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La prolifération des moustiques tigres

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 28 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/09/2021
    • de DURENNE Véronique
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Avec le temps particulièrement humide et les températures clémentes de ces dernières semaines, il semblerait que les moustiques tigres se soient multipliés en Wallonie, notamment en Province de Hainaut où plusieurs individus auraient été observés.

    Madame la Ministre a-t-elle eu vent de ce constat ? Qu'en est-il aujourd'hui sur notre territoire après ces deux mois d'été ?

    Des colonies ont-elles pu être identifiées ? Dans l'affirmative, où se situent-elles ?

    Quel est le risque de prolifération ?

    D'après plusieurs professionnels de la santé, le risque de vecteur contaminant du moustique tigre reste faible. Qu'en est-il réellement ?

    Madame la Ministre peut-elle me confirmer que les risques pour la santé restent faibles ?
  • Réponse du 18/11/2021
    • de TELLIER Céline
    Plusieurs « nuées » importantes de moustiques ont effectivement été rapportées cet été. Ces populations semblent s’être développées dans le contexte particulièrement humide faisant suite aux inondations qui ont malheureusement touché le pays en juillet. Rien n’indique toutefois que ces nuées impliquent des espèces invasives de moustiques. Nos propres espèces locales de Culicidae ont également profité de ces conditions particulières.

    Le système de surveillance des espèces de moustiques exotiques, le projet MEMO, est arrivé à son terme à la fin de la saison passée. Ce projet avait été mis en place et coordonné par le Fédéral avec le soutien des entités fédérées. Suite à une procédure de sélection par marché public, il avait été attribué à l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT) en collaboration avec d’autres instituts belges. Ce projet visait à organiser une surveillance au niveau de différents points d’entrée (« Point of Entry » ou PoE) pré-identifiés comme des commerces internationaux de pneu, une serre de pousses de bambou importées en Flandre et des aires d’autoroutes. Ce projet de 3 ans a permis de détecter beaucoup plus de nouvelles importations qu’initialement estimées, renforçant l’idée que nous étions clairement confrontés à une problématique émergente d’intérêt national.

    Le projet MEMO s’étant donc terminé en 2020, un nouveau Consortium avait été proposé pour prendre le relais. Il était cette fois chapeauté par Sciensano et associait toujours l’IMT. Malheureusement, la mise en œuvre du projet tel qu’elle avait été envisagée à cette époque a été refusée par l’inspection des finances au niveau fédéral.

    Une nouvelle procédure de désignation a dû être lancée courant du premier semestre 2021. Celle-ci vient récemment d’aboutir à la mise en place d’un nouveau projet de surveillance. Sciensano et l’IMT sont impliqués dans ce second projet dont le nom n’a pas encore été officiellement arrêté. Le Kick-off meeting de ce nouveau projet prévu pour une durée de 4 ans s’est tenu le vendredi 24 septembre 2021.

    Il faut une nouvelle fois rappeler que les introductions constatées de moustiques exotiques se font par l’intermédiaire d’œufs. Les moustiques issus de ces œufs sont « sains ». Les actions pro-actives menées sur tout le territoire Belge visent à empêcher l’établissement de populations locales. Le risque n’émergerait qu’avec l’arrivée d’un « réservoir » de virus ; à savoir, une personne porteuse avec une charge sérique d’un arbovirus telle qu’elle puisse infecter un moustique qui la piquerait. Si un tel « réservoir » était mis en présence d’une population locale de moustiques, ces derniers pourraient être infectés par le virus et le transmettre ensuite à d’autres personnes. Plusieurs repas de sang sont nécessaires pour permettre la pleine maturation des œufs des moustiques. Tant que le nombre de populations de moustiques exotiques implantées sur notre territoire reste faible, le risque de transmission reste également faible.