/

La hausse des abandons d'animaux

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 26 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/09/2021
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Après une hausse significative des adoptions d'animaux au cours de la crise sanitaire, certains médias relayent à présent une recrudescence tout aussi significative des abandons. Cela semble confirmer les craintes de certains refuges et associations qui s'attendaient malheureusement à ce type de phénomène avec la reprise progressive de la « vie normale », et avec la fin du télétravail. Il est vrai que cette situation était à prévoir. Les chiffres sont par ailleurs probablement gonflés par les abandons qui sont perpétrés à l'occasion des vacances estivales.

    Cela me permet encore une fois de pouvoir condamner fermement ce type de comportement, sous toutes ses formes.

    Madame la Ministre a-t-elle été informée d'une hausse actuelle des abandons d'animaux ?
    Le cas échéant, est-ce qu'une hausse des constatations d'infraction vient corroborer cette analyse ?

    Comparativement aux autres années, combien de procès-verbaux ont été dressés en ce début d'année ?

    Compte tenu de la prévisibilité du phénomène, a-t-elle mené des actions de sensibilisation à ce sujet ?
    Le cas échéant, sous quelle forme et avec quels résultats ?
  • Réponse du 12/10/2021
    • de TELLIER Céline
    Les animaux sont des êtres sensibles. Adopter un animal, c’est accueillir un compagnon de vie à long terme. Adopter un animal, c’est prendre le temps indispensable de la réflexion. Réfléchir aux implications, choisir l’animal qui nous conviendra, et à qui nous conviendrons.

    Acheter un animal sur un coup de tête, lors du confinement ou des fêtes de fin d’année, est totalement inacceptable. Ce geste inconscient mène alors à des abandons, que les refuges doivent prendre en charge.

    Je me permets néanmoins de vous préciser qu’en ce qui concerne la notion d’« abandon », le Code wallon du Bien-être animal le définit comme le fait de laisser un animal en un lieu quelconque avec l’intention de s’en défaire et sans s’assurer du transfert direct de responsabilité. Un tel acte est interdit par le Code. Par contre, la cession volontaire d’un animal à un refuge, bien qu’elle puisse évidemment être questionnable, n’est pas interdite ni constitutive d’une infraction. Il ne saurait dès lors pas être question de constat d’infraction. La potentielle augmentation du nombre d’abandons en refuge n’aurait, dès lors, pas mené à une augmentation du nombre de PV.

    Ceci dit, tout comme vous, je suis convaincue que tous les leviers doivent être activés pour lutter contre les abandons d’animaux. Je travaille à deux niveaux à cet égard.

    D’une part, le contrôle lors de l’acquisition d’un animal doit être renforcé. C’est dans cette optique que je suis en train de modifier le décret relatif à la délinquance environnementale. J’ai proposé l’interdiction de solliciter la commercialisation, la donation ou l’adoption d’un animal lorsque la personne concernée a fait l’objet d’un retrait du permis de détention d’un animal. Le candidat-acquéreur devra donc prouver, via un document qu’il pourra se procurer à la commune, qu’il n’a pas été déchu de son droit de détenir un animal. Le Conseil wallon du Bien-être animal a salué, à l’unanimité, cette proposition.

    Par ailleurs, mon projet d’arrêté relatif aux agréments pour établissements pour animaux renforce aussi l’information lors des acquisitions. J’ai proposé d’élargir la portée et d’allonger les questions à se poser avant l’acquisition d’un animal, et d’augmenter les informations disponibles. En effet, être informé de la taille adulte ou du coût moyen mensuel lié à l’acquisition d’un animal sont des informations indispensables pour réaliser un choix éclairé.

    D’autre part, au-delà du cadre légal, je suis convaincue qu’un traitement plus respectueux des animaux doit passer par la sensibilisation. C’est en ce sens que j’ai lancé une campagne relative à la stérilisation des chats, vous l’avez peut-être vue affichée sur les bus TEC cet été. J’ai prévu, pour la fin de l’année et en collaboration avec mon administration et le Conseil wallon du Bien-être des Animaux, une nouvelle campagne. Elle portera sur les questions à se poser avant l’acquisition d’un chien.

    En renforçant à la fois les conditions d’acquisition et la sensibilisation, je suis convaincue que nous lutterons efficacement contre les abandons d’animaux, qui témoignent d’une conception des animaux d’un autre temps.