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Le manque de places disponibles dans les refuges pour animaux

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 11 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/09/2021
    • de BELLOT François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Durant la période des vacances d'été, la grande crainte des refuges est depuis trop longtemps de devoir faire face aux abandons massifs d'animaux domestiques.

    Si cette année fait exception, ce n'est pas parce que les abandons diminuent, mais bien parce qu'avant même la période critique de ces derniers, les refuges se trouvaient déjà presque saturés. Dans la structure "Sans Collier" de Perwez, cette saturation d'accueil s'élevait déjà à 95 % début juillet.

    La situation actuelle est le résultat d'une addition conséquente de facteurs. En effet, la hausse des abandons cycliques ne serait pas la seule cause de cette saturation. À celle-ci, il convient d'ajouter la baisse importante des adoptions due à la levée des restrictions sanitaires qui appelle les gens à sortir sans devoir s'occuper d'un animal, les jeunes animaux adoptés durant le confinement abandonnés par ceux qui n'en voulaient pas vraiment ou, raison contemporaine, le retour en présentiel qui amène certains propriétaires d'animaux à s'en défaire, car ils ne prennent pas le temps de les habituer à s'occuper seuls la journée.

    Les refuges doivent refuser l'adoption à des candidats, comprenant que celle-ci se fait pour de mauvaises raisons. Ces candidats refoulés se tournent vers des animaleries. Il n'est pas rare que ces nouveaux propriétaires abandonnent leur animal ainsi acquis dans les refuges quelque temps après.

    N'y a-t-il pas lieu de renforcer un contrôle de l'acquéreur lors de la vente d'un animal de compagnie et de standardiser ce processus pour tous les vendeurs, quel qu'il soit (éleveur, animalerie, refuge) ?

    Madame la Ministre pense-t-elle envisageable d'identifier les personnes ayant des comportements récidivistes d'abandon d'animaux ?

    Ne souhaite-t-elle pas établir un cadre très strict les concernant ?

    Afin de remédier à cette circonstance déplorable des refuges saturés, quelle démarche veut-elle mettre en place pour y donner une réponse rapide et garantir l'accueil et le bien-être de tous les animaux dans le besoin ?
  • Réponse du 08/10/2021
    • de TELLIER Céline
    Les animaux sont des êtres sensibles. Adopter un animal, c’est accueillir un compagnon de vie à long terme. Adopter un animal, c’est prendre le temps indispensable de la réflexion. Réfléchir aux implications, choisir l’animal qui nous conviendra, et à qui nous conviendrons.

    Acheter un animal sur un coup de tête, lors du confinement ou des fêtes de fin d’années, est totalement inacceptable. Ce geste inconscient mène alors à des abandons, que les refuges doivent prendre en charge.

    Tout comme l’honorable membre, je suis convaincue que tous les leviers doivent être activés pour lutter contre les abandons d’animaux. Je travaille à deux niveaux à cet égard.

    D’une part, le contrôle lors de l’acquisition d’un animal doit en effet être renforcé. C’est dans cette optique que je suis en train de modifier le décret relatif à la délinquance environnementale. J’ai proposé l’interdiction de solliciter la commercialisation, la donation ou l’adoption d’un animal lorsque la personne concernée a fait l’objet d’un retrait du permis de détention d’un animal. Le candidat-acquéreur devra donc prouver, via un document qu’il pourra se procurer à la commune, qu’il n’a pas été déchu de son droit de détenir un animal. Le Conseil wallon du Bien-être animal a salué, à l’unanimité, cette proposition.

    Par ailleurs, mon projet d’arrêté relatif aux agréments pour établissements pour animaux renforce aussi l’information lors des acquisitions. J’ai proposé d’élargir la portée et d’allonger les questions à se poser avant l’acquisition d’un animal, et d’augmenter les informations disponibles. En effet, être informé de la taille adulte ou du coût moyen mensuel lié à l’acquisition d’un animal sont des informations indispensables pour réaliser un choix éclairé.

    D’autre part, au-delà du cadre légal, je suis convaincue qu’un traitement plus respectueux des animaux doit passer par la sensibilisation. C’est en ce sens que j’ai lancé une campagne relative à la stérilisation des chats, l’honorable membre l’a peut-être vue affichée sur les bus TEC cet été. J’ai prévu, pour la fin de l’année et en collaboration avec mon administration et le Conseil wallon du bien-être des animaux, une nouvelle campagne. Elle portera sur les questions à se poser avant l’acquisition d’un chien.

    En renforçant à la fois les conditions d’acquisition et la sensibilisation, je suis convaincue que nous lutterons efficacement contre les abandons d’animaux, qui témoignent d’une conception des animaux d’un autre temps.