des moyens pertinents pour leur insertion, le développement et la reconnaissance de leurs compétences ou pour leur offrir des périodes d'immersion et de formation en milieu de travail » et c'est à saluer.

    Récemment dans la presse, Madame la Ministre rappelait que les compétences sont la clé de l'employabilité, insistant sur l'importance des « soft skills » - comportementales - aux côtés des « hard skills », plus techniques. Et c'est bien de cela qu'il s'agit : donner à tous, mais particulièrement aux jeunes peu formés, l'envie de se former, et de continuer à se former. C'est incontestablement le moteur, un moteur puissant !, vers l'emploi.

    Compte tenu que le chômage des jeunes est une grosse faiblesse de la Wallonie, comment s’est-elle assurée que l'accompagnement orienté coatching et solution rencontre suffisamment cette préoccupation ? Le développement et la formation des « nouveaux » conseillers sont-ils spécifiques pour ce public précis ?
  • Réponse du 22/09/2021
    • de MORREALE Christie
    La réforme de l’accompagnement des chercheurs d’emploi vise à apporter à chacun et chacune un accompagnement sur mesure, adapté à son profil et à sa situation professionnelle. Cela implique de pouvoir adapter l’accompagnement à chaque chercheur d’emploi et bien évidemment à chaque jeune, en tenant compte des caractéristiques liées à cette catégorie de chercheur d’emploi.
     
    De nombreuses études et échanges de bonnes pratiques au niveau européen ont démontré que l’optimisation des chances d’insertion des jeunes dans l’emploi repose sur les clés suivantes :
    - une mobilisation immédiate du jeune ;
    - la rapidité de sa prise en charge : mise en action rapide du jeune en vue d’éviter l’enlisement ;
    - un suivi intensif avec une évaluation régulière des actions mises en œuvre par le jeune pour s’insérer dans le marché du travail ;
    - l’engrangement de résultats rapides (endéans les 4 mois). Au-delà de ce délai, le risque d’enlisement du jeune est important ;
    - un accompagnement dans la durée ;
    - l’intégration du numérique.
     
    Ce sont précisément sur l’ensemble de ces axes que repose le nouvel accompagnement orienté coaching et solutions des chercheurs d’emploi.
     
    Dès leur inscription, les jeunes seront invités à une « séance d’accueil ». Cette séance vise à les mobiliser immédiatement, dès leur inscription, en partageant avec eux différentes thématiques, telles que l’offre digitale via la découverte des produits disponibles sur le site du FOREm ainsi que l’offre en présentiel, sur les sites physiques : les ateliers de recherche emploi, les formations métiers…
     
    À la fin de chaque « séance d’accueil », les jeunes peuvent demander à bénéficier des conseils d’un conseiller qui reprend alors contact pour écouter la demande et répondre aux questions qu’ils se posent. Les conseillers du FOREm recherchent avec les jeunes les pistes de solutions adaptées à leur situation.
     
    Dès leur inscription, les jeunes qui sont proches du marché de l’emploi, aux regards notamment de leurs compétences et qualifications reconnues ou de leurs diplômes, peuvent être affecté à un accompagnement à distance, à condition d’être numériquement autonome. La réforme, qui prévoit 2 modalités distinctes d’accompagnement à distance, en autonomie (durée maximale de 4 mois) ou avec l’appui d’un e-conseiller (durée maximale de 6 à 8 mois), exclut néanmoins les jeunes de l’accompagnement à distance en autonomie. S’ils sont affectés à un accompagnement à distance, ce sera donc automatiquement avec l’appui d’un e-conseiller. La prise en charge à distance d’une partie des jeunes pour lesquels ce type d’accompagnement est adapté permettra de dégager des ressources pour intensifier l’accompagnement présentiel des jeunes qui en auront le plus besoin.
     
    Tous les jeunes qui ne sont pas proches de l’emploi ou pas numériquement autonome seront pris en charge par un conseiller de référence dans le cadre d’un accompagnement en présentiel. De même, le jeune qui a été affecté à un accompagnement à distance, mais qui reste inoccupé à l’issue de la durée maximale de l’accompagnement à distance, à savoir 8 mois pour les jeunes, sera réaffecté à un accompagnement présentiel avec un conseiller de référence.
     
    En fonction de sa situation professionnelle et de son profil, le jeune bénéficiera d’un accompagnement sectoriel dans le cas où il dispose de compétences (directement ou moyennant formation) valorisables sur le marché de l’emploi, ou d’un accompagnement socioprofessionnel dans le cas où le jeune présente des obstacles de type psychomédicosociaux qui dépassent les obstacles d’ordre strictement professionnel.
     
    Les jeunes ont des besoins et attentes qui leur sont propres. Celles-ci sont rencontrées par la mise en œuvre de prestations qui existent déjà au FOREm (tests de compétences, formation aux soft-skills, formations de base pour favoriser l’accès aux formations qualifiantes, dispositif coup de boost, actions de parrainage, actions de remobilisation…). À titre d’exemple, le dispositif « coup de boost », qui a fait l’objet d’une expérience pilote ayant démontré ses effets positifs, consiste à proposer un accompagnement quotidien aux jeunes via une mutualisation des acteurs (conseillers, formateurs, assistants sociaux, acteurs du secteur de la jeunesse dont les maisons de jeunes…). Ce dispositif sera renforcé et étendu à l’ensemble des directions territoriales du FOREm.
     
    La réforme prévoit également un suivi plus soutenu de chaque chercheur d’emploi et donc de chaque jeune, ainsi qu’une logique d’évaluation formative continue, lesquels permettront d’éviter que le jeune s’engage sur des pistes de recherche d’emploi inadaptées. À chaque contact, le conseiller FOREm évaluera avec le jeune les actions entreprises et, s’il détecte des difficultés, des faiblesses ou une orientation inadaptée des mesures seront prises, sans attendre, pour adapter son parcours et assurer que chaque action initiée engrange un résultat vers l’emploi.
     
    Ces piliers font partie de l’ADN du nouvel accompagnement, auquel tous les conseillers sont en train d’être formés et continueront de l’être dans les prochains mois ?